Sur les internets, le mois d’octobre sonne pour les amateurs et amatrices de dessins le temps de « l’inktober », un défi où celles et ceux qui participent se donnent comme objectif de poster un dessin par jour. L’occasion pour eux de s’entraîner, en s’imposant plus ou moins de contraintes, et pour nous de découvrir ou redécouvrir des artistes.
C’est année, nous avons particulièrement suivi l’interprétation de ce défi donnée par Maureen Wingrove, connue également sous le pseudonyme de Diglee. L’illustratrice et auteure nous présente chaque jour sur son compte instagram un dessin inspiré d’un poème ou extrait de poème écrit par une femme.
Ces interprétations sont libres, parfois les mots du poème viennent se glisser dans le dessin comme des incantations, parfois le dessin vient représenter la poétesse ou ses personnages. Il s’en dégage une grande sensibilité et à la poésie des mots vient répondre la poésie du trait.
C’est aussi l’occasion de découvrir des textes et des poétesses. Maureen Wingrove avait, il y a déjà quelques années, dénoncé le manque d’auteures féminines dans le programme du baccalauréat. Depuis, elle écume librairies et bouquinistes à la recherche d’œuvres de femmes, injustement méconnues. Dans le cadre de ce défi centré sur la poésie, elle effectue d’importantes recherches et partage ainsi des poèmes du monde entier, de femmes qui furent parfois très connues à leur époque ou encore d’autres dont la proximité avec un artiste ou une figure masculine a empêché l’émergence à un moment clé de sa vie. Il s’agit ainsi de montrer la diversité de la poésie écrite par les femmes, la multiplicité des femmes qui écrivent ainsi que la richesse des tons.
Ainsi, tout le mois, Maureen Wingrove nous emmène dans une errance poétique, pleine de nouveaux visages et de nouvelles plumes, mises en valeur par le dessin. La sensibilité de la dessinatrice se dégage à la fois du choix initial du poème et du travail sur le dessin, en résonance avec les mots.
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