Avis :
J’ai toujours du mal à donner mon avis sur de la poésie. Ce n’est pas ce que j’ai lu le plus donc je me sens assez mal placé pour donner un avis digne de ce nom… Mais bon, essayons… J’ai assez moyennement accroché à ce livre, en fait cela dépend des différents textes. J’en ai adoré certains, d’autres beaucoup moins. Par exemple, il y a un texte sur Mozart qui m’a beaucoup plu. Cette façon d’associer littérature et musique, me touche particulièrement. A l’inverse, les petites phrases en fin de livre (Le christ aux coquelicots) m’ont beaucoup moins séduit : certes, c’est « poétique » mais un peu trop mièvre à mon goût (par exemple : « Je t’aime à en faire peur aux étoiles »… humpf). Bref, dans ce recueil, il y a des choses à prendre, d’autres à laisser…
Extrait :
Un jour d’été, à Grasse, je marchais dans les rues sous un soleil dément. Je suis passé devant une fenêtre basse, presque au niveau du trottoir. Sans ralentir mon pas, j’ai regardé à l’intérieur. Il y avait de l’ombre et un couple en train de s’embrasser. Cette vision a durée deux secondes. Elle m’a rafraîchi pour la semaine. C’est la même image que je surprends chez Mozart : deux notes qui s’embrassent dans la pénombre. J’ai pour le réel une amitié furtive. Je ne vois bien qu’à la dérobée. Qu’il y ait, en cet instant précis où j’écris, deux personnes qui s’aiment dans une chambre, deux notes qui bavardent en riant, c’est assez pour me rendre la terre habitable.
Note : 2008 – 206 pages – ISBN : 978-2-07-034982-1
Christian Bobin – Français
Article initialement publié sur le blog Art Souilleurs
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Voir les commentaires Hide commentsCe n’est pas mièvre, un peu d’amour voyons! Quelle déclaration fais-tu à ta chère et tendre alors?! Quand on est amoureux, on se fout du ridicule je crois… Au fait, ce n’est pas moi qui t’ai fait découvrir C. Bobin avec Isabelle Bruges? Il est sûr que Bobin est un enchanté éternel, mais qu’est ce que ça fait du bien de le lire!
Evidemment quand on est amoureux on se fout du ridicule, mais quand j’achète un livre je recherche un peu plus que ces formules que j’aurais pu trouver gravées sur une table de lycée…
Par rapport à ce que j’ai pu lire en poésie, vraiment je n’ai pas accroché.
Mais sinon oui c’est bien toi qui m’avait fait découvrir Bobin, lors du premier pacte !