Pietro di Cristoforo Vannucci, dit Le Pérugin (1448-1523) a profondément marqué la peinture italienne de la Renaissance. Jusqu’au 19 janvier 2015, le musée Jacquemart-André lui consacre une rétrospective et montre l’influence qu’il a pu exercer sur ses contemporains et notamment sur le jeune Raphaël (1483-1520).
Le Pérugin grandit près de Pérouse à une époque où les commandes artistiques sont nombreuses. Rapidement, il part pour Florence où il fit la rencontre d’artistes de renom comme Léornad de Vinci ou Botticelli dont il devint le disciple. Il acquiert dans ces jeunes années une maîtrise des mouvements et des expressions.
A travers une salle dédiée aux Madones – thème cher au Pérugin – l’exposition montre un peintre qui se démarque de ses contemporains : il se dégage de ses compositions une réelle tendresse, accentuée par des visages doux et des couleurs vives. Ce style novateur lui permet de se faire connaître et d’être appelé à Rome par le pape Sixte IV pour participer aux travaux de la chapelle Sixtine.
Après la mort de Laurent de Médicis (1492), la société Florentine est en quête de recueillement et de paix et trouve un écho à ces aspirations dans les œuvres du Pérugin qui devint alors très réputé. Suite à un voyage à Venise en 1493, sa peinture se perfectionne, il atteint l’apogée de sa gloire au début des années 1500.
En France, plusieurs de ses œuvres rejoignent les collections royales, notamment celles de François 1er ou de Louis XII. Le poète Jean Lemaire le fait figurer à côté des plus grands :
Mes beaux enfants nourris de ma mamelle :
Toy, Léonart, qui a grâces superbes,
Gentil Bellin, dont les lois sont éternes,
Et Pérusin, qui si bien couleurs mesle.
La dernière partie de l’exposition est consacrée aux relations entre Le Pérugin et Raphaël. Fils de Giovanni Santi, le peintre officiel du Duc Frédéric III, Raphaël apprend la peinture avec son père. A la mort de celui-ci, il aurait probablement rejoint l’atelier du Pérugin. La question est encore débattue par les historiens mais, même si ce n’était pas le cas, il est évident que Raphaël connaissait très bien l’œuvre de son prédécesseur et qu’il s’en est inspiré.
En 1504, Raphaël quitte Pérouse pour florence et découvre l’art de De Vinci et de Michel Ange. En 1508 il est appelé par le pape Jules II à Rome puis en 1513 par le pape Léon X qui lui confie la direction des travaux de la basilique Saint Pierre. Il s’éteint à l’âge de 37 ans à la suite d’une maladie. Salué pour son talent, Vasari écrira :
C’est une exposition remarquable qui est présentée ici tant il est rare de pouvoir contempler autant d’œuvres de ces maîtres de la Renaissance. On y trouve une cinquantaine de tableaux du Pérugin – permettant d’observer l’évolution de son art – ainsi qu’une dizaine de toiles de Raphaël.
Si le musée Jacquemart-André est un lieu magnifique, ses petites salles n’aident malheureusement pas à apprécier l’exposition en cas de forte affluence. On ne saurait donc trop vous recommander d’acheter votre billet en avance pour éviter la longue fille d’attente et de privilégier une visite en semaine afin de voir l’exposition dans des conditions optimales.
Informations pratiques :
Musée Jacquemart-André
158, Boulevard Haussman (Paris 8e)
Plein tarif : 12 € / Tarif réduit : 10 € (étudiants, enfants de 7 à 17 ans, demandeurs d’emploi)
Pour plus d’informations, le site dédié à l’exposition : http://expo-leperugin.com/
Des personnes ont réagi à cet article
Voir les commentaires Hide commentsJ’aime vos commentes équilibrées sur les relations entre Le Perugin et Raphael, mais Santi ne fut pas le peintre officiel de Frederic III, mais de son fils Guidubaldo.
[…] Le Pérugin a profondément marqué la peinture italienne. Le musée Jacquemart-André lui consacre une rétrospective et montre l’influence qu’il a pu exercer sur ses contemporains […]