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Dans le Tarn, à environ 30 minutes d’Albi, l’église d’Alban n’accroche pas vraiment le regard et on serait tenté de vite passer son chemin. Mais pour les curieux qui osent en pousser la porte, la surprise est totale : à l’intérieur se cache une surprenante architecture en forme de coque de navire inversée mais surtout de somptueuses fresques réalisées dans les années 50 par Nicolaï Greschny. Visite.

Un peu d’histoire…

A l’origine, il y avait à Alban une église médiévale dont les premières traces datent du XIIe siècle. Détruite suite à la guerre de Cent Ans et aux guerres de religions, elle est remplacée par une nouvelle église en 1842.

Cette église sera détruite à son tour une centaine d’années plus tard lorsque l’abbé Roussel entreprend sa reconstruction totale à partir de 1947 dotant le village d’Alban d’une église à l’architecture résolument moderne.

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Les fresques de Nicolaï Greschny

En dehors de sa forme, ce sont surtout ses fresques qui en font sa particularité. On les doit à Nicolaï Greschny qui les réalisa à partir de 1957. Il y peint la vie de la vierge Marie dans vingt-quatre tableaux qui se lisent à la façon d’une bande dessinée, de gauche à droite, arche après arche.

Eglise d'Alban et ses fresques de Greschny

Dans ces dessins, plusieurs détails attirent l’attention. Quelques personnages du village ont été représentés dans leurs vêtements habituels ce qui crée ça et là quelques anachronismes.

Sur les murs, tout autour de l’église, on retrouve la prière de la vierge Marie traduite en 21 dialectes différents. Enfin, on peut y voir un autoportrait de Nicolaï Greschny, reconnaissable au short bleu qu’il avait l’habitude de porter.


Qui était Nicolaï Greschny ?

Nicolaï Greschny était originaire d’Estonie, il y est né en 1912 dans une famille d’iconographes. A la mort de son père en 1922, sa mère continue son éducation artistique en lui traduisant notamment le « podlinnik » un manuel artistique qu’il conservera longtemps.

En 1932 il part se former aux Beaux-Arts de Berlin mais l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933 le pousse à faire ses valises. Il voyage beaucoup jusqu’en 1938 où il étudie la théologie en Belgique. En 1940 il fuit vers la France et rejoint Toulouse puis Albi où il continue à étudier la théologie. En 1942 il peint sa première fresque en France.

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A l’issue de la guerre, il reste dans les environs d’Albi. En 1948 il tombe sous le charme des ruines de la ferme de La Maurinié, qu’il achète. Il y installe son atelier et y construisit une chapelle où il repose aujourd’hui. Lorsqu’il décède en 1985 à l’âge de 73 ans, il laisse derrière lui une œuvre impressionnante : il a peint près de 10 000 m² de fresques en Occitanie et est considéré comme l’un des plus grands fresquistes du XXe siècle.

Chapelle de la Maurinié
Chapelle de la Maurinié

Aujourd’hui, son fils Michael perpétue l’héritage artistique dans l’atelier de La Maurinié où il réalise des œuvres religieuses et organise des ateliers et stages d’iconographie et de peinture selon des techniques anciennes. + d’informations : http://www.greschny.com

Atelier de Michael Greschny
L’atelier de Michael Greschny

Informations pratiques

Adresse :
Eglise Notre-Dame-de l’Assomption
26 grande rue
Alban

Horaires :
Tous les jours, de 9h à 18h

Tarifs :
Entrée libre

Merci à Cynthia de l’Office de Tourisme de la Vallée du Tarn pour la passionnante visite de l’église d’Alban et à Michael Greschny pour son accueil chaleureux dans son atelier.

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Comments to: La (très) surprenante église d’Alban
  • 17 septembre 2022

    J\’ai vécu mon enfance à Alban. Je me souviens des Dimanches passés dans l\’ancienne église avec ma tante, messe et vêpres, et de l\’Abbé Roussel. L\’église était magnifique, sous une voûte bleu constellée d\’étoiles, des pilliers épais à caractère Roman, des vitraux, et des vestiges historiques le long des murs. Dès l\’entrée, on retrouvait l\’essence de ceux qui nous avaient précédés a travers le temps depuis le XIIème siècle. On disait dans le village que le peintre du plafond était devenu fou avec toutes ces étoiles. C\’est avec consternation que nous avons appris que l\’abbé allait démolir notre église pour la remplacer. Son excuse était que le toit ne valait plus rien. Les villageois étaient contre, mais l\’Abbé était décidé.
    Dans cette nouvelle église, je ne retrouve plus un lieu sacré, mais plutôt un musée à la gloire d\’un peintre et d\’un abbé.
    J\’aimerais bien trouver des photos de l\’intérieur de l\’ancienne église.

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