Les maisons de vente aux enchères sont souvent méconnues du grand public. Alors comment communiquer sur les réseaux sociaux pour faire connaître au plus grand nombre ce secteur atypique du monde de l’Art ?
Pour en savoir plus, je suis allé à la rencontre de Catherine Montalivet, social media manager chez Drouot. L’occasion de parler de son parcours, de son quotidien, de sa façon d’animer les réseaux sociaux mais aussi du confinement qui a – bien sûr – impacté le déroulement des ventes…
Peux-tu te présenter et parler de ton parcours ?
J’ai démarré mes études par un Bachelor en Marché de l’Art à l’EAC – une école de marché de l’art -, puis je l’ai complété avec une Licence d’Histoire de l’Art à l’Institut Catholique de Paris. J’ai ensuite effectué un M1 de recherches en Histoire/Histoire de l’Art, avant de terminer mon parcours par un M2 en Management des activités culturelles et artistiques.
Avec différents stages aux côtés de conservateurs du patrimoine, j’avais davantage un pied dans l’art. Mais un stage de fin d’études, chez LuxuryCulture, m’a conduit vers le digital. En cherchant mon premier poste, je me suis mise en freelance pour écrire des articles et j’ai atterri chez Melty – le site n°1 pour les 18-30 ans pour tout ce qui est divertissement : musique, cinéma, lifestyle… Loin, très loin de l’art, mais j’ai adoré !
Durant 4 ans, j’ai évolué au sein de l’entreprise avant de devenir rédactrice en chef et de monter leur site féminin et les réseaux sociaux qui l’accompagnent. Une très belle aventure qui m’a appris de nombreuses ficelles sur le brand content, SEO et les réseaux sociaux – que j’ai complétée par une formation diplômante en Marketing Digital. Et c’est là que je suis tombée sur un post Linkedin de Drouot, qui cherchait une personne pour ses réseaux sociaux. Je n’ai pas hésité !
En quoi consiste une journée type pour toi ?
La matinée démarre toujours avec une veille : répondre aux messages reçus, animer les posts avec des commentaires, avoir un œil sur les tendances du jour et ce qu’il se passe sur la toile. C’est aussi un moment de programmation pour les futurs contenus à venir. Elle se termine généralement par un tour de salles de Drouot – pour peut-être y dénicher la story du jour ou un tweet. Plusieurs ventes ne sont pas cataloguées ou détaillées sur Internet et souvent, on découvre de nouveaux objets. C’est pourquoi l’exposition avant-vente est très importante : on voit les œuvres d’un autre œil !
L’après-midi est, elle, dédiée à la recherche et conception de contenus ainsi qu’au suivi des ventes. À moi d’éplucher tous les catalogues des ventes futures de Drouot à la recherche d’un objet qui saura intéresser l’internaute soit par son histoire, son esthétisme ou sa curiosité. Tous les événements, ventes ou expositions, qui ont lieu entre les 4 murs de Drouot sont des puits de contenus. Mais il ne faut pas oublier d’avoir un œil sur les ventes aux enchères qui ont lieu en salles, afin de poster rapidement un résultat ou une préemption. Le côté « instantané » des réseaux est ici important et permet de faire vivre aux abonnés – presque en live – les émotions des enchères.
Quels sont tes objectifs avec les réseaux sociaux de Drouot ?
Il y en a plusieurs, bien entendu la visibilité et la mise en avant des maisons de ventes de Drouot est le premier objectif. Mais les réseaux sociaux sont des outils qui permettent d’aller plus loin, ils offrent une véritable médiation et permettent d’être plus ludiques dans notre communication. Nous souhaitions « dépoussiérer » le regard du public sur Drouot et le rendre plus accessible, c’est pourquoi nous avons choisi un ton léger – moins institutionnel – sur les réseaux et particulièrement sur Instagram (où mon humour ringard fait légion).
Nous souhaitons aussi que le public voit Drouot comme une institution culturelle parisienne, un endroit où l’on (re)découvre des œuvres majeures de l’histoire de l’art, de grands artistes qu’on ne voit pas dans les collections muséales, des œuvres qui font partie de l’histoire et de l’histoire de l’art … et où, d’ailleurs, les musées viennent acquérir ou préempter.
Surtout, nous voulons présenter Drouot comme un lieu unique où une rencontre avec un objet peut avoir lieu à chaque visite… C’est l’objectif que nous souhaiterions davantage explorer : Drouot est à la fois un lieu où l’on peut trouver des trésors liés à l’histoire de l’art, mais aussi nos trésors – car c’est LA table que l’on cherchait, LE miroir qui ira parfaitement dans notre salon, LE joli dessin pour notre bureau. Bref, Drouot est aussi un le repère de la seconde main pour ceux qui aiment chiner.
Que change le confinement dans ton métier et sur le fonctionnement de Drouot ?
Drouot a du malheureusement fermer ses portes lors des deux confinements, puisque nous sommes un ERP (un établissement recevant du public).
Durant le premier confinement, le marché était à l’arrêt – il fallait cependant continuer la communication de marque et animer les réseaux malgré tout. Nous avons pioché dans les ventes anciennes pour créer différents contenus (posts, story jeux, quiz) puisque les archives de Drouot regorgent de beaux objets et d’histoires à raconter ! Les réseaux de Drouot ont également pu soutenir les ventes live caritatives, au profit des personnels soignants, qui ont vu le jour sur Drouot Digital lors du premier confinement.
Ce deuxième confinement est lui différent, puisque l’activité continue même avec nos portes closes. De nombreuses ventes prévues à Drouot ont été maintenues en live à huis clos par les maisons de ventes. Nous avons donc communiqué sur toutes celles-ci en amont et après-vente, comme nous l’aurions fait en temps normal. Une salle, aménagée exprès pour assurer les ventes live sur Drouot Digital, était d’ailleurs disponible pour toutes les maisons qui le souhaitaient.
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Que dirais-tu aux lecteurs de Culturez-vous pour leur donner envie de venir à Drouot (après le confinement) ?
Drouot est GRATUIT et ouvert à tout le monde. N’ayez pas peur de pousser la porte, ce sont des milliers d’objets qui vous attendent de toutes époques, de tous styles et avec autant d’histoires autour d’eux.
Et surtout, les enchères ce n’est pas que pour les collectionneurs, de nombreux objets se vendent entre 50 et 200 € – alors, venez !
Merci à Catherine de Montalivet d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Vous pouvez la retrouver sur LinkedIn et suivre Drouot sur les réseaux sociaux : Instagram, Facebook, Twitter, LinkedIn et Pinterest.
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