Résumé :
Après dix années de séparation, Perdican retrouve sa cousine Camille qu’il doit épouser. Mais entre les deux jeunes gens, l’innocence de leur enfance a disparue. Perdican et Camille s’aiment toujours mais cette dernière, très influencée par les sœurs du couvent où elle a passé les dernières années, a perdu confiance dans les hommes et préfère vouer sa vie à Dieu plutôt que de risquer de souffrir auprès de Perdican.
Avis :
Je me demande s’il est possible de rester totalement indifférent à cette pièce. L’histoire de Camille et Perdican a beau avoir un côté tragique, tous ceux qui se sont un jour aventurés à aimer doivent forcément se retrouver dans ce que vit le jeune couple.
Le côté universel et réaliste de cette histoire vient probablement du fait que Musset l’a écrite peu de temps après avoir été quitté par George Sand. Sans doute partageait-il la douleur de Camille. Après leur séparation, George Sand et Alfred De Musset ont commencé une correspondance qui aurait nourri cette pièce, Musset allant jusqu’à reprendre des passages des lettres de George Sand pour les intégrer dans la pièce.
Même s’il s’agit d’un drame romantique, la pièce est légère frôlant parfois la comédie. Autour du couple, le baron et Dame Pluche, respectivement chargés de l’éducation de Perdican et de Camille, sont vite dépassés par les événements. Une façon pour Musset de souligner le fossé générationnel qui existera toujours entre les précepteurs et les enfants dont ils ont la charge. L’écrivain profite également de cette pièce pour dresser une critique de la religion, dénonçant une éducation cherchant à priver les jeunes filles du bonheur terrestre.
Finalement, même si On ne badine pas avec l’amour date de près de 180 ans, l’œuvre reste d’actualité. Comme le disait Brigitte Fontaine dans un style bien plus contemporain « les voilà partis pour ce que certains blancs-becs appellent l’amour et d’autres blancs-becs illusion. Il n’y a que des blancs-becs partout, comme ça c’est clair ».
Extrait (Acte II, Scène 5) :
1834 – 128 pages – ISBN : 978-2-253-18003-6
Alfred De Musset (1810-1857) – Français
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Voir les commentaires Hide commentsca me rappelle la belle annee du bac francais
j avais adore cette piece et toutes les autres d ailleurs
ce serait une bonne idee de se replonger dedans
[…] Il n’en reste pas moins que je referme ce livre en restant sur une belle impression tant la beauté de certains passages arrive à effacer l’ennui parfois éprouvé. Il y a de nombreux extraits que j’ai adorés, vous en trouverez une sélection ci-dessous. Au final, comme toutes les peines de cœur, cette histoire pourrait être résumée par la citation de Musset : […]