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Yves Klein, David Bowie, Victor Vasarely, Francis Bacon… des artistes apparemment aussi différents peuvent-ils être appréciés dans une même exposition ? Dries Van Noten, créateur de mode belge, les a réunis au Musée des Arts Décoratifs de Paris, pour nous livrer son processus unique de création. Inspirations.

 

Collection homme Printemps/été 1994 © Marleen Daniëls
Collection homme Printemps/été 1994 © Marleen Daniëls

 

Depuis sa première collection présentée en 1986 à Londres, voilà bientôt vingt ans que Dries Van Noten dirige sa propre marque indépendante. Sa famille – dont la culture du textile est une tradition forte – et ses études de mode à l’Académie Royale des Beaux-arts d’Anvers, ne sauraient suffire à expliquer l’empreinte si singulière qu’il apporte à chacune de ses créations. Sa démarche artistique relève en effet d’une grande sensibilité pour l’Art avec un grand A, celui qui, quel que soit le support, l’époque ou le thème, provoque une émotion et nourrit la créativité.

 

Ce que je fais n’est ni une photocopie ni un hommage. Il s’agit juste d’être touché par l’œuvre de quelqu’un d’autre et de la transférer ailleurs, ce qui est aussi subjectif que personnel.

 

Dries Van Noten nous offre un véritable patchwork de ses influences, plus ou moins directes, en associant à ses différentes collections masculines et féminines, les œuvres de multiples artistes : mode, cinéma, photographie, danse, peinture, musique, folklore… pas un art ne manque à cette exposition, construite sur le modèle des « Chambres de merveilles » de la Renaissance. Elle rassemble ainsi objets « mémorables » et souvenirs selon une multitude de thématiques (“The Kiss“, “Or“, “Papillons“, “Orientalisme“…).

La grande hétérogénéité des sujets traités est l’une des clefs de cette exposition : chacun sera susceptible d’être touché par un ou plusieurs thèmes, au-delà de tout a priori sur l’univers de la mode. Si j’ai tout particulièrement été sensible à la métaphore du papillon, symbole de l’adolescence (« Le charme inquiétant du papillon et la fugacité de son existence suggèrent l’allure ambiguë de l’adolescence »), à la mise en valeur du smoking comme trait d’union entre homme et femme (« Entre pureté et passion, l’union homme femme se manifeste dans le caractère unisexe du smoking »), mais également à une collection de souliers sur-mesure d’une incroyable élégance, d’autres trouveront peut-être plus de résonnance dans les parties “Punk“ ou encore “Power Flower“, salle entièrement tapissée de fleurs et espèces végétales luxuriantes.

Souliers

Fruit d’une véritable collaboration avec les Arts Décoratifs, cette exposition a même conduit Dries Van Noten à s’inspirer pour ses collections de prêt-à-porter masculine et féminine – printemps/été 2014, de certains motifs textiles du XIXe siècle exposés au musée.

Tout simplement envoûtante, la scénographie mérite particulièrement d’être soulignée. Dès les premiers pas, le visiteur est ainsi plongé dans un univers très graphique, voire typographique, les murs de la première salle étant recouverts du sol au plafond de noms de films, acteurs, créateurs, villes, expressions, etc. Patti Smith, Pedro Almodovar, Lady Diana, Tokyo, Azzedine Alaïa, Susan Sarandon, Walk on the Wild Side… autant de mots qui ont une résonance pour le créateur.

Dries

Entre jeux de miroirs et reflets, chaque espace est une nouvelle surprise visuelle, une immersion totale venant sublimer les couleurs, motifs et matières extrêmement variées de ses créations.

Une mosaïque d’écrans rend par ailleurs hommage aux « petites mains » de ses ateliers, brodant, cousant, tissant, avec une précision des plus remarquables. Enfin, l’exposition se conclut sur un montage vidéo de la première silhouette et du final des défilés les plus marquants de Dries Van Noten, lors desquels la démarche artistique de chaque collection trouve son point d’orgue. Le créateur ose en effet des lieux à la fois bruts et spectaculaires (sous le métro aérien à Barbès, dans une immense usine désaffectée, une piscine municipale…), révélant l’intensité de ses œuvres.

Dries Van Noten, véritable “poète de la mode“, partage ici son amour pour une discipline qui n’est « pas uniquement une affaire de vêtements chers et bien faits », mais avant tout une « activité extraordinaire, parce que l’on peut se nourrir sur le plan créatif auprès de multiples sources d’inspiration, exactement comme un colibri se nourrit d’une multitude de fleurs ». Saura-t-il vous en convaincre ?

 

Informations pratiques :

 

Jusqu’au 31 août au Musées Des Arts Décoratifs
107, rue de Rivoli – 75001 Paris

Du mardi au dimanche de 11 h à 18 h
Nocturne le jeudi jusqu’à 21 h

Plein tarif : 11 € / Tarif réduit : 8,50 € / gratuit pour les – de 26 ans

http://www.lesartsdecoratifs.fr

 

https://culturezvous.com
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