En cette période où il faut rester à la maison, je vous propose une série d’interviews en compagnie de professionnels de la culture. L’occasion d’en savoir plus sur leurs métiers, sur les institutions dans lesquelles ils travaillent mais aussi sur les dispositifs qu’ils déploient pour garder un lien avec le public malgré le confinement.
Aujourd’hui, c’est Elise Lafages, attachée à la communication digitale de l’Opéra de Dijon, qui a accepté de se prêter au jeu de l’interview confinement ! A quoi ressemblent ses journées dans ce contexte hors norme ? Et comment gère-t-on la communication d’un Opéra lorsque les spectacles sont à l’arrêt ? Elise nous présente les nombreux outils mis en place par l’Opéra pour continuer à faire rayonner cet art grâce à internet.
Peux-tu te présenter, nous parler de ton parcours et de ton poste ?
Je m’appelle Elise, je suis attachée à la communication digitale de l’Opéra de Dijon.
J’ai fait deux années d’Hypokhâgne, Khâgne, puis une bi-licence Histoire (Sorbonne) et Information et Communication (Assas). En deuxième année de Master, je me suis spécialisée en communication digitale, en alternance au Centre des monuments nationaux. J’ai eu aussi l’occasion de travailler en agence, chez Dream On, et à Bruxelles, chez Opera Europa pour OperaVision.
Ma journée type ? J’ouvre mille onglets sur internet, je passe d’un réseau social à l’autre et multiplie les to do list ! J’effectue de nombreuses recherches et je me documente en permanence, car la création de contenu est au cœur de mon métier. Je pense en effet que les réseaux sociaux sont une forme de médiation digitale. L’opéra, ce sont des histoires, des anecdotes, des savoir-faire… Il y a tant de choses à partager !
Je suis aussi souvent sur le plateau de l’Auditorium*, pour prendre des photos des coulisses, c’est le côté magique de mon travail. Je suis en immersion et j’échange avec les artistes, les équipes techniques… J’aime rencontrer tous ces profils différents et partager ma curiosité sur nos réseaux sociaux.
* L’Opéra de Dijon, ce sont deux scènes : un Auditorium dont l’acoustique est l’une des plus belles d’Europe et un Grand Théâtre qui est salle à l’italienne datant de 1828.
Depuis le confinement, comment t’es-tu organisée ? Comment se passent tes journées ?
Laurent Joyeux, le directeur général et artistique de l’Opéra de Dijon, a mis en place une programmation « online » : « L’Opéra de Dijon vous invite chez vous ! ». Nous proposons des retransmissions d’opéras et de concerts en ligne, des jeux de pistes, des Tutopéras pour enfants, des opérations à destination des publics mobilisés, des jeunes et de résidents en EPHAD…
Je dois donc redoubler de créativité pour communiquer sur les réseaux sociaux sur ces événements et activités. Je construis des threads sur Beethoven, Monteverdi, sur l’histoire du premier opéra, des quiz sur Instagram sur Beethoven, je raconte la légende d’Orphée… Tout ça pour garder un lien avec notre public et leur proposer une approche ludique des productions que nous diffusons.
Finalement, mes journées ne changent pas tellement de ce que je fais habituellement. C’est plus intense, et, la grosse différence, c’est que je ne descends plus sur le plateau… Je dois dire que ça, et le lien avec mes collègues me manquent !
A quoi ressemble ton bureau à l’Opéra de Dijon ? Et ton bureau de confinement ?
Je n’ai pas de photo de mon bureau à l’Opéra de Dijon… Alors voici une photo du plateau, parce que je considère que c’est un peu mon bureau !
Depuis le confinement, je me suis installée… dans ma chambre ! J’ai de la chance, la pièce est lumineuse et je suis bien équipée.
Quels sont tes conseils pour les internautes qui souhaiteraient garder un lien avec l’Opéra de Dijon tout en restant à la maison ?
Je vous donne rendez-vous les mardis soirs, jeudis soirs et samedis soirs pour des soirées musicales ! Symphonies de Beethoven, opéras baroques ou contemporains, il y en a pour tous les goûts. Et sur les réseaux sociaux, bien sûr, pour découvrir les œuvres et les compositeurs et être parés pour visionner nos diffusions. Cette semaine, à l’occasion de Pâques, nous avons aussi lancé une chasse aux œufs, version opéra, sur le site de notre bibliothèque numérique, OperaBack. Je vous défie à résoudre nos énigmes, pensées avec le Dramaturge de l’Opéra Stephen Sazio ! Tout ça bien installé dans son canapé (ou son transat, c’est selon). Et c’est gratuit !
LIRE AUSSI : Comment aller au musée ou au théâtre tout en restant chez soi ?
Quelle est l’œuvre que tu recommandes à ceux qui voudraient s’initier à l’Opéra ?
Difficile de choisir ! Comme j’ai un faible pour la danse, je recommande l’opéra « Les Boréades » de Rameau. La mise en scène de Barrie Kosky allie opéra et danse. C’est la dernière œuvre composée par Rameau au milieu du XVIIIe siècle. Le compositeur n’a jamais pu assister aux représentations car il est décédé après l’avoir composé. Il a fallu attendre 250 ans (1982) pour que l’œuvre soit remontée ! La production que nous présentons a été élue par la critique Meilleure Coproduction européenne 2019.
Je ne l’ai jamais vue, je ne me trouvais pas encore à Dijon à l’époque. Je suis impatiente !
Un grand merci à Elise pour ses confidences ! Vous pouvez également la retrouver sur Twitter, Instagram et LinkedIn.
Retrouvez les précédentes interviews confinement :
- Thomas Garnier, community manager et photographe au château de Versailles
- Louisa Torres, conservatrice à la BnF
- Georges Manginis, directeur scientifique au musée Benaki d’Athènes
- Hélène Boubée, chargée de l’éditorialisation numérique de Paris Musées
- Anthony Chenu, chargé de la communication et de l’action éducative à l’Arc de Triomphe
Pas de commentaires
Laisser un commentaire Cancel