Alors que nous célébrons cette année le centenaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale, découvrons le musée de la Grande Guerre de Meaux qui rassemble une collection de quelques 65 000 objets de cette terrible époque.
L’origine du musée de la Grande Guerre
Aux sources du musée se trouve un passionné, Jean-Pierre Verney, qui a consacré sa vie à collecter des objets liés à la Première Guerre mondiale pour mieux comprendre ces quatre années terribles. Il parvint à réunir 50 000 pièces que le Pays de Meaux achète en 2005.
Pour valoriser et préserver cette collection, on décide alors de bâtir un musée. C’est ainsi que le musée de la Grande Guerre voit le jour, inauguré à une date symbolique : le 11 novembre 2011.
Depuis, ses collections ne cessent de s’accroître, notamment grâce à de nombreux dons privés. En moyenne, le musée reçoit chaque semaine une quinzaine de dons en provenance de particuliers ! Seuls 15 % de cette immense collection sont présentés dans le parcours permanent, le reste étant conservé dans les réserves.
Le parcours permanent
Le musée de la Grande Guerre se veut avant tout un musée de société avant d’être un musée militaire. Si bien sûr il est par moments question de l’horrible condition des soldats, le musée insiste surtout sur ce qui a déclenché la Première Guerre mondiale et sur ses répercussions sur la société.
Aussi, le parcours permanent commence dès 1870. Depuis la défaite de la France contre l’Empire allemand et la perte de l’Alsace et de la Lorraine avec le traité de Francfort, il règne un profond esprit revanchard. Dès leur plus jeune âge, les français sont éduqués avec un objectif : prendre les armes et récupérer les territoires perdus.
La guerre n’éclate donc pas de façon impromptue, elle était anticipée de longue date chez les Français comme chez les Allemands. En témoignent les affiches de mobilisation générale, pré-imprimées, où il ne restait plus qu’à indiquer à la main la date de l’appel.
Pour symboliser l’entrée en guerre, plusieurs mannequins arborant les uniformes des différentes parties belligérantes sont présentés, en marche, tournés vers le reste de l’exposition. Il nous faut les suivre pour découvrir la suite. La suite, c’est quatre années d’horreur : les tranchées, les blessures, la mort et l’effort de guerre qui mobilise toute la nation.
Une reconstitution des tranchées permet de voir des différences notables entre les boyaux français et allemands. Chez les français, la construction est en bois. En 1914 on imagine que la guerre sera courte et que ce sera une guerre de mouvement. Les allemands quant à eux ont davantage compris qu’il s’agira d’une guerre de position : il faut tenir sur la durée et les constructions sont donc en tôles.
Différentes salles vous permettent de construire votre visite à votre guise, selon les thématiques que vous souhaitez explorer. On notera notamment une impressionnante collection d’uniformes ; une multitude d’objets utilisés ou fabriqués dans les tranchées lorsque les soldats devaient s’occuper entre deux assauts ; ou encore une partie consacrée au rôle des femmes. La partie la plus difficile mais qu’il est impossible d’occulter est bien entendu liée aux soins et donc aux blessures de guerre, amputations et tristement célèbres gueules cassées.
Tout au long du parcours, de nombreux dispositifs interactifs permettent de se rendre compte de la difficulté du quotidien du soldat. Vous pourrez par exemple soupeser le paquetage d’un poilu. La visite se termine par une ouverture sur le reste du XXe siècle, appelée « les illusions de la victoire » car la Première Guerre mondiale, malgré ses dix millions de morts (soit environ 6 000 par jour !), n’a pas permis de régler tous les conflits : une vingtaine d’années plus tard la seconde guerre mondiale éclatera.
Et tandis que j’écris ces quelques lignes, Simone Veil fait son entrée au Panthéon, rappelant par la terrible histoire qui fut la sienne comme celle de millions de déportés que l’horreur peut se reproduire et qu’il ne faut jamais jamais oublier les cataclysmes du passé.
Venus de tous les continents, croyants et non-croyants, nous appartenons tous à la même planète, à la communauté des hommes. Nous devons être vigilants, et la défendre non seulement contre les forces de la nature qui la menacent, mais encore davantage contre la folie des hommes.
Simone Veil, Une vie
Le musée de la Grande Guerre et le jeune public
Un des souhaits du musée est bien entendu d’éduquer la jeune génération pour que l’histoire ne se répète plus. Aussi, le public scolaire représente 40 % de l’ensemble des visiteurs !
Si une partie du parcours est consacré aux enfants, différents dispositifs sont par ailleurs proposés pour les petits : des visites contées de 45 minutes, pour les enfants à partir de 5 ans ; des ateliers pédagogiques ; ainsi qu’un livret de visite pour les familles.
Informations pratiques
Adresse
Musée de la Grande Guerre
Rue Lazare Ponticelli
77100 Meaux
Horaires
Ouvert tous les jours, sauf les mardis, de 9h30 à 18h
Fermeture annuelle de 3 semaines en janvier
Site internet
Tarifs
Tarif plein : 10 €
Tarif réduit : 7 €
Des personnes ont réagi à cet article
Voir les commentaires Hide commentsTrès bel article et beau résumé ! Une très belle vadrouille hier dans ce musée qui se visite en plusieurs heures pour pouvoir s’attarder sur chaque détail. Une collection hors norme sur la guerrz 14-18 et un souvenir indéniable sur cet épisode de notre histoire.
Merci ! C’était en effet une jolie « vadrouille » et une belle découverte que ce musée !