Guillaume Apollinaire fut un poète. Il fut un poète dans toutes les écritures de sa vie, dans tous les recoins de son être. Même pendant la guerre, même pendant les tranchées, Guillaume Apollinaire ne cesse d’écrire pour tenir et rester poète. Il écrit des poèmes, entretient une abondante correspondance avec ses amantes, avec ses amis. C’est à partir de ces textes et principalement de sa correspondance avec Lou, que La guerre d’Apollinaire nous raconte la trajectoire d’un homme et d’un écrivain dans la tourmente de 1914-1918.
Apollinaire a souhaité s’engager dès 1914 mais cela lui fut refusé car il n’a pas à l’époque la nationalité française. Il réitère sa demande en décembre 1914 et est cette fois retenue (ce qui lance sa procédure de naturalisation). En septembre 1914, il a rencontré Louise de Coligny-Châtillon, une comtesse divorcée qui mène une vie très libre. Il tombe amoureux, et la surnomme Lou. A son départ au front, Apollinaire lui promet de lui écrire. Ils entament alors une correspondance où se mélangent folles déclarations d’amours, brèves de front, poèmes érotiques et récits du quotidien.
La guerre d’Apollinaire se présente comme une succession de scènes de vie d’Apollinaire et de lectures de Lou, entrecoupées par de nombreux passages musicaux. Ces passages sont composés de mise en musique de texte d’Apollinaire et de chansons de Brassens, Vian, Lemarque et Ferré. Si l’équilibre entre les passages musicaux et les moments joués est parfois un peu fragile, l’ensemble convainc.
La guerre d’Apollinaire nous présente le vécu d’Apollinaire dans sa complexité. Elle nous montre l’homme, le poète, le soldat dans leur progression. Au début de la pièce, on découvre un Apollinaire exalté, prêt à s’engager qui découvre peu à peu la réalité du front. L’exaltation de la guerre rencontre l’exaltation de l’amour. Puis, peu à peu, le vécu de la guerre s’immisce dans ses mots : la vie difficile des tranchées, la peur, la douleur, la perte. L’amour devient refuge et idéal. Le ton change : à la frontière du délire, Apollinaire crie.
Le spectacle nous permet donc de redécouvrir le poète sous un autre jour, loin de la berçante nostalgie du Pont Mirabeau. Confrontée aux horreurs de la guerre, dans la lignée de ses recherches artistiques, l’écriture du poète fait naître une nuée d’images, à la frontière du rêve et de la réalité. C’est au cœur de la guerre, que le poète, en 1917, crée le terme de « sur-réalisme ».
C’est un bel hommage au poète ainsi qu’une peinture de la guerre de 14-18, dans son horreur et son dénuement que nous présente, en textes et en chansons, La guerre d’Apollinaire.
Informations pratiques :
Théâtre le Proscenium, 2 passage du Bureau, Paris 11ème.
Prochaines représentations:
Dimanche 25 octobre à 15H
Mardi 27 octobre à 19H
Dimanche 1er novembre à 15H
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