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Le Val de Loire abrite de nombreux châteaux édifiés ou remaniés durant les XVème et XVIème siècles, à une époque où la cour des rois France est installée dans la région (en dehors des nombreux voyages que pouvait effectuer ladite cours). Cet ensemble est souvent désigné sous le terme de « châteaux de la Loire » et rassemble des châteaux aux importances, tailles et architectures diverses. Parmi eux, le château de Chenonceau demeure, parmi ceux que j’ai pu visiter, un de mes préférés.

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Le « château des dames », une construction permanente

Comme beaucoup de châteaux de la région, le château de Chenonceau est une construction progressive, qui témoigne des envies et projets des différents propriétaires et gestionnaires du lieu. Dans le cas de Chenonceau, les femmes occupent une place particulièrement importante, d’où le surnom de « château des dames ».

Il faut remonter au XVIème siècle. À cette époque, Thomas Bohier et son épouse Katherine Briçonnet décident de raser le château fort et le moulin fortifié de la famille des Marques. Ils ne conservent que le donjon, la Tour des Marques. La tour est transformée dans le style Renaissance et est entrepris la construction du château sur le bord du Cher.

À la mort des époux Bohier, à la suite d’un contrôle des comptes publics, le château devient une propriété de la Cour. Toutefois, le roi de l’époque, François Ier, ne se préoccupe que peu de Chenonceau, qui demanderait pourtant déjà d’être rénové. Le roi est bien plus concentré sur ses propriétés de Chambord, de Fontainebleau ou de Villers-Cotterêts.

Château depuis le jardin de Diane de Portiers

Le successeur de François Ier, Henri II, offre le château de Chenonceau à sa favorite Diane de Poitiers, quelques mois après son accession au trône en 1547. Diane de Poitiers va s’employer à valoriser le château et son domaine. C’est elle qui décide de construire un pont reliant le château à la rive gauche. Elle cherche aussi à faire fructifier le domaine du château en exploitant notamment sa forêt. Elle fait également venir des muriers blancs, pour l’élevage des vers à soie.

À la mort d’Henri II, Catherine de Médicis, la veuve du roi, contraint Diane de Poitiers à restituer Chenonceau à la Couronne, en l’échange du château de Chaumont sur Loire. Catherine de Médicis œuvrera elle aussi à l’embellissement du château, en construisant notamment deux étages sur le pont, donnant au château la silhouette qu’on lui connaît aujourd’hui.

Château de Chenonceau

 

Un salon d’intellectuels, la figure de Louise Dupin

Les propriétaires suivant s’attacheront surtout à conserver, protéger voire rénover le château. Parmi eux, certaines figures, à nouveau féminines, se détachent.

Ainsi, au XVIIIème siècle, Louise Dupin, tient salon au château et reçoit d’illustres penseurs de son temps, parmi lesquels Voltaire, Marivaux, Montesquieu et Rousseau. Jean-Jacques fut même le secrétaire particulier de Monsieur et Madame Dupin et seconda Louise Dupin dans nombreux de ses écrits.

Connue pour sa plume et son esprit, elle écrit de nombreux textes et participa aux travaux de son mari. Rousseau la seconda notamment dans un projet d’ouvrage dénonçant la condition féminine, ouvrage qui ne vit jamais le jour. Pour l’anecdote, Louise Dupin est l’arrière-grand-mère par alliance de la romancière du XIXème George Sand.

Château depuis le jardin de Catherine de Médicis

 

L’intérieur du château

À l’intérieur du château, des pièces ont été aménagées afin de reproduire l’intérieur des chambres des plus emblématiques occupantes des lieux. À l’époque, le mobilier et même les tentures sont faites pour pouvoir être transportées. Ainsi, la disposition des pièces, à l’exception par exemple des cuisines, n’est pas fixe mais évolue au gré des propriétaires. Il en est de même pour la décoration.

On retrouve ainsi une reproduction de la chambre de Diane de Poitiers, de Catherine de Médicis ou encore Louise de Lorraine, la veuve d’Henri III, le fils de Catherine de Médicis, qui succéda à Henri II. Louise de Lorraine reçu Chenonceau à la mort de son mari, assassiné en 1589. Inconsolable, la veuve fait du château un lieu de recueillement et de deuil. Les murs sont recouverts de tentures noires. Sa chambre est peinte en noir avec une décoration lugubre. Les intérieurs présentés sont ainsi très contrastés, témoignages d’une grande variété de personnalités.

 

Les jardins

Les jardins font partie intégrante du château et témoignent là aussi des différentes personnalités qui ont habité le château. Le domaine comprend également une ferme, des anciennes écuries et un potager.

C’est un moment particulièrement agréable de la visite de pouvoir déambuler ainsi dans les jardins, surtout lorsque les couleurs d’automne rendent ce spectacle plus apaisant et plus riche encore. Il est intéressant aussi de s’imaginer, qu’à la Renaissance, lorsque le château est habité ou reçoit la visite de la Cour, ce sont plusieurs centaines de personnes qui le parcourent, s’y installent, avec campements et chevaux.

 

Informations pratiques

Ouvert toute l’année
Horaires variables selon la saison. Consultez le site du château.
Tarif réduit : 10 € / Tarif plein : 13 €

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Comments to: Le château de Chenonceau, un écrin au bord de l’eau

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