Le Domaine Royal de Dreux : l’insolite nécropole de la famille d’Orléans

A Dreux, en Eure-et-Loir, se cache une chapelle peu commune ! Le Domaine Royal de Dreux est en effet la nécropole de la famille d’Orléans où reposent une cinquantaine de membres de la famille d’Orléans, dont Louis-Philippe, le dernier roi des Français.

Quelle est l’histoire du Domaine Royal de Dreux ? Et que peut-on y voir ? Partons à sa découverte !

L’histoire du Domaine Royal de Dreux

Dans la seconde moitié du 18^e siècle, le duc de Penthièvre est contraint de céder le château de Rambouillet à son cousin, le roi Louis XVI et se voit offrir, en guise de compensation, le comté de Dreux. Le duc transfère alors les cercueils de ses proches dans la collégiale du château de Dreux où il sera lui-même inhumé en mars 1793.

Le domaine entre alors dans une période trouble : en novembre 1793, le caveau familial est violé pour récupérer le plomb des cercueils tandis que les corps sont jetés dans une fosse commune. Puis, en 1798, le domaine est confisqué comme bien national et vendu à un marchand qui démolit une partie de l’église pour en récupérer les matériaux.

La naissance de la nécropole de la famille d’Orléans

Sous la Restauration, en 1816, la fille du duc, Adélaïde de Bourbon, duchesse d’Orléans, rachète le terrain et fait construire une chapelle à l’emplacement de la fosse commune afin de faire de Saint-Louis de Dreux la sépulture de sa famille.

Quelques années plus tard, le fils de la duchesse, Louis-Philippe Ier, devient roi des Français et fait agrandir la chapelle qui devient alors la nécropole dynastique de la famille d’Orléans.

Au XXe siècle, Henri d’Orléans, le comte de Paris, offrit la chapelle à la Fondation Saint-Louis qui en est toujours propriétaire. La chapelle continue cependant de servir de nécropole aux descendants de la famille d’Orléans.

Visite de la Chapelle royale de Dreux

La chapelle est une véritable merveille, un chef d’œuvre de l’architecture néogothique. En entrant, le regard se porte naturellement vers la coupole où se trouve un vitrail réalisé par la Manufacture de Sèvres, tout comme l’ensemble des vitraux de la chapelle.

Le déambulatoire ainsi que la crypte abritent une cinquantaine de tombaux de la famille d’Orléans, regroupées autour de la sépulture royale de Louis-Philippe. Les impressionnants gisants font de la Chapelle royale de Dreux un superbe musée de la sculpture.

A voir notamment, le tombeau de Sophie-Charlotte en Bavière, la sœur de l’impératrice d’Autriche Élisabeth de Wittelsbach (plus connue sous le surnom de « Sissi »), décédée tragiquement lors de l’incendie du Bazar de la Charité. Son gisant, réalisé par Charles-Albert Walhain, représente d’ailleurs quelques morceaux de bois en feu, rappelant les circonstances de sa mort.

Impossible de ne pas s’arrêter devant le gisant du jeune Louis d’Orléans, un chef d’œuvre de marbre le représentant recouvert d’un linceul, réalisé par Aimé Millet.

Face à Louis-Philippe se trouvent les tombeaux de Ferdinand-Philippe d’Orléans et de Hélène de Mecklembourg-Schwerin, duc et duchesse d’Orléans, réunis dans la mort pour l’éternité. Le gisant de la duchesse (réalisé par Henri Chapu) est placé en retrait dans une minuscule chapelle contigüe, car elle était protestante. Elle tend cependant le bras vers son époux dont le gisant est de Pierre Loison.

Dans la crypte, on découvre les tombeaux plus récents, notamment celui du comte de Paris, Henri d’Orléans, décédé en 2019.

Enfin, en empruntant un long couloir sous-terrain, il est possible de découvrir le caveau de Penthièvre, un cénotaphe (monument funéraire qui ne contient pas de corps) en marbre à la mémoire du duc de Penthièvre et de la famille Toulouse-Penthièvre.

Informations pratiques

Antoine Vitek

Heureux papa de Culturez-vous ! Trentenaire parisien passionné par l'art, la culture, le patrimoine et les voyages, je suis un flâneur professionnel et un éternel curieux 😉

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