Salvador Dali
Le musée Auguste Comte (à ne pas confondre avec le Temple de l’Humanité, rue Payenne, également ouvert à la visite) vient de rouvrir ses portes, rue Monsieur le Prince. Niché dans l’ancien appartement du philosophe, tout y est dans son jus, papier peint, mobilier et garde-robe inclus. On y découvre l’intimité d’un personnage hors du commun et qui aimait écrire seul, face à un immense miroir. Une visite à recommander aux amateurs de philosophie, de sociologie (discipline dont il est le père), ou de Michel Houellebecq, qui multiplie les références à Auguste Comte dans ses romans.
Contrairement à ce qu’en dit Salvador Dali et malgré une vie mouvementée, Auguste Comte n’est pas l’inventeur du rock and roll. Disciple du comte Saint-Simon, avec qui il défend les bienfaits de l’industrialisation et la foi dans la science, il se sépare du maître en 1824 après de violentes disputes. Il épouse l’année suivante une prostituée, alternant alors la rédaction de son Cours de philosophie positive avec des phases de profonde dépression jusqu’à son divorce, en 1842. Deux ans plus tard, il tombe follement amoureux de Clotilde de Vaux, jeune noble désargentée qui repousse ses avances mais entretient avec lui une correspondance suivie jusqu’à sa mort, l’année suivante.
Terrassé par le deuil de sa muse, Auguste Comte passe d’une philosophie des sciences à une Religion Positiviste entièrement tournée vers l’altruisme, dont Clotilde serait le modèle. Pour lui, la religion est le seul lien qui unit une société. Cependant, profondément marqué par les idées des Lumières, le culte des grands hommes et la conviction que la science peut tout expliquer ; il fonde un temple dédié à ceux et celles qui ont contribué aux progrès de l’humanité. Cette nouvelle religion connait un grand succès au Brésil dont la devise « Ordem e Progresso » (Ordre et Progrès), est celle du programme politique d’Auguste Comte.
C’est d’ailleurs le brésilien Paulo Carneiro, délégué permanent du Brésil auprès de l’UNESCO, qui sauve l’appartement de la ruine, le fait classer monument historique en 1930 et le restaure à ses propres frais. C’est l’Association Internationale Maison d’Auguste Comte, dont il est le fondateur, qui gère aujourd’hui ce qui est sans doute l’un des plus petits musées de Paris.
Informations pratiques :
Maison d’Auguste Comte
10, rue Monsieur Le Prince (Paris, 6e)
Tous les mercredis de 14h à 17h
Accueil des groupes en semaine, sur rendez-vous
Tarifs : 4 € / 2 € / gratuit
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Voir les commentaires Hide commentsMusée dont j’ignorai l’existence. Merci pour cet article qui donne bien envie d’aller en franchir la porte !