Résumé :
Dans la ville de Bugues, Francine parle de sa vie et de sa famille. De ses frères qui se battent à mort, des amours naissants, de la mort souvent tragique, de ses parents qui sombrent dans la folie. De sa vie plongée dans une profonde solitude, teintée de temps en temps d’amour mais aussi de beaucoup d’incertitudes. Cette contemplation se fait dans une grande indifférence. Pourtant, sans le savoir, Francine est à la source de tous ces faits étranges.
Avis :
Ah je l’ai beaucoup aimé celui-ci ! Vous apprendrez vite que je suis fan de Duras, j’ai déjà lu beaucoup de ses livres mais mes dernières lectures « Durassiennes » m’avaient un peu déçu. Là, l’histoire est toujours étrange (ça reste Duras), mais elle nous livre déjà plus d’informations, on reste moins dans le flou que dans certains autres titres. Une fois de plus, on retrouve les mêmes thèmes : solitude, amour, mort… mais j’ai trouvé dans ce livre un aspect psychologique un peu plus développé que d’habitude. Le comportement de Francine qui sans le savoir se trouve au centre de plusieurs drames est formidablement bien décrit. Ce n’est cependant pas un livre que je conseillerais pour découvrir l’œuvre de Duras mais après avoir lu quelques livres d’elle, c’est une lecture qui peut s’avérer très plaisante.
Extrait :
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J’ai pensé à mon âge, à celui de tous ceux qui dormaient dans cette maison, et j’ai entendu le temps nous ronger comme une armée de rats. Nous étions du bon grain. Il y avait vingt-quatre ans qu’on se laissait vivre. On avait compté sur le temps pour mettre de l’ordre dans les affaires de la maison. Du temps avait passé. Le désordre avait gagné d’autant. C’était maintenant un désordre des âges, du sang. Nous ne pourrions plus guérir, nous ne voulions plus. Nous ne savions plus vouloir être libres, nous étions des rêveurs, des vicieux, des gens qui rêvent du bonheur et qu’un vrai bonheur accablerait plus que tout.
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Note :
1982 – 217 pages – ISBN : 2-07-037341-X
Marguerite Duras (1914-1996) – Française
Article initialement publié sur le blog Art Souilleurs