On se plaît tous à croire qu’une histoire d’amour n’est que tendresse, bonheur et chocolat ! Malheureusement la réalité est souvent bien loin de cette image idyllique et la vie à deux peut rapidement se transformer en combat de boxe. Ring c’est un match en dix-sept rounds où Audrey Dana et Sami Bouajila incarnent autant de couples amoureux ou en pleine déchirure qui se rendent coup sur coup.
Bande annonce
Pourquoi durer est-il mieux que brûler ?
Les dix-sept tableaux nous exposent à de nombreuses confrontations possibles dans une relation amoureuse. De l’étincelle du coup de foudre avec ses débuts timides et hésitants jusqu’à la guerre finale en passant par l’infidélité, les remises en question et les déclarations touchantes, les histoires s’enchaînent à un rythme soutenu.
Que l’on soit célibataire ou en couple, je crois que l’on s’interroge tous sur les relations amoureuses, notamment dans une société où il faut être deux pour être normal. RING questionne sur le sens d’une relation à deux où, malgré les efforts de chacun, il est parfois difficile de coexister avec l’autre sexe. En sortant du théâtre je pensais à cette phrase de Barthes :
Avoir une vie imparfaite mais présente
Que faut-il retenir de ces “luttes” ? Probablement l’éternel carpe diem si difficile à appliquer : saisir le bonheur là où il est sans trop se soucier de l’avenir. L’un des personnages interprété par Audrey Dana exprime son désarroi :
Alors forcément on pense à Brel et à Orly : « Elle vivra de projets qui ne feront qu´attendre (…) et ces deux déchirés superbes de chagrin abandonnent aux chiens l’exploit de les juger ».
Tantôt drôles, tantôt tristes, les différents tableaux nous font passer par tout un spectre de sentiments, les plus touchants étant ceux – différents pour tous – qui nous sembleront être un reflet de notre passé. On retiendra surtout que chaque histoire est différente et que le combat n’est pas forcément perdu d’avance.
Les acteurs sont incroyables de talent et parviennent à changer de personnage avec une dextérité déconcertante. Alternant entre des rôles fiers, timorés, désespérés, colériques ou fêtards, ils arrivent à nous faire plonger dix-sept fois de suite dans une nouvelle scène, sans que l’on soit gêné par le rythme de ces changements.
Du côté de la mise en scène, le mobilier minimaliste et le décor entièrement blanc permettent de conserver une neutralité pour laisser toute l’attention aux personnages. Seules quelques projections aident à situer le lieu tantôt dans une chambre, une salle de bain ou encore un hall d’aéroport. Ça et là, la musique vient renforcer le rythme et l’intensité de la pièce.
En bref : ne passez pas à côté de cette pièce, foncez la voir !
Une pièce de Léonore Confino
Mise en scène Catherine Schaub
Avec Audrey Dana, Sami Bouajila. Décors Élodie Monet. Lumières Jean-Marie Prouvèze. Costumes Julia Allègre. Musique Bastien Burger. Image vidéo Mathias Deflau. Chorégraphies Magali B.
Du mardi au vendredi à 21h, le samedi à 16h et 21h.
Pour en savoir plus : http://www.petitstmartin.com
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Voir les commentaires Hide commentsJe l’ai repérée et notée cette pièce. Ce dialogue a l’air de qualité : les critiques sont excellentes !