Du 6 au 15 novembre, un spectacle tout à fait inédit se déroule au Théâtre Claude Lévi-Strauss. Mêlant street-art, danse, chant et transe soufie, cette création incroyablement esthétique entraîne le spectateur dans un état contemplatif et rêveur, à des kilomètres de Paris…
Plus connue sous la danse des « derviches tourneurs », la transe est un état atteint par les soufis par la répétition de gestes et de chants, qui leur permet d’accéder au divin. Une illumination qui a inspiré le street artiste tunisien Shoof dans la recherche d’une transe commune, entre les traits de sa calligraphie revisitée, les chants sacrés soufis et la danse circulaire des derviches tourneurs.
Le spectacle se construit en trois temps, qui à l’image de cette danse giratoire, montent progressivement en intensité, pour atteindre un état de grâce plongeant le spectateur en hypnose.
Sur une scène lumineuse et très épurée tout d’abord, les chants commencent avec douceur et pureté, tandis que deux danseurs s’élèvent dans un puis de lumière, permettant à l’œil novice de découvrir les différents gestes et rites qui précèdent et accompagnent leur envolée.
Au terme de plusieurs danses, les derviches laissent place au graffeur. La lumière se fait alors sur Shoof, qui en fond de salle, créé avec ferveur de nouveaux tableaux, lesquels s’illuminent un à un, au fil de son avancée. Là encore, la magie opère, le spectateur est fasciné par cette performance rythmée au son des poèmes chantés.
Vient enfin l’apothéose, alors que la scène s’illumine de graffs bleutés, tandis que trois danseurs y tournoient avec une virtuosité troublante. La performance pourrait durer des heures ; l’œil et l’oreille se perdent entre les volutes des graffs, la légèreté des tissus virevoltant et l’intensité des chants. Le spectateur perd toute notion du temps qui passe et en oublie de respirer, plongé dans cette rencontre mystique et infiniment harmonieuse.
Quelques repères…
L’artiste Shoof – de son vrai nom Hosni Hertelli – s’est notamment fait remarquer lors de sa participation au projet de la célèbre Tour Paris 13 (investie par de nombreux street artistes et détruite en avril 2014). Son approche artistique est très influencée par la musique, qui a guidée ses pas depuis l’enfance, où il écoutait des mini-discs en boucle, au point d’en atteindre une forme d’inconscience et de torpeur qui favorisait sa créativité.
Il perçoit la transe comme « une énergie pure qui vient du profond intérieur, qui ratisse large, qui s’étend sans fin, transporte tout sur son horizon, pour étrangement le recentrer, le « verticaliser », tel un point de lumière qui fuse pour communier avec le ciel ».
Il est ici accompagné de Noureddine Khourchid, une très grande voix de la Mosquée des Omeyyades à Damas, ainsi que de six chanteurs de la confrérie soufie Shâdhiliyya, l’une des plus célèbres du monde arabe. Leurs chants religieux portent ici la danse mystique de trois derviches tourneurs, membres de la confrérie Mawlawiyy.
Informations pratiques :
Théâtre Claude Lévi-Strauss – Musée du quai Branly,
37 quai Branly
Paris 7ème
20 € (tarif plein) / 15 € (tarif réduit)
Du vendredi 6 au dimanche 15 novembre 2015
À 20h du mercredi au samedi, à 17h les dimanches
Relâches les lundi 9 et mardi 10 novembre
La représentation du 7 novembre sera diffusée en direct sur Arte puis disponible en replay sur Arte Concert
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