Découvrez l’art contemporain à ciel ouvert avec Les Extatiques

On l’oublie souvent mais La Défense n’est pas un lieu réservé aux hommes d’affaires. C’est aussi un formidable terrain de jeu pour les amateurs d’architecture, les photographes, les familles et les amateurs d’art. Car oui, au milieu des tours pas moins de 73 œuvres sont visibles en plein air tout au long de l’année et plus encore pendant l’été a l’occasion des Extatiques.

Pendant plus de trois mois, cet événement invite des artistes à créer des œuvres spécialement pour l’occasion que le public peut venir admirer gratuitement et dans le respect total des mesures sanitaires puisque cette étonnante exposition d’art contemporain est à ciel ouvert ! Pour la 3e édition des Extatiques, quelques œuvres sont également exposées autour de La Seine Musicale, un joli prétexte – s’il en faut un – pour aller à la découverte de cette salle de spectacle inaugurée en 2017.

“Rien à voir”… quoique !

Présentée jusqu’au 4 octobre 2020, cette édition des Extatiques est sous-titrée Rien à voir “dans le sens où les œuvres présentées sont soit improbables car elles défient les sens, la gravité, la logique ou les codes du pouvoir soit recèlent du visible caché. D’autres œuvres encore se composent et décomposent par le regard” – comme l’explique Fabrice Bousteau, Commissaire et Directeur artistique de l’événement.

Rassurez-vous donc, il y a de jolies oeuvres à découvrir le long d’une promenade entre La Seine Musicale et La Défense

5 œuvres coup de cœur

Une vingtaine d’œuvres vous attendent et je ne voudrais pas tout vous dévoiler ici mais, pour vous en donner un aperçu, voici mes 5 coups de cœur :

Felice Varini – Arcs d’ellipses jaunes, rouges et bleus

Felice Varini est un artiste bien connu des amateurs d’architecture. Voici déjà plusieurs années que ce prestidigitateur déploie ses formes géométriques sur les paysages urbains. Pour ceux qui n’y prêtent pas une attention particulière, les dessins de Varini doivent sembler bien étonnants mais si l’on s’amuse à en chercher la clef de lecture alors tout devient limpide.

Pour que la magie opère, il faut en effet trouver LE point de vue, l’emplacement exact où les multiples formes s’alignent à la perfection et viennent former un dessin. Après s’être amusé à La Villette ou à Carcassonne, pour ne citer que ces deux exemples, c’est donc sur les murs de La Seine Musicale que Felice Varini a déployé ici tout son talent.

Elsa Sahal – Méandre

En montant sur le Jardin Bellini qui surplombe La Seine Musicale, on se retrouve nez-à-nez avec une forme bien étrange. Je vous présente “Méandre”, une oeuvre aquatique d’Elsa Sahal (récompensée en 2008 par le Prix MAIF pour la sculpture). Ce monstre marin semble arrivé jusqu’à nous par les eaux de la Seine et nous invite à méditer sur notre rapport au vivant en nous demandant si cette forme est en symbiose avec son environnement ou si, au contraire, elle lutte pour sa survie.

Tout autour, des fleurs aquatiques et des coraux sont à la disposition des visiteurs qui peuvent s’y asseoir pour mieux contempler l’oeuvre. La prouesse de cette création est d’avoir réussi à donner une apparence liquide à une structure pourtant bien rigide.

Fabrice Hyber – HommeFemme et Les Amis

Depuis plus de vingt ans, Fabrice Hyber développe son art à la matière d’un rhizome qu’il diffuse partout dans le monde. Pour les Extatiques, il propose des sculptures-fontaines représentant de petits personnages verts.

A La Seine Musicale, en haut de l’escalier qui mène au Jardin Bellini, vous croiserez la route de l’une de ses sculptures. Tandis qu’à La Défense, c’est dans le bassin de Takis que vous retrouverez ses personnages. Ces intrigants bonhommes verts font ainsi le lien entre les deux territoires de l’édition 2020 des Extatiques.

Ivan Argote – Strenghtlessness

L’oeuvre de Ivan Argote semble défier les lois de la physique ! Que fait donc cet obélisque ainsi plié à la manière d’un ver de terre sur l’esplanade de La Défense ?!

Avec cette sculpture, Ivan Argote détourne le célèbre obélisque de la place de la Concorde qui avait été offert en 1830 par l’Egypte à la France en échange… d’une horloge qui n’a jamais fonctionné ! En représentant ce monument de cette façon un brin naïve, Ivan Argote en annule les symboles de pouvoir et d’identité. Une façon pour lui d’utiliser la fantaisie et la désobéissance pour changer notre façon de voir le monde.

Julien Berthier – Pigeonner

Voici des oeuvres que l’on pourrait facilement ne pas remarquer tant elles se fondent dans le paysage urbain et c’est bien là toute la malice de Julien Berthier ! Mais de quelles oeuvres parle-t-on ? De sculptures hyperréalistes de pigeons !

Cet animal souvent considéré comme un nuisible fait tellement partie de notre quotidien qu’on lui porte désormais très peu d’attention. Avec son projet “Pigeonner”, Julien Berthier met à l’honneur cet oiseau en le représentant en bronze, un matériau noble. Une façon de déplacer ce qui relève du banal vers le champ artistique. “Une partie importante de mon travail se place dans un angle mort, là où personne ne regarde vraiment.”

Posés sur d’autres sculptures publiques comme pourraient le faire de vrais pigeons, les œuvres de Julien Berthier deviennent un “plus produit”. Un clin d’oeil marketing qui ne manquera pas de nous faire penser au verbe “pigeonner”, attitude dont notre société est souvent victime. La boucle est bouclée !

A votre tour maintenant de partir à la découverte de ces œuvres étonnantes et de la quinzaine d’autres qui vous attendent sur l’esplanade de La Défense et tout autour de La Seine Musicale. Bonne visite !

Informations pratiques

Article créé dans le cadre d’une collaboration avec Les Extatiques.

Antoine Vitek

Heureux papa de Culturez-vous ! Trentenaire parisien passionné par l'art, la culture, le patrimoine et les voyages, je suis un flâneur professionnel et un éternel curieux 😉

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