« Brassaï, pour l’amour de Paris », « Raymond Depardon, un moment si doux ». Deux photographes, des époques, des lieux, des styles totalement différents. A priori aucun lien entre ces deux expositions donc, mais les visiter à la suite l’une de l’autre ne m’en a fait que mieux apprécier le contraste.
Brassai, pour l’amour de Paris
La première, exposée gratuitement à l’Hôtel de Ville de Paris, est à recommander sans hésitation, pour tout amateur de photos, de noir et blanc, de Paris et/ou des années 30/40.
Brassaï, de son vrai nom Gyulus Halasz, né en Transylvanie en 1899, tombe amoureux de Paris dès l’âge de quatre ans lors d’un voyage avec son père. Sa fascination pour la capitale est totale, si bien qu’il y retournera dès 1924 pour ne plus la quitter.
Cette exposition nous offre aujourd’hui un voyage 80 ans en arrière, à travers un Paris dont Brassai a su capter les plus beaux instants. Son noir et blanc intense sublime les moments de vie d’enfants espiègles dans la rue, d’élégants messieurs et dames présents sous leurs plus beaux atours à l’hippodrome de Longchamps ou encore de jeunes couples et amis riant et s’embrassant lors de bals musette.
Tout le talent de Brassaï se trouve dans son approche des lieux qu’il photographie, de jour comme de nuit. Ses jeux d’ombre et de lumière, ses cadrages et son regard poétique sur chaque quartier de Paris, forment un témoignage vibrant de l’ambiance de l’époque : celle de l’Exposition Coloniale, des travailleurs de la nuit aux Halles, des marchands de ballons au Jardin du Luxembourg. Celle d’une époque révolue, qui fera rêver encore longtemps les amoureux de Paris que nous sommes.
Hôtel de Ville, salle Saint-Jean, du 8 novembre 2013 au 8 mars 2014
De 10h à 19h du lundi au samedi
Fermé les dimanches et les jours fériés
Raymond Depardon, un moment si doux
Changement de décor, un tout autre voyage vous attend au Grand Palais avec l’exposition consacrée à la photographie couleur de Raymond Depardon. Quelques 160 clichés commençant par des instants du quotidien de la Ferme du Garet de Villefranche-sur-Saône, où le photographe a grandi et découvert sa passion pour la photo dès l’âge de 12 ans, grâce à un petit appareil offert par son frère.
De sa jeunesse paysanne, Raymond Depardon sera marqué à jamais. S’il a photographié des célébrités françaises, de Léo Ferré en passant par Edith Piaf, Brigitte Bardot, le Général de Gaulle ou bien plus récemment François Hollande (pour son portrait officiel), les images de paysans reviennent souvent dans son travail.
Mais surtout, Raymond Depardon a voyagé à travers le monde entier. Argentine, Bolivie, Ethiopie, Tchad, Afghanistan… les déserts, la pauvreté, les voitures et bâtiments criblés de balles… mais aussi des scènes d’intérieur, de maisons et leur mobilier dans leur plus simple dépouillement, mais dont la vibrance des couleurs fait toute la force.
R. Depardon
L’exposition se termine sur le coffre débordant d’une voiture d’un bleu éclatant en Ethiopie. Comme une dernière invitation au voyage…
Grand Palais, du 14 Novembre 2013 au 10 Février 2014
Tous les jours de 10h à 20h, sauf le mardi / Nocturnes jusqu’à 22h le mercredi
Vacances de Noël du 21 décembre au 4 janvier : Tous les jours de 9h à 22h, sauf le mardi
Fermeture le 25 décembre
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Voir les commentaires Hide commentsTrès joli billet, qui renforce mon impatience de visiter ces expositions.
Depardon et Brassaï sont les deux premiers photographes que j’ai appris à apprécier. J’ai fait mon exposé de première histoire de l’art sur Brassaï et lu – la même année – tous les écrits de Depardon que ma bibliothèque de quartier possédait…
Merci beaucoup pour ce commentaire très positif et encourageant, j’apprécie ! Ces deux expositions furent pour ma part des découvertes, mais il ne fait aucun doute qu’elles séduiront ceux déjà conquis par Brassaï et Depardon !