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Petites histoires des grandes oeuvresSi les œuvres d’art pouvaient parler, que de secrets elles pourraient nous livrer ! Car avant de se présenter à nous dans le calme et la quiétude d’un musée, certaines d’entre elles ont traversé les siècles… et les épreuves. Parfois malmenées, découpées, plagiées, volées ou censurées, quelques œuvres célèbres ont eu une vie insoupçonnée qui réserve bien des surprises.

Le livre Petites histoires des grandes œuvres co-écrit par Marguerite Fonta, Laurent Palet, Marie-Luce Nemo et Olivier Magnan, nous révèle les secrets tantôt dramatiques, tantôt insolites, de cent grandes œuvres. Un livre qui a de quoi titiller notre curiosité et qui nous apporte un éclairage nouveau sur l’histoire de l’Art.

Parmi la centaine de secrets dévoilés, en voici trois qui ont retenu notre attention :

L’amour caché de Gustave Courbert

Gustave Courbet, L'homme blessé
Gustave Courbet, L’homme blessé

Gustave Courbet était très attaché à l’un de ses autoportraits, L’homme blessé, qu’il conserva jusqu’à sa mort. Un scan de la toile a permis de révéler une première version du tableau qui représentait Courbet non pas blessé mais simplement assoupi en compagnie d’une femme. Une posture étrangement proche de La Sieste champêtre, un dessin de jeunesse où il s’était représenté en compagnie de son grand amour, Virginie Binet. Il est probable que ce dessin était une esquisse préparatoire du tableau, que Courbet aurait retouché après sa séparation avec Virginie en 1851, remplaçant son amour perdu par une épée et ajoutant une blessure en plein cœur, symbole de son chagrin.

Gustave Courbet, Sieste champêtre
Gustave Courbet, Sieste champêtre
Besançon, musée des Beaux-Arts et d’Archéologie

L’invité surprise des Noces de Cana

Véronèse, Noces de Cana, Musée du Louvre
Véronèse, Noces de Cana, Musée du Louvre

Confortablement installé face à la Joconde, Les Noces de Cana est l’un des tableaux les plus célèbres du Louvre. Cette toile monumentale de 6,77 m sur 9,94, commandée en 1562 par les bénédictins de San Giogio Maggiore (Venise) a été peinte par Véronèse en seulement deux ans. Elle représente le premier miracle du Christ, lorsqu’il change l’eau en vin.

Malmené en 1797 lorsqu’il est emporté par Bonaparte comme prise de guerre, puis en 1870 et pendant la Seconde Guerre mondiale où il est à nouveau transportée, le chef d’oeuvre de Véronèse a été sévèrement endommagé. Au début des années 90, le Louvre entreprend un chantier de restauration au cours duquel on constate qu’un personnage s’est invité. Le moine bénédictin de la table de droite, assis entre les deux hommes barbus, n’apparaît pas sur la radiographie : il a été peint sur papier puis marouflé sur la toile. On suppose qu’il s’agit du supérieur du couvent, nommé en 1564, une fois le tableau achevé.

La valeur de l’art abstrait, selon Whistler

Whistler, Nocturne en noir et or la fusée qui retombe
Whistler, Nocturne en noir et or la fusée qui retombe

Nous sommes en 1877, l’artiste américain James Abbott McNeill Whistler expose une oeuvre abstraite, Nocturne en noir et or, la fusée qui retombe, à la Grosvenor Gallery de Londres. Un tableau pour lequel il demande 200 guinées.

Cette toile non figurative ne va pas plaire au critique John Ruskin qui la qualifie de “pot de peinture jeté à la face du public”. Whistler attaque Ruskin en justice pour diffamation et un procès s’ouvre en novembre 1878 au cours duquel le peintre fait face à l’avocat de Ruskin qui cherche à le déstabiliser “combien de temps avez-vous passé à le faire ?”. Whistler répond en toute honnêteté, selon les sources, qu’il y aurait consacré d’une demi-journée à deux jours. “200 guinées pour si peu de temps ?!” – Whistler, qui ne manque pas de répartie, contre-attaque “Ces 200 guinées, je les demande pour l’expérience d’une vie !”

Whistler gagne le procès mais les dommages et intérêts qu’il perçoit ne suffisent pas à combler sa dette. Il fit faillite et le tableau est envoyé aux Etats-Unis pour le prix de seulement quatre pots de peinture.

Retrouvez plus de détails sur ces trois œuvres ainsi que 97 autres histoires dans le livre Petites histoires des grandes œuvres publié chez Eyrolles.

Petites histoires des grandes oeuvres

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2016 – 160 pages – ISBN : 978-2-212-56544-7
Editions Eyrolles

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