A Bordeaux, le pont de pierre accompagne la vie des habitants depuis 1822 mais ce trait d’union entre les deux rives de la Garonne s’affaisse chaque année de quelques millimètres, un enfoncement qui pourrait conduire, à terme, à la ruine de l’ouvrage. Pour stopper son affaissement, un vaste chantier vient de démarrer.
Article réalisé en collaboration avec Bordeaux Métropole
Un pont chargé d’histoire
Jusqu’en 1822 aucun pont n’enjambait la Garonne. Plusieurs projets avaient pourtant été envisagés mais le fort courant du fleuve a découragé de nombreux ingénieurs et architectes.
En 1808, Napoléon, de passage à Bordeaux, est frappé par l’incommodité du passage de la Garonne qui freine le déplacement des troupes. Il signe alors un décret ordonnant plusieurs travaux à Bordeaux – dont la construction d’un pont. La première pierre est posée en 1812 mais le chantier fait face à de nombreux problèmes : le fort courant, la crue du fleuve et le manque de moyens financiers retardent la construction. Il faut attendre encore 10 ans pour voir le pont achevé. Ce n’est finalement que le 1er mai 1822 que le pont de pierre est inauguré, sous le règne de Louis XVIII.

Long de 486 mètres et doté de 17 arches reposant sur 16 piles, il relie le centre-ville au quartier de La Bastide. Conçu par les ingénieurs Claude Deschamps et Jean-Baptiste Basilide Billaudel, le pont de pierre est un exemple remarquable d’architecture en maçonnerie de l’époque.
Au fil des siècles, le pont a subi diverses modifications et renforcements pour s’adapter aux besoins de la ville avec, notamment, un élargissement en 1954.
Un droit de péage jusqu’en 1863
Pour faire face au coût de construction, le financement du pont fut mixte avec une partie de fonds privés en contrepartie d’un droit de péage qui a perduré jusqu’en 1863. Deux bâtiments d’octroi étaient ainsi installés à l’extrémité du pont, ils ont été démolis en 1954 lors de l’élargissement du pont.

Un chantier indispensable pour préserver le pont de pierre
Le pont de pierre montre des signes préoccupants de fragilité. Chaque année, certaines de ses piles s’enfoncent de plusieurs millimètres en raison de fondations insuffisamment ancrées et de l’érosion causée par les courants de la Garonne. Ce phénomène, s’il n’est pas traité, pourrait compromettre la stabilité de l’ouvrage.

Pour remédier à cette situation, un vaste programme de travaux vient d’être lancé avec un budget de 50 millions d’euros. Les principales interventions comprennent :
- Le ceinturage des piles pour renforcer leur structure.
- L’installation de 160 micropieux enfoncés jusqu’à 9,5 mètres dans le lit de la Garonne pour stabiliser les fondations.
- La rénovation complète du système d’étanchéité et d’assainissement du tablier du pont.
- La protection des pourtours des piles contre l’érosion.
- La restauration patrimoniale des maçonneries et des parements.



Ces travaux, étalés sur 52 mois, sont réalisés par phases sur plusieurs étés pour minimiser l’impact sur la circulation. Pendant les périodes de chantier, la circulation des piétons et cyclistes est maintenue sur une seule voie, tandis que le trafic motorisé est dévié. Des solutions alternatives, sont mises en place pour faciliter les déplacements.


VIDEO : dans les coulisses du chantier
Un engagement pour le patrimoine
Contrairement à la plupart des chantiers patrimoniaux dédiés à des églises, des cathédrales ou des châteaux, restaurer un pont a bien sûr un impact sur le quotidien de ses usagers mais cette restauration s’inscrit dans une démarche indispensable de sauvegarde du patrimoine bordelais.
Restaurer cet ouvrage va permettre de préserver l’histoire et de consolider le pont afin qu’il puisse continuer à relier les deux rives de Bordeaux pendant de nombreuses années encore.
Suivez le chantier !
Pour suivre toutes les étapes de ce chantier, rendez-vous sur le site de Bordeaux Métropole :

Article réalisé en collaboration avec Bordeaux Métropole
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