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Résumé :

En Tchécoslovaquie, Ludvik est étudiant et communiste. A la suite d’une blague mal interprétée qu’il a écrite sur une carte postale et envoyée à une étudiante, il est enrôlé de force dans l’armée des « noirs » c’est-à-dire des ennemis politiques.


 

Avis :

Milan Kundera La plaisanterie

Kundera est l’un de mes auteurs préférés : j’ai toujours aimé la richesse et la profondeur de ses textes. Pourtant, j’ai mis du temps avant de me plonger dans ce livre qui est resté longtemps dans ma bibliothèque sans que j’y touche. Il faut dire que l’histoire se focalise sur un thème très cher à l’auteur mais pas forcément très joyeux : celui de la Tchécoslovaquie communiste, régime qui l’a personnellement beaucoup marqué. Kundera n’a pas sa réputation de grand écrivain pour rien puisque ce livre est très réussi et qu’il dresse ici une critique détaillée du régime communiste à travers l’histoire de Ludvik dont la vie a été complètement bouleversée à la suite d’une blague mal interprétée.
Dans ce roman polyphonique, nous croisons plusieurs personnages qui vont tour à tour apporter un éclairage nouveau à l’Histoire comme à l’histoire car derrière le contexte du régime communiste se cache une histoire d’amour que Kundera aura déclaré être le thème essentiel de ce roman.
Même si j’ai beaucoup aimé ce livre, je suis cependant loin de le classer parmi mes favoris de l’auteur, probablement parce que je me suis parfois senti plus proche de certains personnages que l’on peut trouver dans d’autres romans de Kundera.
Enfin, si vous souhaitez vous plonger dans ce livre, faites attention à l’édition. En effet la première traduction ayant été « déformée » par le traducteur, il faut prendre soin d’avoir une édition d’après 1985, date à laquelle Kundera a mis en place une version française définitive.

 

Extrait :

 
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Comme j’aimerais révoquer toute l’histoire de ma vie ! Seulement, de quel droit pourrais-je la révoquer, si les erreurs dont elle est née ne furent pas les miennes ? En fait, qui s’était trompé, quand la plaisanterie de ma carte avait été prise au sérieux ? Qui s’était trompé quand le père d’Alexej (aujourd’hui réhabilité mais pas moins mort pour autant) avait été emprisonné ? De telles erreurs étaient si courantes et si communes qu’elles ne représentaient pas des exceptions ou des « fautes » dans l’ordre des choses, mais constituaient au contraire cet ordre. Alors qui est-ce qui s’était trompé ? L’Histoire elle-même ? La divine, la rationnelle ? Mais pourquoi faudrait-il lui imputer des erreurs ? Cela n’apparaît ainsi qu’à ma raison d’homme, mais si l’Histoire possède vraiment sa propre raison, pourquoi cette raison devrait-elle se soucier de la compréhension des hommes et être sérieuse comme une institutrice ? Et si l’Histoire plaisantait ? A cet instant, j’ai compris qu’il m’était impossible d’annuler ma propre plaisanterie, quand je suis moi-même et toute ma vie inclus dans une plaisanterie beaucoup plus vaste (qui me dépasse) et totalement irrévocable.

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Note : Milan Kundera - La plaisanterie 1
 

1967 – 462 pages – ISBN : 2-07-036638-3
Milan Kundera – Français d’origine tchèque

Article initialement publié sur le blog Art Souilleurs

 

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Comments to: Milan Kundera – La plaisanterie
  • 10 juin 2010

    J’aime beaucoup cet auteur, même si cela fait longtemps que je n’ai pas lu de livre de lui…

    Reply
  • 10 juin 2010

    Il ne faut surtout pas avoir cet avis sur Kundera. J’ai lu pratiquement tous les romans de cet auteur et pourtant je suis loin d’être un grand philosophe ! Ses livres sont plus accessibles qu’on le croit.

    Difficile de ne retenir qu’un livre de Kundera, j’en ai aimé plusieurs. Je garde en tête « L’insoutenable légèreté de l’être », premier livre que j’ai lu de l’auteur et que j’avais adoré.
    Sinon il y a « La lenteur », « L’ignorance » et « L’identité » qui sont peut-être un peu plus accessibles car plus petits.

    Reply
  • 10 juin 2010

    Je n’ai lu que « Risibles amours », de lui…
    Ce doit être un livre assez différent des autres qu’il a écrit, puisqu’il s’agit de nouvelles. Malgré que j’aie assez apprécié, il me reste une appréhension vis-à-vis de cet auteur. J’ai l’idée que ses textes doivent sembler inaccessibles… Que lire Kundera, c’est comme se risquer à lire Heidegger, qu’il faut être drôlement fort pour décrypter.
    Mais peut-on connaître ton favori de l’auteur?
    A tenter le coup, je préfèrerais un roman qui n’évoque pas le régime communiste, c’est un sujet qui m’est assez rébarbatif…

    Reply
  • 18 juin 2010

    Oui, ses livres sont accessibles : je les ai découverts quand j’étais en 1ère … j’étais donc toute jeunette ! 😉
    « La Plaisanterie » fait partie du top 5 des oeuvres de Kundera. 😉

    Reply
  • 19 juin 2010

    Il y a bien longtemps que je ne me suis pas plongée dans un de ses livres

    Reply
  • 19 juin 2010

    Il faut faire une cure de Kundera de temps en temps, ça fait un bien fou 😉

    Reply
  • […] – Roberto Zucco Kundera, Milan : Jacques et son maître hommage à Denis Diderot en trois actes La plaisanterie La vie est ailleurs Une rencontre Labou Tansi, Sony – La vie et demie Lafon, Lola – De ça je me […]

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  • […] de l’être), sur le temps de la réflexion (La lenteur) ou encore sur l’absurdité du monde (La plaisanterie) – mais toujours avec légèreté –, Kundera nous invite à fêter […]

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