Réhabiliter le chocolat dans toute sa noblesse, tel était le souhait de Robert Linxe en créant, en 1977, La Maison du Chocolat. 45 ans plus tard, c’est Nicolas Cloiseau, Meilleur ouvrier de France Chocolatier, qui élabore les nouvelles collections, redoublant de créativité pour porter le chocolat à son plus haut degré de perfection. Retour sur l’histoire de cette grande Maison.
Sommaire
La Maison du Chocolat : 45 ans de savoir-faire
Robert Linxe, le « sorcier de la ganache »
Le chocolat c’est avant tout une histoire de gourmandise ! Pour Robert Linxe (1929-2014), c’est à l’âge de 7 ans qu’arrive la révélation en découvrant les subtilités du chocolat chez l’un de ses oncles, restaurateur à Bordeaux. Tombé dans la marmite dès son plus jeune âge, il se forme à la pâtisserie et achète dès ses 25 ans une pâtisserie-confiserie à Paris, La Marquise de Presles.
Pendant 20 ans, il y développera une activité de traiteur avant d’ouvrir en 1977 une boutique dédiée au chocolat qu’il baptise La Maison du Chocolat avec pour souhait de « réhabiliter le chocolat dans toute sa noblesse ». Si aujourd’hui nous sommes habitués à aller chez des chocolatiers, pour l’époque c’est une véritable révolution : il s’agit en effet de la toute première boutique parisienne entièrement consacrée à cette gourmandise !
Le succès est au rendez-vous et lui permet alors de vendre ses créations à l’étranger en ouvrant d’autres boutiques à New York, Tokyo, Londres ou Hong-Kong. Au fil des années, Robert Linxe pousse toujours plus loin son art et invente sans cesse : le « Pleyel », un gâteau au chocolat qui rend hommage à la salle Pleyel située à côté de la première boutique et qui est encore aujourd’hui l’un des gâteaux iconiques de la Maison ; de nouvelles ganaches comme le Quito, un chocolat noir doux, rond et équilibré ; mais aussi la première robe en chocolat à l’occasion de la deuxième édition du Salon du chocolat de Paris en 1996.
Ses efforts pour faire du chocolat un produit noble seront récompensés par l’entrée de La Maison du Chocolat dans le très fermé Comité Colbert qui fait la promotion de la création française ; puis en 2007 par le titre de Chevalier de la Légion d’Honneur.
Nicolas Cloiseau, un « MOF » à La Maison
En 1996, Nicolas Cloiseau arrive un peu par hasard à La Maison du Chocolat pour se perfectionner en chocolaterie. Quatre années plus tard, Robert Linxe lui confie la direction de l’Atelier décor où il élabore des pièces artistiques. Ce poste de haute voltige et de grande technicité lui permet de développer son savoir-faire, au point de décrocher en 2007 le titre tant convoité de « MOF », Meilleur ouvrier de France Chocolatier Confiseur. Tandis que le père fondateur prend une retraite méritée, Nicolas Cloiseau reprend les rênes de La Maison du Chocolat en 2012.
Le chocolat : un produit à la mode
Du chocolat à la mode, le fossé n’est parfois pas très large, « J’ai toujours comparé mon enseigne à un joaillier du chocolat, avec un décor brun et feutré, des boîtes assorties, raffinées comme des écrins, et des rubans en coton inspirés d’Hermès. » disait Robert Linxe.
Le soin porté aux coffrets et les différentes collections annuelles n’est en effet pas sans rappeler le style des grandes Maisons qui, à l’image de Hermès, Sèvres ou Cartier, révèlent le beau et le bon en transformant une matière première en produit de luxe.
Ainsi, si les parfumeurs ont leurs « nez », ces professionnels capables de reconnaître des fragrances et de créer des parfums, La Maison du Chocolat a ses « palais référents », dix experts dont les papilles sont garantes de la qualité des nouvelles créations.
La sélection du cacao ressemble aussi à la l’œnologie. A la manière du vin, la typicité aromatique de chaque cacao dépend du sol, de l’altitude et de sa fermentation. Il s’agit donc sans cesse d’aller à la recherche des meilleurs cacaos du monde pour proposer des arômes différents. Cette année par exemple, c’est un chocolat du Cameroun qui a été choisi pour les créations de Noël.
Rester à la mode n’est pas simple car, même dans l’univers du chocolat, les goûts changent…
Savoir-faire et savoir-refaire
Aujourd’hui, le chocolat s’est démocratisé : la consommation moyenne d’un français dépasse les 13 kilos par an ! Alors comment continuer à surprendre ses clients ?
Nicolas Cloiseau, comme son prédécesseur, repousse toujours plus loin les limites et cherche sans cesse à se réinventer. Nouvelles textures, nouvelles sensations… il s’agit d’adapter le chocolat au goût du jour, et de suivre les tendances, comme dans la mode ! Une (r)évolution qui est passée ces dernières années par la suppression de liqueurs d’alcool au profit de fruits au goût plus intense ; la diminution du sucre et du gras ou encore la création d’une gamme végan sans beurre.
Cette recherche passe aussi par la prise en compte des enjeux environnementaux et sociétaux. La Maison du Chocolat a rejoint le réseau Chocolatiers engagés pour recourir à des cacaos sourcés 100% jusqu’aux producteurs, et privilégiant des fournisseurs dont l’impact social et environnemental est positif sur les communautés locales.
Donner de la mémoire à l’éphémère
Bien sûr, produire des chocolats hauts de gamme, fabriqués artisanalement en France (les ateliers sont à Nanterre) a un coût. Mais ces chocolats ne sont pas un simple petit plaisir gourmand, leurs saveurs et leurs jeux de textures apportent une émotion particulière dont on se souvient longtemps ; ils « donnent de la mémoire à l’éphémère » – pour reprendre une phrase de Thierry Marx. Osez pousser la porte d’une boutique de La Maison du Chocolat pour déguster leurs créations, vous ne le regretterez pas !
Visite de la chocolaterie
A quoi ressemble la chocolaterie de La Maison du chocolat ? Suivez-moi pour une visite en vidéo, en compagnie de Nicolas Cloiseau :
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Voir les commentaires Hide commentsBonsoir ,
Juste un souvenir !
Mes visites de la boutique rue du faubourg St Honoré à partir de fin 1977.
Je rentrais dans la boutique juste pour
humer les effluves de l’odeur du chocolat
Avec un peu de chance la porte du laboratoire s’ouvrait et le parfum du chocolat emplissait tout la boutique .
Parfois j’avais la chance de voir Mr Robert Linxe pour le féliciter .
A l’époque j’étais étudiant mais je repartais toujours avec quelques Chocolats et le souvenir d’un moment
Inoubliable !!!!
Merci et bonne soirée