Le cimetière du Père Lachaise, situé dans la bien nommée rue du repos, est l’un des lieux emblématiques de Paris, prisé autant par les touristes qui y cherchent les tombes de célébrités, que par les autochtones qui apprécieront le calme des résidents ! Mais le cimetière le plus visité au monde a aussi ses petits secrets…
Molière et La Fontaine : des invités de marque pour séduire les parisiens
Si le Père Lachaise est aujourd’hui très populaire, cela n’a pas toujours été le cas. À son ouverture, les parisiens boudaient cet espace situé, à l’époque, hors de Paris et dans un quartier populaire. Si bien que trois ans après son ouverture (en 1804) le cimetière ne comptait que 62 tombes. Pour séduire et attirer les parisiens, la mairie de Paris y transféra les dépouilles de Molière et La Fontaine. Une idée brillante puisque dès 1830 on dénombra 33 000 tombes !
Héloïse et Abélard : séparés dans la vie, réunis dans la mort
En 1113, Abélard devint le précepteur d’Héloïse. Entre le maître et l’élève naît une passion amoureuse. Furieux, Fulbert, l’oncle d’Héloïse, répudie Abélard et le fait émasculer. Abélard se retire alors à l’abbaye de Saint-Denis tandis qu’Héloïse prend le voile à Argenteuil. À sa mort en 1164, Héloïse rejoint le cercueil de son amant, décédé 22 ans plus tôt. La légende prétend que les bras du cadavre d’Abélard se seraient ouverts pour accueillir sa bien-aimée.
Tout comme Molière et La Fontaine, leur tombeau a été transféré au Père Lachaise en 1817 pour attirer les parisiens.
La baronne de Stroganoff : sa fortune pour qui la veillera un an dans son tombeau
C’est dans un monument à colonnades que repose Elisabeth Alexandrovna Stogranoff, riche aristocrate russe décédée le 8 avril 1818. La légende raconte qu’elle aurait notifié dans son testament que sa fortune serait confiée à celui qui accepterait de passer une année à ses côtés dans son caveau. Interrogé à ce sujet en 1896, le conservateur du cimetière confiait au journal Le Temps :
« La princesse avait déposé son testament chez un notaire de paris et qu’elle léguait la totalité de sa fortune à la personne de bonne volonté qui consentirait, pendant trois cent soixante-cinq jours et trois cent soixante-six nuits, à s’enfermer auprès de son corps dans la solitude du caveau, et à ne s’en éloigner sous aucun prétexte. La princesse désirait être veillée sans interruption ; elle ne s’opposait pas à ce qu’on fît à côté d’elle plantureuse chère, à ce qu’on lût des livres amusants. Mais il ne fallait point la quitter d’une seconde. »
Le bienheureux repos de Victor Noir
Le 10 janvier 1870, à l’âge de 21 ans, le journaliste d’opposition Victor Noir est tué au cours d’une altercation avec le prince Pierre Napoléon Bonaparte, le cousin de Napoléon III. Son décès suscita une forte émotion populaire et Victor Noir, jusqu’alors peu connu, devint un héros national et le symbole de la lutte contre la répression de l’Empire. Plus de cent mille personnes se réunissent pour ses obsèques qui prennent une connotation anti-bonapartiste.
En 1891, la dépouille de Victor Noir est transférée au Père Lachaise. Pour l’occasion, Jules Dalou sculpte son gisant en bronze, dans la position dans laquelle Victor Noir aurait été retrouvé après son assassinat. L’originalité de ce gisant tient dans la virilité de Victor Noir, particulièrement exagérée. Cette anatomie bien moulée pousse rapidement certains curieux et superstitieux à venir toucher le gisant qui prend des connotations érotiques. On prétend notamment que s’y frotter rendrait la fertilité aux femmes en mal d’enfants…
D’autres tombes insolites sont à découvrir au Père Lachaise. Ne manquez pas d’aller faire une balade dans ce cimetière qui n’a rien de cauchemardesque. Une végétation abondante l’abrite à tel point qu’au XIXe siècle des médecins conseillaient à leurs patients de s’y balader pour s’y oxygéner !
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