Lorsque l’on évoque le naufrage du Titanic, on songe avant tout aux pertes humaines et si rien n’est comparable, de nombreux objets de luxe ont également coulé dans les profondeurs de l’Atlantic Nord. Parmi ces trésors perdus se trouvait une oeuvre d’art inestimable : La Circassienne au Bain, un tableau du peintre néoclassique Merry-Joseph Blondel.
Transportée à bord du paquebot par son propriétaire, l’homme d’affaires suédois Mauritz Håkan Björnström-Steffansson, cette toile a disparu avec le navire dans la nuit du 14 au 15 avril 1912. Valorisée à l’époque à 100 000 dollars, soit plus de 2,5 millions d’euros aujourd’hui, elle demeure l’une des pertes artistiques les plus coûteuses de la catastrophe. Retour sur l’histoire méconnue de ce chef d’oeuvre disparu.
La Circassienne au Bain ou La Baigneuse, de Merry-Joseph Blondel
En 1814, le peintre néoclassique français Merry-Joseph Blondel (1781-1853) dévoile au Salon du Louvre une œuvre intitulée « La Circassienne au bain » dite « La Baigneuse« . Cette toile de grande envergure représente une jeune femme circassienne nue, se baignant dans un décor idéalisé de l’Antiquité classique. Bien que l’accueil critique initial soit réservé, l’œuvre gagne en reconnaissance au fil des années, notamment grâce à des reproductions lithographiques qui contribuent à sa popularité croissante.
La perte du tableau lors du naufrage du Titanic
Près d’un siècle plus tard, en 1912, le tableau appartient à Mauritz Håkan Björnström-Steffansson, un homme d’affaires suédois. Lors de son voyage vers les États-Unis pour poursuivre ses études, il embarque à bord du RMS Titanic, emportant avec lui « La Circassienne au Bain ».
Au moment de la collision du paquebot avec un iceberg, Björnström-Steffansson aide les autres passagers à monter dans les canots de sauvetage. Il embarque dans le dernier canot de sauvetage en voyant les nombreuses places restées vides – au total seulement 24 personnes ont pu embarquer dans le canot pour 47 places disponibles.
Si l’homme d’affaires est sauvé, la toile de Blondel sombre, avec le navire, dans les profondeurs de l’Atlantique Nord. Ironiquement, « La Baigneuse » ne refera donc jamais surface.
L’objet le plus coûteux réclamé parmi les biens perdus
Après la tragédie, les survivants du naufrage déposent une réclamation en janvier 1913 auprès de la White Star Line, la compagnie propriétaire du Titanic, pour obtenir des compensations financières. Au total, ce sont plus de 6 millions de dollars (150 millions d’euros actuels) qui sont demandées.
Björnström-Steffansson évalue la valeur du tableau de Blondel à 100 000 dollars de l’époque, ce qui en fait l’objet le plus coûteux réclamé parmi les biens perdus lors du naufrage. Cette somme équivaut à plus de 2,5 millions de dollars aujourd’hui.
Une tragédie qui a contribué à la notoriété de Blondel
Bien que l’original soit perdu à jamais, des reproductions de « La Circassienne au Bain » permettent d’avoir une idée de ce à quoi ressemblait ce tableau et cette tragédie remet régulièrement en lumière le travail de Blondel.
D’ailleurs, si vous allez au Louvre, pensez à lever les yeux : l’une de ses toiles, « La Chute d’Icare« , recouvre l’un des plafonds du musée.
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