Olivier Roller tisse une Cathédrale de fil au château d’Angers

Une petite merveille se cache actuellement dans la chapelle du château d’Angers. Olivier Roller y a élevé une Cathédrale de fil, un édifice aussi poétique qu’énigmatique…

Et ce n’est pas un hasard si cette installation a été créée à Angers. En effet, Olivier Roller s’est inspiré de la célèbre tapisserie de l’apocalypse – un chef d’oeuvre du Moyen Âge conservé au château d’Angers dont nous reparlerons bientôt – pour tisser sa cathédrale conçue, comme la tenture, de fils entrelacés. Avec ses 263 fils et ses 10 kilomètres de laine cette cathédrale puise sa beauté dans sa fragilité.

Mais le lien entre la Cathédrale de fil et la tenture de l’apocalypse ne s’arrête pas là. Apocalypse vient du grec apokalupsis qui signifie “révélation” : c’est l’invisible révélé à tous. Olivier Roller a conçu sa cathédrale en jouant sur un effet de transparence, les fils sont suffisamment espacés pour laisser deviner ce qui se cache de l’autre côté.

L’oeuvre est également conçue autour de la question du sacré. Le dégradé de couleurs, allant du sombre vers le clair, renvoie à l’expression “fiat lux”, que la lumière soit : plus on monte, plus on se rapproche du divin. Mais une surprise nous attend à la croisée du transept : en levant les yeux vers cette partie censée aller vers Dieu, on découvre un miroir qui renvoie notre propre reflet. Une façon de signifier qu’aujourd’hui le selfie est devenu le symbole du culte contemporain et de nous interroger sur la notion du sacré, sur son détournement et sur l’appropriation que chacun en fait.

Enfin, ce fil mystérieux, fragile et inattendu pour un tel édifice, peut s’apparenter au fil d’Ariane fait pour nous guider dans les moments difficiles comme peut l’être parfois la religion. On peut aussi y voir la toile fragile et protectrice d’une araignée.

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