Résumé :
Arthur Vlaminck vient d’être embauché par le ministre des Affaires Etrangères, Alexandre Taillard. En charge du « langage », son métier consiste à préparer les discours du ministre. Les débuts sont difficiles : il faut réussir à gérer le stress et à se faire une place au Quai d’Orsay parmi les autres conseillers prêts à tous les coups bas pour satisfaire leur ambition.
Avis :
Le milieu des affaires étrangères est assez opaque : si tous les jours on entend parler du Quai d’Orsay, il est bien difficile de savoir ce qui s’y passe réellement. Bien évidemment, cette BD est une fiction et ne révèle aucun secret d’Etat mais elle permet de saisir l’agitation qui règne dans ce milieu très fermé.
On se rend vite compte que Dominique de Villepin a inspiré le personnage d’Alexandre Taillard, le ministre des affaires étrangères de cette BD. Au-delà de la carrure typique du personnage, le discours prononcé par Taillard à la fin du deuxième tome, au siège des Nations Unies, reprend les mots du discours de Villepin contre l’intervention des Etats-Unis en Irak (pays appelé Lousdem dans la BD).
En lisant cette BD je me demandais quel crédit apporter à l’univers présenté : est-il vraiment fidèle à ce qui se passe au Quai d’Orsay ? Il y a quelques jours, à l’occasion du festival d’Angoulême où le 2e tome a reçu le prix du meilleur album, le scénariste Abel Lanzac a dévoilé sa véritable identité. Son vrai nom est Antonin Braudy, ancien conseiller de Dominique De Villepin, ce qui en fait un bon connaisseur de ce milieu diplômatique :
Il explique également avoir façonné Taillar de Vorms selon l’image qu’il se fait de Dominique de Villepin, « Un personnage toujours en mouvement ». Effectivement c’est bien le mouvement qui transparaît dans cette BD. A coup de « VLON » et de « TACATACATAC », Taillar de Vorms ne s’arrête jamais et impose à son cabinet un rythme effréné.
Du côté des illustrations, le style de Blain s’adapte parfaitement à l’histoire et parvient à faire ressentir le stress ambiant du cabinet, soit grâce à des couleurs chaudes soit en soulignant encore une fois le dynamisme de Taillar de Vorms, toujours dans l’action (voir les planches ci-dessous).
Quai d’Orsay est une BD passionnante. Elle permet d’aborder la politique de l’intérieur sous un regard assez drôle. J’ai une légère préférence pour le deuxième tome, un peu plus dans l’action que le premier puisqu’il montre davantage les rouages diplomatiques.
Quelques planches : (cliquez pour agrandir)
Note : (16/20)
Merci à Priceminister qui m’a offert le second tome dans le cadre de l’opération La BD fait son festival.
Tome 1 : 2010 – 96 pages – ISBN : 978-2205-06132-1
Tome 2 : 2011 – 100 pages – ISBN : 978-2205-06679-1 / Prix du meilleur album au festival d’Angoulême
Antonin Baudry alias Abel Lanzac (1975) / Christophe Blain (1970) – Français
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Voir les commentaires Hide commentsJ’ai adoré « Quai d’Orsay », le mouvement qui s’en dégageait, en effet, l’usage extrêmement inventif des onomatopées. Et puis, il y a des phrases qui restent : « Une bonne négociation, c’est quand l’autre a la berlue. »