Ce qu’il y a de bien en France c’est qu’il suffit de quelques petites heures de train pour pouvoir s’évader et partir à la découverte d’une grande variété de paysages. Après les côtes Normandes, le Canal des deux Mers ou encore le Saumurois, c’est en Saône-et-Loire que j’ai posé mes valises pour un countrybreak de quelques jours.
Cette escapade au vert m’a permis de découvrir un vieux château, un théâtre romain, un site archéologique gaulois et même une fabrique de céramiques ! J’ai aussi pu flâner dans les bois en compagnie d’un rapace, faire un tour en tracteur et nourrir des vaches. Bref, comme vous allez le voir, la Saône-et-Loire ne manque pas de surprises…
- Vivre la vie de château
- Trouver la quiétude au Domaine de Rymska
- Voyager au temps des Romains à Autun
- Faire une randonnée en forêt le nez en l’air
- Déjeuner comme un Gaulois à Bibracte
- Se prendre pour le capitaine Haddock
- Découvrir une industrie en pleine renaissance à la manufacture de Digoin
- Se balader à vélo le long du pont-canal de Digoin
- Faire ami-ami avec des vaches
La région est facilement accessible en TGV par la gare « Le Creusot – Montceau » (moins de 1h30 depuis Paris). En revanche, sur place il est préférable de louer une voiture pour pouvoir se balader facilement dans la région.
Vivre la vie de château
Première étape au Château de Couches. Il fut construit au XIIe siècle pour protéger la route allant de Paris à Châlon. Cependant, son architecture a beaucoup évoluée au fil des siècles et notamment au XVe où l’on détruisit la majeur partie de sa structure défensive pour en faire un château seigneurial.
Depuis 2009, il appartient à la famille Poelaert qui mène une importante campagne de rénovation. Aujourd’hui, le château est ouvert à la visite et à l’oenotourisme : il est possible d’y dîner et de déguster les vins produits dans le domaine (je les ai testés pour vous, ils sont excellents !). Une offre d’hébergement est également proposée, 3 chambres permettent de vivre la vie de château !
Pour les familles, une visite sous forme de quizz sur tablette numérique est proposée. Fun fact : le groupe A-Ha y a tourné un clip, un voyage dans les années 80 assez drôle !
Trouver la quiétude au Domaine de Rymska
Si les maisons d’hôtes sont généralement des lieux de transit, certains sont cependant si magiques que l’on aimerait ne jamais les quitter. C’est le cas du Domaine de Rymska situé à 30 km de Beaune : ici tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté !
Plus qu’une maison d’hôtes, le Domaine de Rymska est une histoire : celle de son propriétaire. Eric Fleuret est fils d’agriculteurs, à force de travail il est devenu propriétaire d’un hôtel 5 étoiles à Beaune puis a eu l’envie de se lancer un nouveau défi. Tombé amoureux d’une vieille bâtisse en ruine, il l’achète et la restaure. On peine à croire que cette merveilleuse maison aux chambres si luxueuses était une ruine il y a encore quelques mois… et pourtant ! Mais pourquoi l’avoir baptisée Rymska ? C’est un hommage à un l’un de ses chevaux.
Le charme du domaine de Rymska se cache bien sûr dans ses chambres, décorées avec goût, extrêmement confortables, luxueuses sans êtres ostentatoires.
C’est aussi la haute gastronomie du chef Jérémie Muller qui travaille des produits issus en grande majorité du Domaine pour un tarif défiant toute concurrence : 32 € le menu 3 plats au déjeuner ; 45 € les 4 plats au dîner.
Et puis comme son nom l’indique, Rymska c’est un domaine. 80 hectares d’étangs, de prairies et de bois. Tout ce qu’il faut pour passer un moment au calme et profiter de l’instant présent. Un bijou !
Voyager au temps des Romains à Autun
Voici une ville qui ne manque pas d’histoire(s) ! Autun est une vieille dame dont la création date du 1er siècle, pendant l’Empire Romain, sous le règne d’Auguste. Les romains ont en effet cherché à développer leur économie en créant une cité traversée par la voie Agrippa qui permettait de desservir la région : Autun était née, baptisée à l’époque Augustodunum, la forteresse d’Auguste.
Les habitants vivaient en paix avec Rome qui dota la ville d’un théâtre, d’un amphithéâtre et d’une école. Un rempart fut également érigé tout autour de la ville, sans avoir pourtant de fonction défensive mais simplement ostentatoire pour montrer la puissance de l’Empire.
Le théâtre, dont il subsiste encore aujourd’hui quelques vestiges, faisait 148 mètres de diamètre et pouvait accueillir 20 000 spectateurs ce qui en faisait le deuxième plus grand théâtre de l’empire Romain, c’est dire si la ville d’Autun était peuplée et puissante à l’époque ! Sur scène on y jouait de la pantomime et des drames. On cherchait aussi à éduquer la population au travers des spectacles. Aujourd’hui, le théâtre est encore utilisé, surtout l’été, pour un spectacle son et lumière qui présente l’histoire de la ville.
Dans le centre-ville, il faut aussi prendre le temps d’aller voir la cathédrale construite au XIIe siècle. Il s’agit en réalité de la deuxième cathédrale de la ville, construite à des fins… marketing ! Eh oui, au début du XIIe siècle, l’évêque se rendit compte que les pèlerins rapportaient de l’argent, on fit donc édifier en seulement vingt ans la seconde cathédrale pour abriter les reliques de Saint-Lazare et attirer de nouveaux fidèles.
Dans l’architecture de cette cathédrale, l’élément le plus remarquable est son portail, sculpté par Gislebert et représentant le jugement dernier : au centre se trouve Jésus avec à sa droite Saint-Pierre qui fait entrer les justes au Paradis et à sa gauche la pesée des âmes alourdies du poids de leurs péchés.
Faire une randonnée en forêt le nez en l’air
Au coeur du Parc Naturel Régional du Morvan, le Faucon Brionnais vous invite à faire une randonnée insolite… en compagnie d’un rapace ! Le temps de cette balade, Tek, une buse de Harris, nous a accompagné en nous survolant et en se posant près de nous. Une occasion unique de pouvoir admirer cet animal sauvage.
L’intérêt de cette randonnée ne s’arrête pas là : Julien et Maud, nos accompagnateurs, sont passionnés par les rapaces et par la préservation de la nature et ont des tas de choses à vous apprendre. Un vrai retour à l’essentiel !
Ces balades sont proposées à Bibracte tous les matins, de 10h à 12h, de mars à novembre. 21 € par personne, gratuit pour les moins de 7 ans.
+ d’informations sur leur site internet, d’autres types de balades et animations sont proposées.
Déjeuner comme un Gaulois à Bibracte
Au Ier siècle avant notre ère, Bibracte était la capitale du peuple celte des Éduens. Depuis de nombreuses années et encore aujourd’hui, il fait l’objet d’importantes fouilles archéologiques qui permettent d’en savoir plus sur le mode de vie des Gaulois. En 1995, un musée a vu le jour au pied du site archéologique pour présenter les découvertes réalisées au cours des fouilles ainsi que l’histoire de Bibracte.
Grâce aux découvertes réalisées, il a été possible de reconstituer l’alimentation des Gaulois. Aussi, le restaurant “Le chaudron” qui jouxte le musée, vous propose des menus s’approchant de ce que pouvaient manger nos ancêtres. On y apprend notamment que le sanglier était peu consommé à l’inverse des volailles et du bétail qui étaient élevés ; les plantes aromatiques et les herbes étaient déjà utilisées de même que le miel qui faisait office de sucre.
Et pour plonger encore davantage dans l’esprit d’un repas Gaulois, vous ne trouverez ici pas de fourchette mais une cuillère en bois accompagnée d’un simple couteau.
Se prendre pour le capitaine Haddock
Et si vous passiez la nuit… sur un bateau ? Plus précisément sur une toue cabanée ! Vous vous rappelez peut-être de ce bateau dont je vous avais déjà parlé au détour d’un séjour dans le Saumurois : il s’agit d’un bateau de pêcheur à fond plat permettant de naviguer en eaux peu profondes.
Au village Toue, quelques-uns de ces bateaux ont été aménagés en logements tout confort. On peine à l’imaginer et pourtant tout y est : toilettes, douche, lit confortable, cuisine et même une terrasse ! Certaines toues sont à quai, d’autres demandent un peu d’huile de coude pour y accéder car elles sont au milieu d’un lac et c’est en barque que l’on s’y rend. Et pour le petit déjeuner ? Un charmant panier vous est déposé au réveil à l’avant du bateau.
L’expérience est insolite et amusante, merci au passage à Matthieu du blog Voyages à Deux qui a été un excellent rameur !
Découvrir une industrie en pleine renaissance à la manufacture de Digoin
Au cours de ce séjour, j’ai eu la chance de pouvoir visiter la manufacture de Digoin qui élabore depuis 1875 des grès et poteries, une fabrication 100 % française. Pourtant, ce savoir-faire bleu-blanc-rouge a bien failli disparaître en 2014 lorsque la manufacture a dû fermer faisant face à de sévères difficultés économiques.
Sa renaissance, elle la doit à une femme, Corinne Jourdain-Gros que rien ne prédestinait pourtant à reprendre cette industrie. Diplômée d’un BTS de publicité c’est chez Publicis qu’elle a développé sa carrière jusqu’à devenir directrice de clientèle. Mais en 2011 elle plaque tout pour changer de parcours et laisser plus de place à sa créativité. Elle retourne sur les bancs de l’école pour suivre un MBA à l’Institut Français de la Mode et écrit un mémoire sur les manufactures françaises. En visitant Digoin c’est le coup de cœur et la révélation : elle met tout en oeuvre pour racheter l’entreprise, élabore un business plan et parvient à convaincre des investisseur de la soutenir.
Le challenge est ambitieux mais Corinne y croit. Il faut dire que l’on sent la passion, il suffit de l’écouter pour être convaincu. Elle arrive finalement à rouvrir la manufacture, embauche 10 des salariés licenciés à la fermeture et ça marche : aujourd’hui ils sont 17 ! Elle a réussi ce miracle en travaillant avec des designers qui dessinent régulièrement de nouvelles collections.
Et l’aventure n’est pas finie car les projets sont nombreux : développer un pôle de recherche et développement ; accueillir des artistes en résidence ; ouvrir un bistro… Corinne Jourdain-Gros souhaite en fait un lieu de partage et d’échanges. On lui souhaite de porter loin cette belle aventure !
Se balader à vélo autour du pont-canal de Digoin
Digoin c’est aussi la ville du pont-canal, un ouvrage d’art impressionnant qui permet de faire se croiser la Saône et la Loire. Un lieu idéal pour une sympathique balade à vélo le long du canal !
Faire ami-ami avec des vaches
Avant de repartir vers la ville, le séjour se termine en pleine nature, au milieu des champs. Nous arrivons à la ferme-auberge des Collines, à Amanzé. L’apparence est très simple : les murs en pierre, une porte lourde, l’escalier rustique… qui aurait cru qu’il s’y cache un savoureux restaurant !
Ici, on prône la nourriture de qualité et la convivialité : pas de chaises mais des bancs ; pas de service individuel, les plats tournent autour de la table et chacun se sert comme à la maison ; on partage un moment aussi simple que savoureux. Car la nourriture y est vraiment excellente, la viande est d’une tendreté incroyable : Philippe, l’aubergiste est également agriculteur et ce qu’il sert est le fruit de son travail exceptionnel.
Pour en savoir plus sur ce terroir, nous poursuivons par une balade digestive… en tracteur ! Des promenades d’environ 2 heures proposées par la Maison du Charolais et qui vous permettent d’approcher le monde agricole.
Pour aller plus loin, je vous invite à aller lire l’article de Matthieu de Voyages à Deux.
Envie d’en savoir plus sur la Saône-et-Loire ? Lisez aussi les articles de Mali (Un pied dans les nuages) et de Matthieu (Voyages à deux).
Un grand merci à Destination Saône-et-Loire ainsi qu'à Sophie de l'agence aiRPur pour ce séjour dépaysant !
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