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Chambord. La simple évocation de ce nom a de quoi mettre en marche votre imaginaire. Unique, majestueux, impressionnant… on manque d’adjectifs pour décrire ce château qui n’a pas équivalent. Mais aller à Chambord c’est avant toute chose pénétrer dans un vaste domaine : 5 440 hectares, soit la superficie de Paris intra-muros, encerclés par un mur de 32 km. Il faut s’enfoncer dans une vaste forêt pour que soudain l’imposant château se dessine devant vous. Avec son architecture féerique, Chambord est une oeuvre d’art, un château de roi. Ou plutôt d’un roi, François Ier, qui l’a façonné selon ses souhaits.

La genèse de Chambord

François Ier n’a que vingt ans lorsqu’il est couronné Roi de France le 25 janvier 1515. Très vite, il va devenir un roi puissant, notamment grâce à la victoire de Marignan en septembre de la même année.

Dès 1516 il souhaite faire construire un château à sa gloire. Lui qui a grandi près d’Amboise et qui côtoie la cours de son prédécesseur Louis XII à Blois, souhaite bâtir le château dans la région : ce sera à Chambord, au cœur d’une forêt pour assouvir sa passion pour la chasse. Selon ses propres mots, ce sera “un grand, bel et somptueux édifice”.

Château de Chambord

La construction de Chambord commence en 1519 et ne sera terminée qu’en 1685, sous Louis XIV. François Ier ne verra donc pas son château achevé mais lui-même prétendait que “si l’on se préoccupait de l’achèvement des choses, on n’entreprendrai jamais rien”.

François Ier a été très impliqué dans la construction de Chambord, il n’y résida pourtant que très rarement, seules quelques dizaines de jours dans tout son règne. Le Roi vivait en effet à Fontainebleau qui se trouvait à l’époque à deux journées de voyage de Chambord.


Une admirable architecture géométrique

François Ier souhaitait un château où se mêlent des influences françaises et italiennes. Aussi, on retrouve dans Chambord l’architecture des châteaux forts du Moyen Âge : un bâtiment carré central avec un donjon et quatre tours d’angle massives. Mais à l’intérieur, le château est unique et répond à une géométrie fascinante en forme de croix grecque, à l’image de plusieurs églises italiennes de l’époque.

Plan du château de Chambord
Plan du

Au cœur de Chambord se trouve le célèbre escalier à double révolution. Il est constitué de deux escaliers qui ne se croisent jamais, bien que tournant dans le même sens. Il est ainsi possible de l’emprunter sans croiser ceux qui emprunte l’autre escalier. De part et d’autre de cet escalier central, quatre logis identiques s’organisent sur chaque étage, respectant une symétrie quasi parfaite à l’exception de l’un des logis organisé dans un sens différent des trois autres. Autour du donjon se trouvent deux ailes : l’une accueille le logis royal ; l’autre la chapelle. Le tout est entouré par une enceinte.

Avec pas moins de 426 pièces, 77 escaliers et 282 cheminées, l’ensemble est monumental ! Mais au-delà de son architecture, Chambord surprend par ses décorations. Notamment au deuxième étage avec les 80 caissons sculptés aux symboles du Roi : le monogramme “F” de François Ier ; son emblème, la Salamandre, animal qui illustrait sa devise “nutrisco et extinguo” (je me nourris du bon feu et j’éteins le mauvais) ; mais aussi le nœud de huit, symbole de concorde qui était aussi l’emblème de sa mère, Louise de Savoie.

Le monogramme de François Ier et la Salamandre
Le monogramme de François Ier et la Salamandre

On trouve également de nombreuses couronnes sculptées dans le château. Certaines, à l’impériale, font référence à l’empereur Charlemagne ; d’autres, ouvertes, font écho à Saint-Louis. Une dernière, située tout en haut du château, coiffée d’une fleur de lys, symbolise la monarchie.

C’est justement dans ses hauteurs que Chambord livre au visiteur une dernière surprise : une grande terrasse faisant tout le tour du château, permettant de distinguer les nombreuses cheminées et, bien sûr, la vue sur les jardins.


Léonard de Vinci a-t-il été l’architecte de Chambord ?

Les archives de Chambord ayant presque toutes disparu, de nombreuses interrogations existent sur l’identité de son architecte. Il pourrait être l’oeuvre de Léonard de Vinci, invité en France par François Ier en 1516 et mort à Amboise en 1519, quelques mois avant le début de la construction de Chambord – voir notre article Le château de Clos Lucé, dernière demeure de Léonard de Vinci.

De nombreuses innovations utilisées à Chambord comme l’escalier à double révolution, les latrines à double fosse et conduit d’aération ou le plan centré du donjon, figurent dans les carnets du Maître. Il est donc probable qu’il soit intervenu dans la conception du château, sans qu’il soit possible de l’affirmer avec certitude.

L'escalier à double révolution du château de Chambord
L’escalier à double révolution du château de Chambord pourrait avoir été imaginé par Léonard de Vinci

La renaissance des Jardins à la française

Comment peut-on imaginer Chambord sans ses jardins ? Ces derniers avaient pourtant disparu. Imaginés sous Louis XIV, ils ont existé pendant plus de deux siècles avant d’être laissés à l’abandon. Depuis la Révolution, le jardin manquait d’entretien : les arbres n’étaient plus taillées et l’herbe avait envahi les allées. Si bien qu’après une première simplification de l’aménagement pendant l’entre-deux guerres, on décida finalement en 1970 de ne garder que des parterres engazonnés.

Après 16 années de recherches pour retrouver les tracés des jardins tels qu’ils existaient au milieu du XVIIIe siècle, six hectares et demi ont pu être réaménagés au pied du château. Un chantier titanesque, le plus grand projet de restitution de jardins connu en France depuis plus de 20 ans, avec 600 arbres, 800 arbustes, 200 rosiers, 15 250 plantes et 18 874 m² de pelouses !

Ce projet mis en oeuvre en août 2016 et achevé en mars dernier, nous permet désormais de profiter d’un jardin digne de ce nom à Chambord, sublimant ainsi la façade d’honneur du château.


A visiter autour du château de Chambord

De nombreux autres châteaux de la Loire sont à découvrir autour de Chambord, à l’image du château d’Azay-le-Rideau, du château du Clos-Lucé, du château de Cheverny ou encore du château de l’Islette.

Pour compléter votre séjour, je vous recommande un itinéraire 100 % châteaux dans le Centre-Val-de-Loire


Informations pratiques

Adresse :
Château de Chambord
41250 Chambord

Horaires :
Ouvert toute l’année sauf le 1er janvier, le dernier lundi de janvier et le 25 décembre
D’avril à octobre : de 9h à 18h
De novembre à marrs : de 9h à 17h

Site internet :
www.chambord.org

Tarifs :
Tarif plein : 13 €
Tarif réduit : 11 €
Gratuit pour les moins de 26 ans

Le château de Chambord : le rêve de François Ier
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