Depuis 8 siècles, la Saint-Chapelle émerveille les parisiens ! Construite à la demande de Saint Louis pour abriter les reliques de la Passion du Christ, la Sainte-Chapelle se distingue notamment par ses merveilleux vitraux. Découvrons l’histoire mouvementée de ce monument fascinant.
Sommaire
L’acquisition des Saintes Reliques par Saint Louis
A partir de 1239, le très croyant Louis IX, dit Saint Louis, commence à acquérir les Saintes Reliques du Christ. Il se porte dans un premier temps acquéreur de la Sainte Couronne à prix d’or : 135 000 livres tournois soit plus de la moitié du revenu annuel du domaine royal ! Deux ans plus tard, en 1241, il achète un morceau de la Vraie Croix et sept reliques de la Passion du Christ puis, l’année suivante, la Sainte Lance et de la Sainte Éponge.
Ces acquisitions permettent d’accroître le prestige de la France et de Paris qui devient capitale de la chrétienté et qui est perçue comme la nouvelle Jérusalem.
Pour affirmer le lien sacré entre la couronne et les reliques, Saint Louis choisit d’entreposer celles-ci au sein de la résidence royale : le Palais de la Cité. Afin de vénérer les reliques comme il se doit, le Roi décide de faire édifier, au sein du Palais, une chapelle conçue comme un véritable reliquaire : c’est ainsi que naît la Sainte-Chapelle dont l’édification s’étale entre 1241 et 1248. Sa construction coûte 40 000 livres tournois, une somme déjà conséquente mais qui reste bien peu au regard du prix des reliques : aussi merveilleuse soit-elle, la Sainte-Chapelle n’est « qu’un » écrin pour ces dernières.
Qu’est-ce qu’une Sainte Chapelle ?
Outre celle de Paris, il existe en France une dizaine de saintes chapelles (comme à Vincennes ou à Châteaudun). Une sainte chapelle se reconnaît lorsqu’elle cumule les cinq critères suivants :
- elle a été fondée par Saint Louis ou l’un de ses descendants,
- elle a abrité une relique détachée des saintes reliques de la Sainte-Chapelle de Paris (un morceau de la couronne d’épines ou de la Vraie Croix),
- elle est la chapelle d’un château royal ou princier,
- son architecture suit le plan de la Sainte-Chapelle de Paris,
- les offices sont célébrés par des chanoines toutes les 3 heures, comme à Paris
Visite de la Sainte-Chapelle de Paris
Deux chapelles superposées constituent la Sainte-Chapelle : la chapelle basse destinée au personnel du palais et la chapelle haute où étaient présentées les reliques, avec un accès réservé au Roi et à ses proches ainsi qu’au collège des chanoines chargé des offices.
La chapelle basse
Peu haute et faiblement éclairée, la chapelle basse a des allures de crypte. Deux colonnades, chargées de soutenir la chapelle haute, servaient de déambulatoire.
Malmenée par les siècles, la chapelle basse a souffert d’inondations et servit de magasin à grain sous la Révolution. Si bien que le décor actuel est en grande partie une reconstitution du XIIIe siècle, réalisée sans sources anciennes et donc probablement différent de ce que l’on pouvait voir à l’origine. Il n’en reste pas moins que ce décor polychrome est somptueux. Les voûtes sont recouvertes de fleurs de lys, emblème des rois de France, sur fond azur avec des contours pourpre rappelant ainsi les armes de Blanche de Castille, mère de Saint Louis.
Au fond de la chapelle basse, dans l’abside, une statue de Saint Louis domine la pièce.
La chapelle haute
A l’inverse de la chapelle basse, la chapelle haute est baignée de lumière. Elle a été conçue comme un reliquaire monumental où les murs n’existent pas, remplacés par 15 verrières de plus de 15 mètres de haut, constituées de 1113 panneaux !
Ce bain de lumière et de couleurs a été conçu pour donner l’impression d’accéder à la Jérusalem Céleste. Quatorze verrières représentent des épisodes tirés de la Bible et se lisent de gauche à droite et de bas en haut. La dernière verrière est quant à elle consacrée à l’histoire des reliques de la Passion (de leur découverte par sainte Hélène jusqu’à leur arrivée en France) et se lit en boustrophédon, c’est à dire de bas en haut en serpentant de gauche à droite puis de droite à gauche. Enfin, l’impressionnante rose occidentale illustre le livre de saint Jean.
Conscient de l’entretien nécessaire à ces vitraux, Saint Louis a instauré dès 1248 la charge de maître verrier dont le rôle était de les créer ou de les entretenir.
L’histoire de la Sainte-Chapelle au fil des siècles
En 1358, le futur Charles V assiste à l’assassinat des conseillers de son père, Jean II Le Bon. Devenu roi, il choisira de quitter le Palais de la Cité pour aller dans des lieux mieux protégés : d’abord à l’hôtel Saint-Pol puis au Louvre et à Vincennes. Le Palais de la Cité reste alors le siège du Parlement, de la Chancellerie, de la Chambre des Comptes et de l’administration royale. Au fil des siècles, seule la fonction judiciaire et la prison de la Conciergerie subsistent.
Quant à la Sainte-Chapelle, sa vie a été bien mouvementée : endommagée par des incendies en 1630 et 1776, puis à la Révolution où elle servait de lieu de stockage pour les archives du Palais de Justice, elle a failli être détruite. Finalement sauvée en 1836 grâce à la pression de l’opinion publique, elle fit l’objet d’un vaste chantier de restauration entre 1840 et 1863, qui s’est attaché à lui rendre son aspect du XIIIe siècle.
Les vitraux ont également beaucoup souffert. Déposés par deux fois lors des guerres du XXe siècle, ils ont en outre eu à subir la pollution à l’extérieur et la condensation à l’intérieur, générée par la respiration du million de visiteurs qui, chaque année, viennent les admirer. Heureusement, une vaste campagne de restauration entamée en 2008 et achevée en 2015 a permis de leur rendre leur éclat d’antan tout en les protégeant pour les années à venir.
LIRE AUSSI : La restauration des vitraux de la Sainte-Chapelle
S’agissant des reliques, elles seront en partie éparpillées par les souverains successifs qui en prélèveront des parcelles pour les offrir en cadeaux diplomatiques, à des évêques ou des communautés. A la Révolution, la grand châsse est fondue pour récupérer les métaux précieux mais les reliques sont malgré tout préservées. La Sainte-Couronne est conservée au trésor de Notre-Dame de Paris (qui a heureusement pu être sauvé de l’incendie) ; d’autres reliques sont confiées à la BnF et certains reliquaires au Louvre et au musée de Cluny.
Aujourd’hui, la Sainte-Chapelle est ouverte à la visite et administrée par le Centre des Monuments Nationaux.
Vous avez aimé cet article ? Épinglez-le sur Pinterest !
Informations pratiques
Adresse :
8, boulevard du Palais
75001 Paris
Horaires :
Tous les jours, de 9h à 17h
Jusqu’à 19h du 1er avril au 30 septembre
Site internet :
http://www.sainte-chapelle.fr/
Tarifs :
11,5 €
Gratuit pour les moins de 26 ans
Des personnes ont réagi à cet article
Voir les commentaires Hide commentsLes images sont sublimes, bravo et merci pour cet article !
Quelle sont les hauteur des voûte ? Merci
Une magnifique prouesse architecturale, merci pour le partage !