En plein cœur du Marais, l’Hôtel de Soubise abrite les Archives nationales. Une institution créée à la Révolution et dont le but est de collecter, classer, conserver, communiquer et valoriser les archives des administrations centrales de l’Etat, les minutes des notaires de Paris et les fonds privés d’intérêt national. C’est aussi dans ces « Grands Dépôts » que l’on trouve « l’armoire de fer » qui conserve les documents les plus précieux de la Nation.
À la différence d’une bibliothèque où l’on amasse des documents dans le but de constituer un savoir encyclopédique, les archives se créent naturellement. Elles apportent un témoignage sur le passé et sont notre lien avec l’Histoire.
Centraliser les archives de la Nation
Les Archives nationales voient le jour à la Révolution, avec le décret du 12 septembre 1790 qui les définissent comme ”le dépôt de tous les actes qui établissent la constitution du royaume, son droit public, ses lois, sa distribution en départements”. Leur rôle est clarifié par la loi du 25 juin 1794 qui leur donne pour mission de centraliser les archives de la Nation, d’en donner un libre accès aux citoyens, et de mettre en place un réseau archivistique national.
Avant, il n’existait pas d’organisation centralisée des archives de l’administration, on comptait seulement des dépôts particuliers propres à certaines institutions. À leur création, les Archives héritent des archives des institutions supprimées à la Révolution, des archives des établissements ecclésiastiques de Paris ainsi que des archives saisies sur les émigrés ou condamnés.
En 1808, Napoléon installe les Archives dans l’Hôtel de Soubise mais, face à l’accroissement régulier des fonds, de nouveaux bâtiments deviennent rapidement nécessaires et plusieurs dépôts sont édifiés au cours du XIXe siècle dans le prolongement de l’Hôtel de Soubise. Malgré ces agrandissements, le site parisien arrive à saturation au milieu du XXe siècle. En 1972, de nouveaux locaux situés à Fontainebleau sont affectés aux Archives puis un troisième site est inauguré à Pierrefitte-sur-Seine en 2013, dédié aux archives postérieures à la Révolution.
Ces archives sont accessibles à tous et gratuitement, sans avoir à justifier d’une recherche. Des ressources en ligne sont également disponibles sur le site des Archives. Seules exceptions : les secrets gouvernementaux ou les documents récents, consultables seulement plusieurs années après leur dépôt (voir les délais de communication).
Les Archives nationales : un monde de papiers ?
Dans les Grands Dépôts, pas moins de 45 kilomètres linéaires de documents sont conservés, sur différents supports d’écriture : du papyrus pour les documents datant de l’Antiquité, du parchemin pour les documents allant jusqu’au VIIe siècle et bien sûr, beaucoup, beaucoup de papiers !
Pour préserver ces documents, les Grands Dépôts sont construits avec deux murs ce qui permet d’éviter un changement brusque de température. Certains documents sont également conservés sur microfilms et les plus précieux sont numérisés. Cependant, le papier reste le support le plus fiable car on ignore encore si le stockage numérique sera résistant sur la durée et si les logiciels d’aujourd’hui seront encore exploitables demain. Les Archives conservent tout de même plus de 135 millions de fichiers numériques et s’efforce de garantir l’intégrité, l’authenticité et la disponibilité de ces documents dont l’accroissement est exponentiel.
L’armoire de fer
Constituée de deux caissons métalliques, l’armoire de fer a été réalisée en 1791 à la demande de l’Assemblée Nationale pour conserver les planches à billets. Elle a rejoint les Archives en 1848 et conserve désormais les documents les plus précieux de la Nation. On y trouve les constitutions, la Déclaration des Droits de l’Homme, le testament de Louis XV, celui de Napoléon ou encore le Mètre étalon.
L’armoire de fer n’est ouverte qu’en de très rares occasions, et visible par le public une fois par an, à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine.
Informations pratiques
Adresse
Grands Dépôts, Archives nationales
60 rue des Francs Bourgeois, Paris 3e
Horaires
Consulter le site des Archives
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