Résumé :
Santiago H. Amigorena se met en scène dans une histoire de cœur bien particulière. Amoureux de Philippine – ou de Φilippine comme il aime l’écrire – leur relation sera très étroitement liée à l’écriture. Au lieu de parler, Amigorena va écrire même quand Philippine est là : écrire des mots qu’elle lira par dessus son épaule ou bien écrire sur son corps – et son corps. Amigorena nous raconte cette histoire d’amour passionnelle ainsi que la profonde solitude qui en découlera car « les premiers amours (…) ne sont jamais que les préludes des premières défaites ».
Avis :
Si l’on résume ce livre rapidement, l’histoire peut paraître banale : deux adolescents s’aiment et se séparent, quoi de plus commun, malheureusement ? Ce qui apporte tout l’intérêt à ce livre c’est surtout la qualité des écrits d’Amigorena pour cette jeune fille et la description qu’il en fait, à vouloir toujours chercher le meilleur moyen pour la décrire et pour décrire leur amour. On se plait à suivre sa poésie, à découvrir le corps de Philippine à travers les lignes à la typographie courbée qui parsèment les pages de ce livre. C’est une histoire d’amour dans ce qu’elle a de plus beau, de plus intense et de plus tragique.
Les passages où il est question des amitiés ou des histoires de lycée, ne m’ont pas vraiment marqués tandis que les lettres sur cet amour sont d’une grande beauté. Je craignais que sur plus de 400 pages ce soit lassant mais non, on en redemande encore. Bonne nouvelle pour les amoureux de ce livre, il y a une suite : La première défaite, où Amigorena décrit les quelques années qui ont suivi la fin de sa relation avec Philippine.
Notez aussi qu’Amigorena est l’auteur du scénario du Péril Jeune de Klapisch, ça vous donnera une petite idée de ce à quoi vous pouvez vous attendre.
Extrait :
J’avais dix-huit ans et j’étais amoureux. Ma vie n’avait qu’un seul but : la traduire. Mais comment trouver les mots justes pour la forme de la forme de ses seins ? pour le secret du secret de son sourire ? pour la profondeur ineffable de son regard sombre ?
Je voulais la traduire comme on traduirait un poème d’une langue qu’on aime – mais qu’on ne comprend pas. Je voulais écrire sur elle – et sur elle. Je voulais décrire ses lèvres – et ses lèvres.
Je voulais, pour toujours, la tenir tout entière sur le bout de ma langue.
Malheureusement, les premiers amours, aussi éloquents soient-ils, ne sont jamais que les préludes des premières défaites.
Note : 2004 – 410 pages – ISBN : 2-07-030777-8
Santiago H. Amigorena – Franco-argentin
Article initialement publié sur le blog Art Souilleurs
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Voir les commentaires Hide commentsUne histoire que l’on ne peut pas oublier et dans laquelle on peut se retrouver!! Un livre vraiment magnifique qui m’a ému jusqu’aux larmes et dont j’ai adoré l’écriture!! Le sexe est représenté comme un trésor et l’amour comme une véritable passion. J’adore…
[…] première défaite est la suite d’un autre livre d’Amigorena, Le premier amour, publié en 2004, ces deux ouvrages faisant partie du projet autobiographique de l’auteur. Il […]
[…] mais on peut avancer sans grand risque qu’il s’agit là d’une autofiction. Après Le premier amour et La première défaite, Amigorena nous parle d’une nouvelle histoire amoureuse. Sa relation […]
[…] a un style rempli de poésie qui ne cesse de m’émouvoir. J’avais été très touché par Le premier amour puis par La première défaite. Son dernier roman, Des jours que je n’ai pas oubliés, est dans […]
[…] ses précédents romans (voir Le premier amour, La première défaite, Des jours que je n’ai pas oubliés), Santigao H. Amigorena se plongeait […]