Dans son appartement rue Georges Mandel dans le XVIème arrondissement, Maria Callas se souvient de son passé. Dans un récit à la première personne, Alain Duault imagine les pensées qui habitent la diva les quelques jours avant sa mort et lui fait revivre ses souvenirs, au son des plus grands airs d’opéra qui ont rythmé sa vie. Chaque jour, elle retrace une partie de sa vie, en partant de son enfance à New-York jusqu’à ces derniers jours. On y découvre ou redécouvre sa vie, partagée entre l’opéra, les amitiés et la passion amoureuse.
Ce livre est véritablement une biographie à la première personne, plus qu’une fiction autobiographique. La première personne permet une certaine identification à la Callas mais l’écriture, trop fluide, et la construction du récit, trop linéaire, ne nous permet pas de se croire véritablement au sein du flux de pensées de la chanteuse. Chaque chapitre suit une structure constante, qui permet de rythmer le récit mais participe également à distancier le lecteur qui sent alors l’artifice : la Callas se souvient tout d’abord où s’est arrêté son récit, narre une partie de sa vie puis, à l’arrivée de Bruna, sa domestique, s’interrompt et décide du morceau d’opéra qu’elle souhaite écouter. Cette structure manque de vraisemblance si l’on appréhende le récit comme une autobiographie fictive mais devient plus intéressante si l’on prend plutôt le livre sous l’angle d’une biographie à la première personne : chaque chapitre dans sa structure renvoie à un chapitre de la livre de Maria Callas. On retrouve le caractère monotone de la fin de la vie de la Callas, sa vie rythmée par peu de choses et surtout par les souvenirs.
La vraie force de l’ouvrage est, à mon sens, la peinture qu’il fait de l’opéra et du rapport de Maria Callas à l’opéra. Même pour une quasi néophyte comme moi, l’ouvrage est à ce titre très accessible voire assez fascinant. Maria Callas décrit tous ses rôles avec ferveur et amour, tendresse et précision, les métaphores liées à l’opéra lui servent à décrire chaque aspect de sa vie. L’opéra devient le cœur palpitant de l’ouvrage, comme il semble l’avoir été pour la vie de Maria Callas. Il devient un horizon divers et fascinant et la curiosité du lecteur est aiguisée. On découvre également la relation d’une chanteuse aux chefs d’orchestres et metteurs en scènes, les rivalités du milieu.
Ainsi, je dirais que pour moi ce livre, plus qu’une autobiographie fictive de Maria Callas, apparaît comme une biographie à la première personne qui brille particulièrement dans sa peinture du monde de l’opéra. On en apprend également beaucoup sur la vie privée de la diva, mais à ces moments l’écriture se fait plus convenue et moins vivante. L’âme du livre habite plutôt les passages consacrés à la chanteuse Maria Callas.
Note :
2014 – 178 pages – ISBN : 978-2368901540
Alain Duault – Français
Editions Le Passeur
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