Depuis une trentaine d’années, les différents travaux menés sur l’ancienne ligne de front Est ont mis au jour de nombreux ossements et objets liés à la vie des poilus. On peut s’interroger sur l’utilité d’une telle archéologie : la première guerre mondiale a été largement filmée, photographiée, documentée… que peuvent encore nous apprendre ces fouilles ?
La ville d’Arras propose une exposition consacrée à cette archéologie toute récente. En ne montrant que des objets issus des fouilles, elle invite le visiteur à plonger dans le quotidien des tranchées avec une scénographie rappelant ces terribles boyaux de terre.
Car l’archéologie de la Grande Guerre n’est pas tant instructive sur les différents combats menés que sur la vie des soldats : de quoi se nourrissaient-ils ? quel était leur quotidien ? comment enterrait-on les morts ?…
C’est une réelle émotion qui nous saisit dans les allées de cette exposition qui nous confronte au quotidien du poilu. Face aux casques transpercés (on préfère ne pas imaginer comment), aux couteaux de combats ou aux sépultures mis au jour, on comprend que nous n’en saurons jamais assez sur ces années d’effroi.
Rappelons qu’Arras, ville stratégique du front, a été durablement marquée par la première guerre mondiale. Détruite à 80 %, déclarée ville martyre, elle en porte encore les stigmates. Un siècle plus tard, les démineurs de la région interviennent encore trois fois par jour et récupèrent chaque année 700 tonnes d’obus !
Une exposition aussi instructive que nécessaire à découvrir jusqu’au 23 août.
Informations pratiques :
Casino d’Arras
3, rue Emile Legrelle
Jusqu’au 23 août 2015
Du mardi au dimanche, de 11h à 18h
Tarif plein : 5 € / Tarif réduit : 4 €
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Voir les commentaires Hide commentsLa visite sera suivie d’une dedicace a l’ouvrage « L’archeologie de la Grande Guerre » en vente a la boutique du Palais du Tau.