En allant visiter la ville de Strasbourg, j’ai eu un coup de cœur pour un restaurant pas comme les autres. Pour de bon est une adresse où l’on cuisine frais et maison avec des produits locaux et de saison. Mais ce qui fait l’originalité de ce restaurant c’est que l’on y trouve du fromage dans tous les plats et pas n’importe quel fromage puisque celui-ci est fabriqué et affiné sur place !
Derrière ce restaurant il y a Camille, une jeune entrepreneure qui a décidé de plaquer son métier de UX designer pour se lancer dans ce qui la passionne : la restauration ! Un parcours peu commun mais qui lui permet d’être aujourd’hui épanouie et avec de nombreux projets en tête.
Camille a accepté de répondre à mes questions et de m’en dire plus sur son parcours et sur ses futurs projets !
Quel est votre parcours ?
Mon « vrai » métier, c’est designer d’expérience utilisateur (UX designer). J’ai un bac Scientifique, j’ai ensuite suivi une licence d’arts appliqués à Strasbourg et un master de design à Nîmes. Mes trois sœurs sont dans la médecine, moi je voulais me lancer dans la cuisine à 16 ans, mais mes parents voulaient que je fasse de longues études, donc j’ai fait. Dans l’art pour les embêter quand même un peu.
Après environ 2 ans de travail dans une agence web à Paris, je ne trouvais ni ma place dans le milieu du digital, ni dans la capitale. J’ai décidé de quitter mon CDI et de partir le plus loin possible pour « faire ce que je veux » à des heures de décalage. Étonnamment, beaucoup de mes proches et même mes amis n’ont pas compris mon choix parce que « tu as une bonne situation, un CDI bien payé à Paris, tu es folle de tout quitter ».
J’ai choisi d’aller à Melbourne un peu par hasard en permis vacances travail (PVT). J’avais déjà en tête de travailler dans le fromage mais sans grande conviction. Je suis restée 1 an, j’ai eu énormément de chance, j’ai pu travailler dans des fermes, marchés, fromageries, restaurants un peu partout en Australie et surtout j’avais enfin une idée de ce que je voulais faire puisque j’avais touché à tout : allier restauration et fromagerie.
Au bout d’un an donc, je suis rentrée à Paris pour travailler pour le meilleur ouvrier de France fromager Laurent Dubois qui me proposait une formation en affinage dans ses boutiques en parallèle d’un job d’assistante responsable de son espace de restauration au printemps du goût à St Lazare.
Après un an, je n’avais toujours pas le goût de Paris, et je suis revenue à Strasbourg me rapprocher de mes proches et amis. J’ai trouvé un travail de serveuse dans le restaurant L’épicier Grand Cru pour 2 mois sur la période de Noël (décembre-janvier) en attendant de trouver quelque chose de plus intéressant. Début février, je me retrouve donc sans rien, pas d’ouverture de travail. J’ai toujours eu dans la tête d’ouvrir un restaurant avant 30 ans. Et par hasard je tombe devant la vitrine de ce qui deviendra mon restaurant. Coup du destin ou coup du hasard, c’était là. Je me suis dit que c’était le bon moment.
Quel a été le déclic qui vous a décidé à arrêter votre carrière dans le design pour ouvrir votre propre restaurant ?
A 27 ans j’ai ouvert les yeux et je me suis rendue compte que je n’étais ni heureuse dans mon travail ni dans la ville où je vivais. Il fallait que je tente autre chose avant que je n’ai plus le courage.
D’où vient votre passion pour la cuisine et notamment pour le fromage ?
Quand j’étais ado ma mère n’était pas souvent à la maison pendant les vacances. Dès qu’elle partait, mes amis arrivaient et « vivaient » plus ou moins à la maison. On ne savait jamais combien on était, ni qui était là, ni quand. Mais je préparais toujours une table avec des planches et plats à partager, des choses à boire. On avait l’habitude de se retrouver comme ça. C’était un peu la tradition. Et quoi de plus simple et agréable à partager que le fromage ?
Votre fromage préféré ?
Trop dur! Je marche plutôt en fonction de la journée. Le matin j’aime les fromages forts, un munster ou un roquefort. A midi, plutôt quelque chose de dur comme une tomme. Le soir plutôt du frais. Mais le chèvre reste mon goût préféré. Et j’avoue que ma madeleine de Proust c’est le kiri (oups), il y en a toujours au frigo quand je passe chez ma maman 🙂
Quels sont vos projets pour la suite ?
Pour le restaurant, la prochaine étape c’est dans 2 semaines : j’engage quelqu’un pour m’aider, et le restaurant sera ouvert le matin aussi en semaine, en plus des brunchs le week-end. On sera enfin quatre mains ! De mon côté, idéalement d’ici 2 ans, je voudrais mettre le restaurant en gestion ce qui me permettrait de m’installer au vert autour de Strasbourg. J’aimerais ouvrir une maison d’hôte avec quelques chambres, y élever mes propres chèvres et y faire mon fromage que j’apporterai ensuite directement au restaurant. Ça c’est vraiment un rêve 🙂
Merci beaucoup à Camille de s’être prêtée au jeu de cette interview ! Si vous avez envie d’aller goûter ses plats, rendez-vous au 19 quai des pêcheurs à Strasbourg – https://www.pourdebonstrasbourg.com/
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