Nous étions quelques centaines hier soir à nous réfugier dans la musique, loin du tumulte des débats politiques. Troquant ainsi pour quelques heures la perspective d’un avenir incertain contre le bonheur d’un présent vivifiant à la Cité de la Musique où Vincent Delerm inaugurait une série de quatre concerts “photographiques”.
Car si les chansons de Delerm sont à elles seules des photographies qui viennent figer des souvenirs, le chanteur s’est également pris de passion pour le 8e art et appuie aussi souvent sur le déclencheur qu’il admire les tirages de grands photographes. Et c’est caché dans un photomaton que Vincent Delerm nous accueillait dans la Salle des Concerts, s’amusant à élaborer une série de clichés que l’on découvrait instantanément sur grand écran tandis que nous gagnions nos fauteuils.
Sur l’air de Et la fois où tu as (raconté cette histoire), Vincent Delerm commence à chanter ses photographies, au milieu de grands écrans sur lesquels les clichés défilent. Des souvenirs tantôt drôles, tantôt mélancoliques mais toujours ponctués par quelques mots pour le public, installant entre chaque chanson une connivence amusée. Les souvenirs de ce quarantenaire n’étaient plus seulement les siens, c’était les nôtres, des instantanés figés dans la mémoire de tous les « nostalgique(s) suffisamment lucide(s) pour se savoir malade(s) du souvenir » (Assouline).
Delerm pioche dans l’ensemble de son répertoire, nous chante Le Baiser Modiano, Martin Parr, Super Bowl jusqu’à l’indémodable Fanny Ardant et moi et, bien sûr, quelques titres de son dernier album A présent. Accompagné de ses quatre musiciens, il s’amuse et nous et offre un concert profondément intimiste, à l’image de ses disques. Une mise au point sur les plus belles images de sa vie, comme il se plait à le chanter en reprenant Jakie Quartz.
Il vous reste encore trois soirées pour aller applaudir Vincent Delerm à la Cité de la Musique. C’est presque complet alors foncez !
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