À l’occasion d’un week-end dans le Doubs, nous sommes partis sur les traces de Gustave Courbet. Né à Ornans en 1819, il reste dans sa région natale jusqu’à ses vingt ans avant de partir à Paris. Il y reviendra en 1849 et va peindre dans la région certains de ses plus grands chefs-d’œuvres. Du musée qui lui rend hommage à Ornans, à la ferme où il a grandit en passant par les sentiers pédestres où l’on retrouve certains des paysages reproduits par le Maître, suivez-nous sur les pas de Courbet…
La ferme Courbert à Flagey
C’est dans une ferme du village de Flagey, non loin d’Ornans que Courbet passe son enfance. A la mort de son père, c’est sa sœur Juliette qui hérite de la ferme et qui la conserve jusqu’en 1910.
Cette ferme restera pour Courbet un lieu riche en souvenirs. Emprisonné après la Commune, il confie : « Dans ces moments de solitude terrible entre la vie et la mort… On se reporte involontairement à son jeune âge, à ses parents, à ses amis… J’ai revu dans le miroir de ma pensée les prés de Flagey où j’allais avec ma mère aux noisettes, les bois de sapins de Reugney où j’allais aux framboises… »
Le Département du Doubs, désormais propriétaire de la ferme, a voulu rendre hommage à l’enfant du pays en en faisant un lieu de vie et d’échanges culturels. On y trouve un potager, une librairie, un café ainsi qu’une salle d’exposition qui présente jusqu’au 15 octobre des œuvres de l’artistes Jean-Bernard Butin.
On peut également y voir la chambre où résidait Courbet, réaménagée en fonction de la description que le peintre a pu en faire dans ses correspondances.
Le musée Courbet d’Ornans
Rénové récemment, le musée Courbet est incontestablement notre coup de cœur de ce weekend. Situé au bord de la Loue, son architecture offre un beau dialogue entre la nature et les œuvres du Maître.
Si Courbet est aujourd’hui considéré comme un artiste majeur, il a de son temps dû affronter de nombreuses critiques en « osant » emprunter un style novateur : le réalisme. La quarantaine d’œuvres du peintre conservée au musée permet de voir l’évolution de son style ainsi que ses quatre « révolutions » :
- réalisme dans les paysages : profitant de l’arrivée des tubes de peinture, Courbet peint en pleine nature à une époque où l’on avait plutôt l’habitude de dessiner de simples croquis en plein air avant de peindre en atelier ;
- réalisme dans les portraits : Courbet ne cherchait pas à embellir les personnages qu’il représentait mais simplement à reproduire ce qu’il voyait, n’hésitant pas à montrer des grimaces ou des rides ;
- rendre visibles les traits de pinceau ;
- peindre des gens du peuple sur de grandes toiles, habituellement réservées aux scènes historiques. Le célèbre tableau Un enterrement à Ornans, conservé au musée d’Orsay, en est l’un des plus beaux exemples.
Le musée Courbet accueille par ailleurs des expositions temporaires. Jusqu’au 16 octobre, l’exposition « Histoires d’Ateliers, de Courbet à Soulages », présente notamment 88 photographies restaurées de Vincent Knapp, en résonance avec des œuvres d’artistes dont il a pu photographier les ateliers tels que César, Othoniel, ou encore Soulages.
Enfin, des ateliers pour un public familial permettent de s’exercer à la peinture. Nous avons ainsi pu tester l’atelier « Peindre au couteau » pour découvrir l’une des techniques de Courbet.
Informations pratiques :
Ouvert tous les jours sauf le mardi
Horaires variables en fonction de la saison
Tarif plein : 8 €
Site du musée Courbet
Découvrir Ornans par ses sentiers pédestres
Une autre façon plaisante de plonger dans l’œuvre de Courbet tout en visitant la région est de s’enfoncer dans les sentiers pédestres situés autour d’Ornans. En grimpant en haut des falaises qui surplombent la ville, un très beau panorama s’offrira à vous. Sur votre chemin, vous trouverez des chevalets qui présentent certains tableaux de notre peintre en écho au paysage qu’il a représenté.
Si vous souhaitez organiser une telle promenade, nous vous recommandons de prendre contact avec Alexandre Foulc qui a été notre guide : www.sportsnatureevasion.com
Où dormir ?
De passage près de Besançon ou d’Ornans, réservez une nuit A l’ombre du château, à Nans-sous-Sainte-Anne. Cet ancien corps de ferme a été réaménagé avec beaucoup de goût par ses propriétaires, Cathie et Pierre Basso-Moro qui en ont fait un lieu extrêmement chaleureux, accueillant et reposant. Le temps semble y être suspendu tant il y fait bon vivre. Site internet
Pour un hébergement plus rustique et insolite, vous pouvez opter pour les cabanes dans les arbres du château Marquise Mirabelle. Site internet
Même si le soleil n’a pas été du voyage, ce weekend dans le Doubs a été une belle escapade culturelle. Comptez environ 3 heures depuis Paris pour vous y rendre : 2h30 de train jusqu’à Besançon puis 30 minutes de voiture / bus pour vous rendre autour d’Ornans.
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