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Que diriez-vous de marcher dans les pas des peintres impressionnistes, de revoir leurs paysages, leurs maisons, leurs habitudes ? Certes, vous connaissez déjà la très célèbre maison de Monet à Giverny et son incroyable jardin fleuri, mais connaissez-vous la propriété de Gustave Caillebotte à Yerres ? Et pourtant, c’est sans doute l’une des plus charmantes visites à faire en région parisienne pour illuminer les beaux jours, et elle ne se trouve qu’à quelques minutes du centre de Paris !

Gustave Caillebotte Autoportrait au chapeau d'été c.1872/1878 Huile sur toile 44x33 cm Collection particulière
Gustave Caillebotte
Autoportrait au chapeau d’été
c.1872/1878
Huile sur toile – 44×33 cm
Collection particulière

La propriété de Caillebotte a le chic d’offrir plusieurs visites en une, toutes merveilleuses. Bien sûr, il y a la propriété en elle-même, soigneusement rénovée à l’image de ce qu’elle était du temps de Caillebotte, et telle qu’on la découvre sur les peintures exposées à l’intérieur. On y trouve une ferme ornée, un casin, une volière remplie de très jolis oiseaux, un chalet suisse (à l’intérieur duquel se situe un bon restaurant gastronomique, l’idéal complément d’une visite à la campagne), une orangerie, une chapelle, une glacière, un kiosque… Cette propriété ne manque pas de fantaisie ! Mais surtout, elle est au cœur de la nature.

Un grand parc à l’anglaise vous mène doucement au bord d’une charmante rivière : on peut y louer des barques – une promenade d’une heure est promise. Dans le parc, certains arbres sont attribués à des enfants nés récemment, et portent leurs noms. C’est très charmant, mais pas autant que le potager… Caillebotte avait la main verte et possédait un immense potager, aujourd’hui réduit mais toujours conséquent : on y trouve même un petit bassin avec des grenouilles ! On s’étonne devant la générosité des plantations, qui en plus d’être didactiques et très soignées, nous offrent des petites plantes en pot à ramener chez soi.

Si vous êtes au comble de l’extase, attendez un peu car le meilleur est à l’intérieur (du moins pour ceux qui, comme nous, aiment l’art par dessus tout !). Jusqu’au 20 juillet, vous pouvez découvrir une quarantaine de peintures de Caillebotte du temps où il était à Yerres, et trois toiles de sa période parisienne – notons que la réunion de ces toiles a pris des années, et que cette exposition relève presque du miracle. La première salle est sans doute la plus réjouissante : on y découvre la passion du peintre pour l’eau et les plaisirs de la rivière. Pêche, balade en barque, baignade… On est au cœur d’une iconographie bourgeoise, la famille de Caillebotte étant très aisée, mais surtout heureuse, estivale, joyeuse. On croit entendre les rires, les cris des enfants et les clapotis de l’eau. Le triptyque La Pêche à la ligne (1878), habituellement exposé en trois endroits différents, est ici réuni pour notre plus grand bonheur : on y voit un homme sur le point de plonger, deux hommes en barque et un pêcheur. Ces images sont calmes, paisibles… On a envie de les regarder pendant des heures, pour s’endormir devant et se réveiller les pieds dans l’eau. Une très jolie toile attire l’attention grâce à son bleu hypnotique : Le Plongeon (1877) représente un jeune garçon dans une combinaison de bain rayée, penché, les bras tendus vers la rivière. Le bleu est si présent qu’il rend la toile étrange et la position du plongeur, pourtant reconnaissable, presque incongrue.

Par la suite, on découvre les dizaines de toiles que Caillebotte a peint dans sa propriété ; il est très amusant de se balader dans le parc ensuite pour reconnaître les endroits vus à travers le pinceau du peintre. Une tablette numérique est d’ailleurs proposée aux promeneurs : élevez la tablette vers le paysage et vous y verrez, en transparence, la peinture de Caillebotte si vous êtes à l’endroit où il l’a peinte. C’est amusant mais guère convaincant. On préfèrera se balader tranquillement, sans un poids au bout du bras pour nous rappeler des images que l’on a encore bien en tête…

On découvre également des portraits de ses proches et notamment de sa cousine, dont un portrait tout bleu (encore) vous rappellera l’univers étrange d’Alice au pays des merveilles… Ainsi Caillebotte surprend, son réalisme bourgeois se transforme selon les couleurs et crée des images mystérieuses, comme habitées.

Gustave Caillebotte La leçon de piano 1881 Huile sur toile 81x65 cm Musée Marmottan-Monet
Gustave Caillebotte
La leçon de piano – 1881
Huile sur toile – 81×65 cm
Musée Marmottan-Monet

L’exposition se termine par une vue de deux jeunes filles au piano, un paysage de voiliers à Argenteuil très élégant et surtout, Le Boulevard vu d’en haut (1880), magnifique peinture exemplaire de ce que Caillebotte et ses amis ont pu apporter à la peinture et à son changement complet de point de vue. Il peint le boulevard comme il le voit, penché à sa fenêtre… Et étrangement, ça a beau être vieux de plus d’un siècle, cette image paraît toujours moderne et novatrice.

Ainsi, de la balade en barque au moelleux au chocolat servi au chalet suisse en passant par de très belles toiles et l’observation des fleurs, la visite de la propriété Caillebotte se révèle pleine de surprises pour petits et grands… De quoi ronronner de plaisir et partager le bonheur que le peintre ressentait devant les plaisirs de la campagne !

Informations pratiques :

Propriété Caillebotte
8 rue de Concy, 91330 Yerres
En RER D, à 20 minutes de Paris depuis la gare de Lyon (direction Melun, arrêt Yerres).
Depuis la gare, 7 minutes à pied ou bus (ligne F)

Exposition Au temps de l’impressionnisme
Du 5 avril au 20 juillet 2014
Tarif plein : 8 € / Tarif réduit : 6 €
+ 3 € pour le parcours avec tablette numérique

Parc de la propriété Caillebotte
Entrée gratuite
de 9h à 20h30 du 1er avril au 30 mai
de 9h à 21h du 1er juin au 31 juillet

Plus d’informations : https://www.maisoncaillebotte.fr/

https://culturezvous.com
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