Notre-Dame de Paris est un chef d’œuvre de l’architecture gothique mais la plus célèbre des cathédrales a aussi inspiré de nombreux artistes et artisans qui, au fil des siècles, ont créé pour elle des tableaux, tapis, tapisseries ou éléments de mobilier.
A quelques mois de sa réouverture prévue pour le 8 décembre prochain, le Mobilier national consacre sa nouvelle exposition aux Grands décors restaurés de Notre-Dame de Paris, une occasion unique d’observer l’impressionnant tapis de chœur ou encore les « Mays » présentés à hauteur de regard. Coup d’œil sur cette exposition à découvrir jusqu’au 21 juillet 2024.
Article réalisé en collaboration avec le Mobilier national
Sommaire
Les Mays de Notre-Dame de Paris
Savez-vous ce qu’est un « May » ? Si aujourd’hui ce terme est tombé dans l’oubli, il était associé entre le 15e et le 18e siècle à une grande tradition.
Le 1er mai 1449, les orfèvres parisiens instaurent l’offrande du « may » à Notre-Dame de Paris en dévotion à la vierge. Cette pratique atteint son apogée en 1630 lorsque la confrérie des orfèvres s’engage à offrir, chaque premier mai, un tableau rappelant un acte des Apôtres. Entre 1630 et 1707, ce sont ainsi 76 tableaux d’environ 3,4 m x 2,75 m qui sont offerts à la Vierge et accrochés sur les piliers de la nef, à plusieurs mètres de hauteur et qui prennent le nom de « Mays ».
A la Révolution, ces Mays sont décrochés et envoyés dans des musées ou dans d’autres églises. En 1802 ils reprennent place à Notre-Dame avant d’être envoyés en dépôt au musée du Louvre par Viollet-le-Duc qui cherche à donner à la cathédrale un style médiéval.
Aujourd’hui, 52 des 76 Mays sont localisés, principalement dans des musées ou des églises. 13 d’entre eux se trouvaient à Notre-Dame au moment de l’incendie et ont heureusement été épargnés puis sortis de la cathédrale dans les jours qui ont suivi avant d’être restaurés par la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) d’Île-de-France.
L’exposition organisée par le Mobilier national présente de façon inédite ces 13 Mays exposés côte à côte et à hauteur de regard. Une occasion unique de pouvoir les contempler de cette façon.
Une construction similaire
Avez-vous remarqué ? Chaque May est construit de la même façon, avec un premier-plan très coloré sur la partie basse du tableau et un arrière-plan traité de façon plus commune en partie haute.
Plusieurs écrans tactiles permettent également de constater l’état des tableaux avant et après la restauration.
Le tapis de chœur de Notre-Dame
Un autre chef d’oeuvre à voir dans l’exposition est le tapis de choeur de Notre-Dame.
En 1825, Charles X commande à la Manufacture de la Savonnerie un tapis monumental de 30 mètres de long à l’iconographie religieuse et monarchique. Cinq ans plus tard, alors que le tapis est encore en cours de réalisation, la révolution de 1830 porte Louis-Philippe au pouvoir qui demande à la Manufacture d’en retirer les signes monarchiques.
Drôles de coïncidences !
La maquette du tapis a été réalisée par Jacques-Louis de la Hamayade de Saint-Ange et transposée en peinture par Charles-Adrien Devertu. Deux artistes bien nommés pour travailler sur une telle œuvre religieuse !
Le tapis est alors retravaillé, terminé en 1833 et présenté dans un premier temps dans la Galerie d’Apollon, au Louvre. Louis Philippe en fera finalement don en 1841 à la cathédrale Notre-Dame de Paris à l’occasion du mariage de son petit-fils, le Comte de Paris.
De par sa taille et son poids, le tapis n’est utilisé que dans de rares occasions comme le mariage de Napoléon III en 1853, la visite du tsar Nicolas II en 1896 ou encore la venue de Jean-Paul II en 1980. Le reste du temps, le tapis était conservé enroulé dans une caisse.
A la suite de l’incendie de la cathédrale, le tapis a été séché et aspiré. A cette occasion, on a constaté qu’il était infesté de mites. Grâce aux importantes donations reçues pour restaurer la cathédrale, la DRAC Île-de-France a pu en commander la restauration à l’atelier de rentraiture du Mobilier national.
Une moitié restaurée de ce tapis remarquable est présentée dans l’exposition. L’autre partie étant en cours de restauration.
La tenture de la vie de la Vierge
Entre 1638 et 1657, quatorze tapisseries ont été tissées pour le chœur Notre-Dame de Paris, représentant la vie de la Vierge. En 1739, à la suite d’un réaménagement du chœur de la cathédrale, ces tapisseries ont été mises en ventes et acquises par la cathédrale de Strasbourg qui en est aujourd’hui propriétaire.
A l’occasion de l’exposition, la cathédrale de Strasbourg a accepté de prêter ces tapisseries au Mobilier national, ce qui marque leur retour à Paris pour la première fois depuis leur vente. Pour des raisons de conservation, cette tenture sont présentées par roulement de sept tapisseries : du 24 avril au 9 juin puis du 11 juin au 21 juillet.
Le mobilier liturgique contemporain
A la réouverture de Notre-Dame de Paris, les Mays et le tapis de chœur vont retourner dans la cathédrale. Ils seront accompagnés d’un nouveau mobilier liturgique qui remplacera l’ancien, grandement détruit lors de l’incendie.
L’exposition nous présente certaines de ces pièces contemporaines, notamment les nouvelles chaises en chêne massif, imaginées par la designeuse Ionna Vautrin.
Rendez-vous jusqu’au 21 juillet au Mobilier national pour découvrir cette exposition !
Informations pratiques
Adresse :
Galerie des Gobelins
42 avenue des Gobelins
Paris 13e
Horaires :
Jusqu’au 21 juillet 2024
Du mardi au dimanche, de 11h à 18h
Site internet :
mobiliernational.culture.gouv.fr
Tarifs :
Plein tarif : 8 €
Tarif réduit : 7 € pour les étudiants
Gratuit pour les moins de 26 ans et demandeurs d’emploi
Article réalisé en collaboration avec le Mobilier national
Un grand merci à Antonin Macé-de-Lépinay pour ses explications passionnantes
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