Attention coup de cœur ! L’ancien hôpital Saint-Jean de Bruges accueille actuellement et jusqu’au 20 février 2018 une exposition consacrée à l’artiste sud-africain William Kentridge.
Né en 1955 dans une famille d’avocats engagée dans la lutte contre l’apartheid, Kentridge a été témoin des atrocités de cette sinistre époque qui ont beaucoup influencé son art. Aussi, l’intitulé de l’exposition Smoke, Ashes, Fable (Fumée, Cendres, Fable) fait référence à une formulation d’Hérodote reprise par Marc-Aurèle :
« Où en sommes-nous maintenant ? De la fumée, des cendres, une fable. Ou peut-être n’est-il même plus question de fable. »
Pour Kentridge, cette citation évoque les fumées des ruines d’une bataille, comme le frêle souvenir de victimes disparues. On découvre ainsi des œuvres saisissantes, la plupart en noir et blanc, qui évoquent la lutte, les bouleversements sociaux, la violence mais aussi l’espoir.
L’art de Kentridge surprend aussi par sa diversité : dessins, gravures, sculptures, vidéos et même tapisseries ! Mais le chef d’œuvre de l’exposition qui captive le visiteur est une impressionnante installation vidéo intitulée « More sweetly play the dance » (Jouer la danse plus doucement). Sous l’impressionnante charpente de l’ancien hôpital Saint Jean, sur plusieurs panneaux, des silhouettes danses au rythme de musiques africaines pendant un quart d’heure.
William Kentridge nous donne quelques informations sur cette danse qui s’inspire des danses macabres du Moyen Âge :
“More Sweetly Play the Dance (Jouer la Danse Plus Doucement) débute comme une danse macabre, sous sa forme médiévale, où la mort emporte tout le monde, le roi comme le prêtre, le paysan comme l’enfant. J’en ai d’abord pris conscience dans un contexte complètement différent, en travaillant sur l’opéra d’Alban Berg, Lulu. A la fin d’une scène, lorsque son premier mari repose mort, elle déclare alors : “Voilà, sa danse est finie !”
Lorsque nous filmions, des cérémonies religieuses sud-africaines (où tout le monde forme un cercle) se sont immiscées. Il y a aussi la forme médiévale : si vous continuez à danser, vous pouviez échapper à la peste. Mais je ne suis pas sûr que ce soit vraiment une Danse macabre. Un poète sud-africain a écrit au sujet du massacre de Marikana, lorsque la police a tiré sur 34 mineurs en Afrique du Sud en 2012 : “la grève est terminée, les morts reprennent du service.”
Cela donne l’impression que des morts ses déplacent dans ce paysage, une accumulation de différentes silhouettes et différents types de mouvements.”
Il y a par ailleurs dans cette exposition un réel écho entre les œuvres de William Kentridge et l’ancien hôpital Saint-Jean qui était destiné aux pauvres et défavorisés. Créé au XIIe siècle, il s’agit de l’un des plus anciens hôpitaux d’Europe, il était encore actif jusque dans les années 1970 avant d’être reconverti en musée.
Une exposition à ne pas manquer et qui vous permettra de (re)voir la ville de Bruges qui ne manque pas de charme !
Informations pratiques
Adresse
Ancien hôpital Saint-Jean (Sint-Janshospitaal)
Mariastraat 38 , Brugge, Belgique
Horaires
Temps restant
Jusqu’au 20 février 2018.
[countdown date=2018/02/20] Il vous reste [dtimer] pour aller voir cette exposition[after]L’exposition est terminée.[/countdown]
Tarifs
Tarif plein : 8 €
Tarif réduit : 6 €
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Voir les commentaires Hide commentsÀ noter que c’est la première fois que l’artiste expose en Belgique !