Résumé :
En 1947, de mystérieux manuscrits sont retrouvés dans les ruines d’une abbaye de l’île de Wight, au Royaume-Uni. Pour les abriter et les étudier, le président Truman fait construire une base secrète dans le Nevada : l’Area 51.
En 2010, à Londres, l’un des manuscrits de cette collection refait surface. Will Piper, retraité du FBI, est alors embauché par d’anciens membres d’Area 51 pour découvrir les secrets qu’il cache. Il découvre alors un poème inédit de Shakespeare qui l’aidera à percer les mystères de ces livres.
Avis :
Le Livre des âmes est la suite du Livre des morts, un thriller que j’avais adoré. Avant de vous en dire plus sur ce deuxième opus, voici un résumé du premier.
[learn_more caption= »A ne pas lire si vous n’avez pas déjà lu le Livre des Morts »]
En 2009, New-York est le théâtre de morts étranges : les victimes reçoivent une carte indiquant la date de leur mort et ne peuvent échapper à cette fin tragique. Will Piper, détective au FBI est chargé de l’enquête.
En 777, sur l’île de Wight, des hommes muets, animés par une force mystérieuse, passent leur vie à écrire les dates de naissance et de morts de toutes les personnes qui vont vivre sur Terre, jusqu’à la date du 9 février 2027.
En 1947, ces manuscrits sont retrouvés et stockés dans une base top secrète des Etats-Unis : l’Area 51. Depuis, le gouvernement américain exploite les précieuses informations de ces livres pour anticiper les catastrophes à venir. Will va alors découvrir l’existence de ce Livre des morts et comprendre qu’il n’y a pas de serial-killer à New-York mais simplement un employé peu discret de l’Area 51 qui utilise les données du Livre des morts pour effrayer les New-Yorkais.
Inquiété par le gouvernement qui tente de l’éliminer pour éviter tout risque de fuite, Will utilise la menace d’une diffusion d’une copie du livre des Morts pour passer un pacte avec le gouvernement et garder la vie sauve.
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Ce second opus se déroule près de deux ans après la fin du Livre des morts. L’un des livres refait surface et Will Piper est embauché par des anciens membres d’Area 51 qui souhaitent en percer ses secrets. La mission est périlleuse car le gouvernement veut tout faire pour protéger les secrets de ces mystérieux livres.
Glenn Cooper nous propose donc de nouveau près de 500 pages pleines de rebondissements. Mais attention, il ne s’agit pas d’une enquête policière comme les autres, cette histoire est très bien ficelée et nous réserve surprises sur surprises. Dans sa quête, Will va mettre la main sur un poème de William Shakespeare mais également sur des textes de Jean Calvin et de Nostradamus. On sent que Glenn Cooper a fait un réel travail de recherche historique sur chacun de ces personnages, profitant de zones d’ombre dans leur histoire pour leur faire prendre part à l’intrigue.
Encore une fois, Glenn Cooper prouve ses talents de conteur. On voyage ainsi dans le temps et l’espace : aux Etats-Unis de nos jours, en 1527 à Paris ou encore en 1334 à l’île de Wight. De page en page on se surprend à être pris de la même excitation qui guide Will et il devient très difficile de mettre sur pause sa lecture !
Bien que n’étant pas un grand fan de thriller, j’ai adoré ce livre qui est à la hauteur du premier opus. Ne passez surtout pas à côté si vous avez lu et aimé Le Livre des morts.
Extraits :
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[tab]Extrait 1/2
Le volume était très lourd, et il lui fallut y mettre les deux mains pour le sortir de sa caisse et le déposer sur la table.
Il ne l’avait pas encore ouvert, mais déjà son cœur battait plus vite. Soudain, il eut la bouche sèche. Quelque chose dans ce gros volume d’une densité inhabituelle éveilla son instinct. La reliure était en cuir de veau ancien, couleur chocolat au lait. Elle dégageait une odeur légèrement fruitée, rappelant la moisissure et l’humidité. Le livre était de dimension prodigieuse : environ quarante-cinq centimètre de hauteur pour trente de largeur et douze d’épaisseur. Dans les deux mille pages, sans doute. Quant au poids, il dépassait largement les deux kilos. La seule annotation visible se trouvait sur la tranche, profondément gravée à la main dans le cuir : 1527.
Au moment de l’ouvrir, il eut la surprise de constater que sa main tremblait. L’usage avait assoupli la reliure, qui ne craqua pas. A l’intérieur, une feuille de garde de couleur crème collée sur le contreplat. Pas de frontispice ni d’ex-libris. La première page du livre, elle aussi de couleur crème, irrégulière au toucher, démarrait sans préambule sur une écriture manuscrite serrée, nerveuse. Plume et encre noire. Lignes et colonnes. Au moins une centaine de noms et d dates. Il absorba une grande quantité d’informations visuelles, puis tourna la page. La suivante était identique, la troisième aussi, la quatrième, et ainsi de suite. Il ouvrit l’ouvrage au milieu. Puis vers la fin. Enfin à la dernière page ? Il fit un vague calcul, mais comme la pagination était inexistante, il ne pouvait que se livrer à une estimation : il devait y avoir plus de cent mille noms répertoriés.
« Tout à fait remarquable, murmura-t-il.
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[tab]Extrait 2/2
Le récit de cette journée fut transmis à travers les siècles par la bouche des frères et des sœurs. Josephus, alors prieur de l’abbaye, assista à une naissance placée sous de mauvais auspices, au septième jour du septième mois de l’an de grâce 777. Cette époque fut marquée par la présence de la comète Luctus, boule de feu rouge qui, jusqu’à ce jour, n’est jamais reparue. La femme d’un ouvrier allait donner naissance à un enfant, et, si cet enfant était mâle, il deviendrait le septième fils d’un septième fils. Or donc un enfant mâle naquit et, dans la crainte et les plaintes, son père l’occit sur-le-champ. A la grande stupeur de Josephus, la femme enfant alors un huitième fils, et ce jumeau reçut pour nom Octavus. […]
Très jeune, Octavus fut amené à l’abbaye par son père, pensant qu’il avait besoin d’être en présence du Seigneur. L’enfant, en effet, refusait de parler et ne cherchait point la compagnie des hommes. Josephus eut pitié de lui et accepta de le prendre au sein de l’abbaye. C’est alors qu’il fit cette découverte miraculeuse. En l’absence de tout enseignement, le garçon avait appris à écrire les lettres et les chiffres. De plus, il ne s’agissait point de n’importe quels lettres et chiffres, mais de ceux qui composaient les noms de Vos enfants, avec leur date de naissance et de décès à venir. Ces prophéties remplirent Josephus de crainte et d’émerveillement ? S’agissait-il d’un sortilège né des puissances du mal, ou d’un rai de lumière divine ? Dans sa grande sagesse, il réunit un conseil parmi les membres de sa congrégation, fondant ainsi l’Ordre des Noms. Ces religieux sagaces conclurent que cela n’était point le fait du démon, car autrement, pourquoi l’enfant eût-il été conduit en ce lieu sacré ? C’était donc l’œuvre de la providence et de la confluence du saint nombre sept si le Très-Haut avait choisi Octavus entre toutes ses créatures pour héraut de ses révélations divines. Aussi l’enfant reçut-il asile et protection dans le scriptorium, où on lui fournit une plume, de l’encre et du parchemin, afin qu’il put consacrer ses heures à sa vocation.
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Note :
A lire aussi l’avis enthousiaste de Pimprenelle et celui de Laurine.
2012 (2010 pour l’édition originale) – 472 pages – ISBN : 978-2-266-19217-0
Glenn Cooper – Américain
Traduit de l’anglais par Carine Chichereau
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