Le musée de l’Hospice Saint-Roch d’Issoudun ne ressemble à aucun autre. Au sein d’un ensemble architectural alliant l’ancien et le moderne, les collections de ce musée s’étalent du patrimoine archéologique de la ville à l’art contemporain. Entre histoire et modernité, il nous invite à traverser les époques !
Sommaire
L’hospice Saint-Roch d’Issoudun
Avant, bien avant d’être un musée, ce bâtiment était un lieu d’assistance et d’hospitalité, le plus ancien hôtel-Dieu construit dans le Berry ! Edifié à partir de 1181 à proximité de la rivière Théols, l’hôtel-Dieu d’Issoudun accueillait les malades, mendiants, orphelins et pèlerins qui se rendaient à Saint-Jacques-de-Compostelle. Pour autant, il ne s’agissait pas encore d’un hôpital : ici les soins étaient rudimentaires, on s’occupait davantage du salut des âmes que du traitement des plaies.
Au XVe siècle, face à la multiplication des épidémies (lèpre, peste, choléra), l’édifice se transforma : on construisit une maladrerie ouverte sur une chapelle, permettant ainsi aux malades de suivre l’office sans avoir à quitter leur lit. Ladite chapelle est ainsi tout naturellement dédiée à Saint Roch, miraculeusement guéri de la peste et patron des pauvres et des chirurgiens.
Ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle qu’un véritable système hospitalier se met en place, avec l’arrivée de sœurs hospitalières et d’un chirurgien. De nouveaux bâtiments sont par ailleurs construits donnant à l’hôtel-Dieu sa forme en “U”.
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Un ancien hôtel-Dieu devenu musée
Devenu trop vétuste, l’hôtel-Dieu est abandonné en 1875 avec la construction d’un nouvel hôpital. Les bâtiments entrent alors dans une sombre période : plusieurs éléments de décor sont vendus ; il faudra attendre 1965 pour que l’ensemble soit classé monument historique et enfin restauré. On décide alors d’y installer un nouveau musée qui abriterait une collection constituée dès 1864.
Le musée de l’Hospice Saint-Roch voit le jour le 22 juillet 1966 mais manque alors d’ambition et ressemble plutôt à un dépôt archéologique. Le changement intervient dans les années 80 avec une volonté d’ouvrir les collections vers l’art contemporain. Ainsi, en 1995 un nouveau bâtiment est créé pour abriter les expositions temporaires ; puis en 2002 et 2007 on l’agrandit encore pour accueillir les collections ethnographiques de Papouasie-Nouvelle-Guinée de la congrégation des missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus d’Issoudun, ainsi que la donation des artistes Fred Deux et Cécile Reims.
La transformation du musée n’est pas finie pour autant : des travaux sont en cours pour proposer dans les prochains mois un parc de sculptures. Aujourd’hui, le musée de l’Hospice Saint-Roch s’étale donc sur un large ensemble de bâtiments, alliant histoire et modernité, et accueille une remarquable collection qui continue de s’étoffer notamment grâce à d’importantes donations.
La collection du musée de l’Hospice Saint-Roch
Fort de cette riche histoire, la collection du musée est vaste et diversifiée. Voici une petite sélection des œuvres que vous pourrez admirer lors de votre visite…
Cette figure du Dieu Mithra date de l’époque gallo-romaine. C’est l’une des très rares représentations de la naissance de ce dieu qui s’est créé lui-même à partir de la roche.
Ici, une boucle mérovingienne de la fin du VIe siècle faite en os sculpté. L’intérieur est creusé et servait de reliquaire. C’est une pièce d’une finesse impressionnante.
Mon coup de cœur du musée va pour cet arbre de Jessé, magnifiquement sculpté, situé dans la chapelle. Il représente l’arbre généalogique terrestre de Jésus et reprend des paroles de l’évangile de Matthieu dans lequel il est dit qu’il sortira de la racine de Jessé une tige avec une fleur qui s’épanouit dans son sommet. Dans la sculpture on peut voir Marie qui se tient dans la fleur ouverte, avec le Christ dans ses bras. Un deuxième arbre, dit arbre de Melchisédech, représente quant à lui la généalogie spirituelle du Christ avec les prophètes.
Le musée présente par ailleurs le laboratoire où les sœurs préparaient les soins et remèdes pour les malades ainsi qu’une incroyable apothicairerie, l’une des plus anciennes et des plus complètes de France avec des pots du XVIIe et XVIIIe siècle.
Autre merveille : le plus ancien clavecin signé et daté de France, créé en 1648 !
Dans les bâtiments plus récents du musée, on trouve une riche colleciton d’art contemporain mais aussi une collection océanienne (masques, parures, coquillages, oiseaux…) offerte par les missionnaires du Sacré-cœur d’Issoudun ; des œuvres de Cécile Reims et Fred Deux ; la collection personnelle des deux artistes qui comprend des masques et statues d’Afrique, d’Océanie, d’Amérique et d’Asie ; ainsi que le salon Leonor Fini qui reconstitue à l’identique le salon parisien de l’artiste.
Le musée de l’hospice Saint-Roch ne ressemble à aucun autre. Tant par son histoire que par la diversité de ses collections, il saura vous surprendre. A visiter absolument si vous passez par Issoudun !
Informations pratiques
Adresse :
Rue de l’Hospice Saint-Roch
36100 Issoudun
Horaires :
Horaires variables selon la saison, consultez le site du musée
Site internet :
https://www.museeissoudun.tv/
Tarifs :
Entrée libre et gratuite pour tous
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