Niché au cœur du Périgord, entre Bergerac et Sarlat, le charmant village de Cadouin renferme une merveille architecturale. Son cloître, construit à partir du XIIe siècle, promet une visite à la fois passionnante et apaisante.
Cadouin : une abbaye respectant la clôture cistercienne mais ouverte sur le monde
Fondée en 1115, l’abbaye de Cadouin devient cistercienne dès 1119. Cet ordre stricte impose une certaine austérité : prières individuelles et collectives, pauvreté, lecture spirituelle… Mais Cadouin, située sur la route de Compostelle, remplit un aussi un second rôle davantage ouvert sur le monde : celui d’église de pèlerinage. Une double fonction qui se retrouve dans l’architecture contrastée de l’abbaye. L’Est de l’église, construit avant l’affiliation à l’ordre de Cîteaux, se montre beaucoup moins austère que la partie Ouest, constituée d’un grand mur massif extrêmement sobre.
« L’affaire » du faux suaire
La renommée de Cadouin dut beaucoup à son « suaire ». Mentionné dès 1214, ce tissu précieux aurait été le suaire de la tête du Christ, rapporté de terre Sainte. Grâce à lui, Cadouin devint pour huit siècles un haut lieu de pèlerinage. De nombreux croyants s’y sont rendus pour voir la relique jusqu’en 1934 où une expertise révéla que ce tissu était sans lien avec le Christ mais simplement une précieuse étoffe égyptienne. Cette étoffe est en cours de restauration mais un fac-similé est présenté au sein du cloître.
La fête du Saint-Suaire en 1930
Un monument malmené
Endommagé pendant les guerres anglaises, le cloître fit l’objet de deux campagnes de reconstruction aux XVe et XVIe siècles. À la révolution, l’activité monastique prend fin. Le cloître devient bien national et est vendu aux enchères en 1791. Ses propriétaires le remplissent de bûches, fagots et de poutres qui, déplacés sans précautions, détruisent peu à peu les sculptures. Alerté de ce mauvais traitement, Auguste Romieu, alors préfet de Dordogne, fait en sorte que le Département et l’Etat procèdent à l’acquisition du cloître en 1839. Après une consolidation des galeries en 1854, plusieurs campagnes de restauration ont eu lieu à Cadouin, jusque dans les années 2010.
Le cloître
Malgré les affres du temps et la déconvenue de « l’affaire du suaire », la remarquable architecture de Cadouin continue à attirer les curieux. Son cloître, constitué de quatre galeries entourant un jardin, se montre richement décoré. Des portes, aux murs, en passant par les clefs de voûtes, les galeries sont ornées de multiples sculptures du XVe siècle représentant des péchés ou des scènes quotidiennes de la vie monacale. En visitant le cloître par beau temps, le soleil dessine sur le sol des galeries les ombres des somptueuses arches.
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Informations pratiques :
Cloître de Cadouin
Place de l’abbaye, Cadouin (24480 Cadouin)
Tarif adulte : 6,80 € / Moins de 12 ans : 4 € / Gratuit pour les moins de 5 ans
Horaires : consulter le site de la Semitour
Des personnes ont réagi à cet article
Voir les commentaires Hide commentsC’est mignon comme petit cloître….
Pour les photos à la fin, je trouve que la retouche fait « Nik Collection » mais c’est peut-être à force de voir des news parlant de sa mise à disposition gratuite 😉
Bonjour,
Je trouve le cloître beau de l’extérieur, car je ne peux y rentrer. Le tarif est trop élevé surtout lorsque l’on est en famille. 7 e l’entrée.