Si vous n’êtes pas un familier des collections permanentes du musée, il vous faudra un peu de temps pour retrouver ce qui a changé dans ce « jeu des 7 différences » grandeur nature. Après s’être refait une beauté et avoir bichonné ses collections, le musée Carnavalet a rouvert les salles dédiées à l’histoire de la Révolution française. C’est l’occasion de venir exercer votre œil et de vous balader dans les ruelles de l’histoire.
Une médiation toute neuve
La visite commence par vous entrainer dans les dédales du plan Verniquet (du nom de l’un de ses auteurs) qui retrace le Paris de 1791. Les lieux parisiens emblématiques de la Révolution y sont indiqués et vous pouvez vous amuser à vous repérer sur la carte, à l’époque ou Montmartre était encore une commune limitrophe à la capitale et où la Place des Vosges portait encore le nom de Place Royale (mais plus pour bien longtemps…).
Dans le parcours, huit historiens apportent un éclairage nouveau sur des thématiques jusqu’ici oubliées, comme la place des femmes dans la France révolutionnaire. Parce que notre regard sur un sujet ou une période évolue dans le temps, le musée a pris soin de faire intervenir plusieurs générations de chercheurs. Diffusés à terme sur le site du musée, ces vidéos sont pour le moment exclusivement visibles dans les salles.
Des œuvres mieux présentées et des œuvres inédites
Réaménager les salles, c’est avant tout l’occasion de revoir la présentation des collections (qui n’avait pas changé depuis 1989 !). Certaines ont quitté le feu des projecteurs pour laisser la place aux petites nouvelles. Une salle est désormais dédiée aux décors peints par Jean-Baptiste Marot pour le film l’Anglaise et le Duc d’Eric Rohmer, achetés par le musée en 2014. Dans ce film qui met en scène les relations ambigües entre une aristocrate anglaise et le duc d’Orléans, les acteurs n’évoluent pas dans des décors mais dans des tableaux peints. Une autre façon de se perdre dans les rues du plan Verniquet.
Autre nouveauté pour les amateurs d’estampes, un nouvel éclairage, plus doux, permet désormais d’exposer des gravures et des matrices d’estampe sans qu’elles n’en souffrent. Reproductibles donc destinées à être plus ou moins largement diffusées, ces images qui ont participé à la diffusion d’une culture révolutionnaire apportent un regard plus populaire et souvent très tranché sur les événements.
Des collections soignées
Des objets bicentenaires, ça s’entretient. La fermeture des salles a permis aux conservateurs de faire un petit check-up de santé à l’ensemble de la collection et de restaurer ou consolider ce qui avait besoin de l’être. L’ensemble des objets s’est offert une petite anoxie (opération qui consiste à tuer les bestioles éventuellement logées dans les matériaux organiques en les privant d’oxygène – les belles images du musée Carnavalet sont ici) avant de retrouver sa place dans des vitrines mieux sécurisées et avec un éclairage adapté.
L’échelle de corde du chevalier de Latude fait partie des heureux élus qui ont bénéficié de soins intensifs. Pour la petite histoire, elle aurait permis au chevalier de s’échapper de la Bastille (notre homme compte 35 ans d’emprisonnement et 3 évasions à son actif). Doté d’un grand sens de l’à-propos, il l’aurait offerte à la ville de Paris en 1789. D’autres histoires révolutionnaires sont à découvrir au musée Carnavalet : venez ensuite nous les raconter sur cette page !
Illustration d’en-tête : Charles Thévenin, la fête de la Fédération le 14 juillet 1970 au Champ-de-Mars
Informations pratiques :
Musée Carnavalet
16 Rue des Francs Bourgeois (Paris 3e)
Tous les jours de 10h à 18h, sauf les lundis et jours fériés
Accès gratuit aux collections permanentes
Pas de commentaires
Laisser un commentaire Cancel