…au lieu d’être tout autre chose, ce que vous attendiez pour autant. Car si vous pensiez voire une énième fois du Molière à la papa en allant au Proscenium, vous serez bien vite détrompés !
Le Malade imaginaire, Tartuffe, L’Avare… Les personnages, leurs répliques, et mêmes leurs airs vous seront bel et bien familiers… Voici donc l’auteut classique par excellence repris par une troupe de jeune comédiens qui saura vous faire voir ses pièces-phares d’un œil neuf. L’exercice peut paraître relativement scolaire mais dans le cas présent, il n’en est pas moins réussi. Revisiter Molière au troisième millénaire : cela n’est finalement pas aussi périlleux qu’on pourrait le croire.
Et si le mashup moliéresque fonctionne aussi bien, c’est que les défauts et les obsessions des hommes semblent inaltérables… La jalousie, l’indécision, le conflit entre les passions les plus puériles et la raison font toujours partie des éléments qui font et défont nos vies. Les faire exister sur scène nous autorise à mettre nos sentiments à distance, tout en s’y reconnaissant.
C’est pour cela que le génie de Jean-Baptiste Poquelin nous parle encore. Il verrait bien que la typologie des hommes qu’il a dressée est aujourd’hui parfaitement valable : égoïstes, hypocondriaques, vaniteux… Nous sommes encore les mêmes. Et les couples désunis, les subalternes tartuffes sont plus que jamais les éléments du paysage actuel de la comédie humaine, à peine le décor change-t-il ! Parfois, les jeunes bourgeois se transforment en faux Kurt Cobain, dérisoires et attendrissants mais derrière les airs de guitare, on reconnaît les dilemmes insurmontables d’un Cléante ! La musique joue d’ailleurs un rôle important dans cette réactualisation et nous permet de suivre la cacophonique cohérence de cette pièce inédite montée à partir de neuf autres de l’auteur, parmi les plus connues mais également à partir de pièces moins connues. Mélangeant donc à chaque scène plusieurs tons, rebondissant en prose depuis un vers, les dialogues charment par leur allant.
Dans la salle, on est entraîné par la fraîcheur des comédien.ne.s. Cependant, la mise en scène, – sobre, qui ne cherche pas l’effet -, tout comme la simplicité de jeu libèrent l’imagination du spectateur, et l’absurdité des situations, leur côté drolatique, font également rire de bon cœur durant ce spectacle !
Informations pratiques :
Théâtre Le Proscenium
2, passage du Bureau, 75011 Paris,
Du 4 au 8 Février à 21h15
Les dimanches 1er et 8 Février à 19h30.
Avec : Tommy Bila, Pénélope Levy, Adrien Noblet, Christian Pascale, Camille Tenne ; Adaptation et Mise en scène : Philippine Guillon, Anne Sophie Foucard ; Scénographie Emilie Létoffé ; Musiques : Anaïs Prost ; Photos : Olivier Sallon.
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