Comme toutes les grandes villes andalouses, Séville est marquée par un syncrétisme culturel impressionnant. La ville fut fondée probablement à la fin du IIème millénaire et a été dominée successivement par les Romains, les Wisigoths, les Maures et les catholiques. Elle connaît son apogée à l’époque des Grandes découvertes où, grâce à son fleuve, le Guadalquivir, elle devient la porte du Nouveau Monde et une ville commerciale florissante.
Les palais royaux de Séville témoignent tout particulièrement de ce fascinant mélange des cultures qui caractérise les villes andalouses. Les palais royaux font aujourd’hui partie de la liste du Patrimoine mondial de l’humanité établie par l’UNESCO. Une partie sert encore de résidence à la famille royale espagnole lorsqu’elle se rend en Andalousie.
Des palais aux origines variées
L’origine des palais royaux remonte aux tout premiers temps de la domination arabe à Séville, au Xème siècle. C’est là que vivaient alors les représentants du califat de Cordoue. La dynastie musulmane des Abbadides en firent ensuite leur résidence. Au XIIème siècle, lorsque cette dernière décida de faire de Séville la capitale de son royaume, les palais furent agrandis de manière somptueuse afin de devenir une véritable demeure royale. Il reste toutefois peu de choses de cette époque puisque après la prise de la ville par les catholiques, le roi Ferdinand III apporta d’importantes transformations aux palais afin d’y faire, à son tour, sa résidence.
Au XIIème siècle, le roi Alphonse X entreprit la construction d’un palais de style gothique sur le site de l’alcazar musulman. Le cœur du complexe actuel fut érigé par Pierre Ier, suite au tremblement de terre de 1356 qui détruisit une grande partie de la ville. Il décida la construction d’un splendide palais de style mudéjar. Le style mudéjar fut développé dans la péninsule ibérique et il s’agissait de reprendre des techniques et des matériaux musulmans pour des bâtiments non musulmans. Le roi fit venir à Séville des éléments récupérés sur des bâtiments islamiques et fit emploier des artisans de Tolède et de Grenade. Le résultat est un superbe palais où des éléments de la tradition islamiques se mêlent à des éléments hispano-chrétiens.
Les Rois catholiques et leurs successeurs vont agrandir encore l’ensemble pour adapter la résidence royale aux besoins de leur temps. Depuis, en dehors de travaux de restauration au XIXème siècle, aucune modification substantielle n’a été apportée à l’ensemble.
Si on résume :
– Entre le Xème et le XIIème siècles – Premières constructions par les musulmans
– A partir du milieu du XIIème siècle – Reconquista catholique : modifications apportées par le roi Ferdinand III puis Alphonse X (style chrétien et gothique)
Tremblement de terre, destruction d’une grande partie du palais
– XIVème siècle – Construction du palais central par Pierre Ier dans un style mudéjar (style d’inspiration musulmane)
– Agrandissements par les Rois catholiques : ajout notamment des jardins
– Travaux de rénovation au XIXème siècle.
L’Alcazar offre donc un rare mélange de cultures où coexistent des réalisations du palais musulman original avec la Palais de Pierre Ier, somptueuse illustration de l’art mudéjar espagnol, ainsi que d’autres constructions témoignant de nombreux styles culturels et architecturaux depuis la Renaissance jusqu’au néoclassicisme.
L’art andalou du jardin
Comme dans toutes les grandes villes andalouses, Séville est marquée par une forte présence de jardins. Cette tradition remonte à l’époque musulmane. Les Maures ont une conception très riche du jardin : ils le considèrent comme paradis sur terre et déploie un art du jardin qui s’illustre en végétation luxuriante et artistiquement ordonnée. Ils conçoivent avec élégance des grands jardins composés de cours disposées les unes à la suite ou à côté des autres. En Espagne, l’illustration la plus fidèle en est les jardins de l’Alhambra.
Seule une petite partie des jardins des palais royaux ont conservé leur forme originelle, même si l’influence musulmane demeure bien perceptible. Là encore, les jardins témoignent d’une multitude de styles culturels.
Un bijou à ne pas manquer
Les palais royaux sont un passage obligé si vous visitez Séville. Ils témoignent d’une richesse culturelle inouïe et d’un mélange culturel très représentatif de l’Andalousie. De plus, ils demeurent un endroit très agréable à visiter par forte chaleur, illustrant ainsi les influences du climat sur l’architecture ! En somme, un bijou à ne pas rater.
Informations pratiques :
Horaires d’octobre à mars: Du lundi au dimanche, de 9h30 à 17h00.
Horaires d’avril à septembre: Du lundi au dimanche, de 9h30 à 19h00.
Fermé le 1er et le 6 janvier, le Vendredi saint et le 25 décembre.
Tarif : 9,50 €
Tarif réduit (retraités, étudiants âgés de 17 à 25) : 2 €
Gratuit pour les personnes handicapées, les personnes âgées de moins de 16 ans et les personnes nées ou résidant à Séville.
Possibilité d’acheter ses billets en avance sur Internet
Une visite virtuelle est disponible sur le site des palais royaux : ici
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