A deux pas du palais de l’Elysée, un musée d’un nouveau genre a ouvert ses portes il y a un peu plus d’un an dans un hôtel particulier du Faubourg Saint-Honoré. Le Grand Musée du Parfum fait travailler notre odorat, notre sens le moins exploité mais qui est pourtant celui qui ravive le plus de souvenirs.
Réparti sur trois niveaux, ce musée nous fait découvrir l’histoire du parfum et propose surtout une expérience interactive et olfactive passionnante dans une scénographie sensorielle originale.
Histoires de parfums
La première partie du musée présente l’Histoire du parfum. Si de tous temps les hommes ont tenté de capturer les odeurs, les usages n’ont pas toujours été les mêmes. C’est en Egypte ancienne que l’on a pour la première fois expérimenté des mélanges olfactifs, d’abord pour les dieux avant que les parfums ne gagnent les classes aisées qui appréciaient leurs vertus médicinales voire aphrodisiaques.
Peu à peu, le parfum gagne les civilisation grecques et latines. A Rome, on en abuse dans des bains de jasmin, de rose ou de lavande avant de se faire masser avec des huiles odorantes. Au Moyen Âge, le parfum est associé à la science et au sacré : on lui voue des vertus protectrices jusqu’à le percevoir comme la panacée pour lutter contre les épidémies et la peste tandis qu’à partir du XVe siècle, la suppression des bains publics fait évoluer l’usage du parfum à des fins hygiéniques, utilisé pour masquer les odeurs disgracieuses. Il faudra attendre Marie de Médicis pour que le parfum se démocratise à la cour : les nobles s’offrent à prix d’or des fragrances réalisées sur mesure par des maîtres parfumeurs.
Les parfums sont initialement conservés dans de la terre cuite, les flacons en verre apparaissent dès le Ier siècle, fabriqués à Alep en Syrie mais c’est au XVIIIe siècle que l’on se rapproche des parfums modernes avec des flacons qui deviennent des pièces d’art de plus en plus élaborées. Dans les années 1830 on commence à produire les parfums de façon industrielle et la France s’impose comme une terre de parfums avec deux pôles : Grasse, cité des fleurs, et Paris capitale de l’élégance. A la fin du XIXe siècle, on découvre les produits de synthèse qui permettent de reproduire artificiellement des odeurs et de créer de nouvelles formes olfactives tandis que les parfumeurs travaillent de plus en plus étroitement avec des maîtres verriers pour proposer des flacons toujours plus élaborés : le parfum est plus que jamais un objet d’art.
Au delà de cette riche histoire, le musée revient sur des anecdotes et personnages historiques célèbres associés aux parfums. Vous pourrez par ailleurs sentir le kyphi, le premier parfum créé sous l’Egypte ancienne ; ainsi que l’Eau de la Reine de Hongrie (1370) à laquelle on prêtait des vertus de jouvence !
Immersion sensorielle
C’est dans cette deuxième partie du musée que votre nez va être vraiment sollicité. Ici, ouvrez vos narines, vous êtes invité à entrer dans la chimie des odeurs !
On apprend d’abord quel est le parcours d’une odeur, de la molécule jusqu’au cerveau qui ravive alors des souvenirs ou des émotions ; avant d’ouvrir ses sens en partant à la découverte de multiples odeurs. En se baladant dans la forêt des senteurs, il faudra avoir du nez pour parvenir à reconnaître les multiples parfums diffusés.
Saviez-vous que nous ne sommes pas égaux pour reconnaître les odeurs ? Certaines fragrances sont imperceptibles pour certains d’entre nous. Un dispositif vous permettra de tester votre odorat.
L’art du parfumeur
Mais comment se crée un parfum ? Le dernier niveau du musée nous fait découvrir le métier de “nez”, surnom donné aux grands parfumeurs. Ici vous allez pouvoir découvrir comment travaillent ces artistes et tordre le cou à certaines idées reçues autour de l’univers des parfums. Sur cet étage encore votre nez sera sollicité pour découvrir certaines matières premières des parfumeurs.
Notre coup de coeur va pour “L’orgue à parfum”, une installation qui détaille les composants d’un parfum en sons et en lumières. Chaque odeur est associée à une note de musique et l’intensité de la lumière correspond à la concentration de l’odeur dans le parfum. Une installation à la fois poétique et captivante.
Drops : l’exposition de Christelle Boulé
Comment traduire l’olfactif dans une photographie ? Christelle Boulé, une jeune artiste canadienne, a cherché comment représenter l’invisible. Après plusieurs projets, elle a eu l’idée de déposer quelques gouttes de parfums sur du papier photographique afin de capter la réaction chimique qui se produisait. Elle en a retiré des photographies insolites et odorantes qui sont à voir au Grand Musée du Parfum jusqu’au 13 mai 2018.
Visiter le Grand Musée du Parfum
Si vous êtes tenté par la découverte de ce musée d’un nouveau genre, Culturez-vous vous propose, en partenariat avec le Grand Musée du Parfum, une visite guidée gratuite le samedi 17 mars à 14h. Attention, les places sont limitées ! Pour en savoir plus, rendez-vous dès demain sur notre page Facebook.
Informations pratiques
Adresse
Grand Musée du Parfum
73 rue du Faubourg St Honoré
75008 Paris
Horaires
Attention, le Grand Musée du Parfum a fermé ses portes en juillet 2018
Site internet
Tarifs
Tarif plein : 14,5 €
Tarif réduit (jeune 13-17 ans, + de 60 ans, demandeurs d’emploi, étudiants, personne en situation de handicap) : 9,5 €
Enfant (6-12 ans) : 5 €
Gratuit pour les moins de 6 ans
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