Devais-je écrire ? Sur Culturez Vous, nous chroniquons la culture sous toutes ses formes et, autant que faire se peut, dans toute sa diversité. Nous essayons aussi, modestement, de poser les questions que l’on espère partager avec vous. Face à l’absurdité de ce qui a eu lieu, quelles questions reste-il à poser ? De grands nom du journalisme, du dessin, mais aussi des noms que personne ou presque n’a retenus, ont été mouchés, comme des bougies éteintes avant une longue nuit.
Nous vivons l’économie de la connaissance : le savoir est une arme, la culture un combat. Si nous écrivons, sur Culturez Vous, c’est avant tout par plaisir. C’est aussi, je crois, animés de la conviction qu’une société qui lit, écoute, regarde et débat, est plus forte. Mercredi, sous les prétextes fallacieux que l’on sait, trois dingues qui n’avaient rien de doux se sont permis de s’attaquer à la presse, petite sœur de la culture, avec des armes. Faut-il donc manquer de mots, d’idées et d’images pour en arriver là ! Ce comportement d’enfant frustré témoigne du combat permanent que la culture doit mener, à grand coup d’échange d’idées et de partage d’émotions.
Une société unie ne partage pas une culture unique, dominante. Elle invite chacun de ses membres à découvrir la culture de l’autre. L’excellent article de Nina Simon sur l’Etranger publié cette semaine sur son blog tombe, à ce propos, à point nommé. Elle nous rappelle que capter quelques notes qui ne nous sont pas familières, un sourire d’une autre couleur ou une odeur d’épices inconnues peut nous rendre davantage bienveillants les uns envers les autres.
Quels que soient les cercles dans lesquels nous nous inscrivons, nous appartenons tous à une grande communauté française qui connait, mieux que quiconque peut être, le prix de la liberté. Je ne sais pas si je suis Charlie, et là n’est pas la question. La majorité de ceux qui se retrouvent dans le journal, comme ceux qui ne s’y reconnaissent pas condamnent d’une même voix les attentats commis mercredi. L’inévitable récupération politique a déjà commencé, mais là encore, tous ceux qui ne sont pas déjà acquis corps et âme à un parti ou une idée ont fermement condamné les discours populistes de tous bords.
Notre seule arme face à l’intolérance et l’inculture de ceux qui ont fait ça, elle est écrite dans les livres et dans les paroles des chansons, dessinée sur les murs de nos villes, dansée, jouée, exposée, interprétée. Plus que jamais, et puisque nous sommes encore dans le mois des vœux, je souhaite que les pouvoirs publics (s’)investissent massivement dans l’éducation et la culture, et que vous, si vous me lisez, vous investissiez tous ces lieux, formels et informels.
Je vous souhaite une excellente année 2015, pleine d’espoir.
Illustration : ©Loïc Sécheresse
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