Culturez-vous
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Vous êtes-vous déjà demandé ce qui pouvait se passer autour ou après une scène représentée dans un tableau ?

Passionnée par le peintre Edward Hopper, Clémentine s’est lancée dans un projet photo original : recréer l’univers de ses tableaux et imaginer la suite. Elle nous en dit un peu plus sur ce projet passionnant, centré sur les personnages féminins.

 

With Hopper, we always have the impression that something terrible has happened, or will happen.

 

Wim Wenders

 
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Comment t’est venue l’idée de ce projet ?

J’avais envie de pousser un peu plus loin le plaisir de la photographie argentique. J’ai eu envie de faire quelque chose de plus réfléchi avec une vraie démarche « d’artiste ». En tant normal, ce que je photographie est très spontané et relève du quotidien. Du coup c’est intéressant de se donner des contraintes, de mettre la barre un peu plus haut avec un projet plus construit.

 
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Pourquoi avoir choisi Hopper plutôt qu’un autre peintre ?

En fait on s’est pas mal croisé avec Hopper. Au bac d’arts plastiques, c’est un de ses tableaux que j’ai du analyser. Il y a quelques mois j’ai voulu aller à l’exposition Hopper à Paris. Mais en fait il y avait trop de monde, alors j’ai acheté le petit livre comme consolation, et je suis restée à rêvasser sur l’expo en tournant les pages. Je trouve que sa peinture est fascinante, même sur un petit carré en papier glacé. J’aime sa manière de traiter la lumière, comme un personnage flottant dans chacun de ses tableaux. Il y a autre chose qui plane en permanence au dessus de ses tableaux, au delà du cadre : le drame, un événement mystérieux. Quelque chose hors-champs qui s’est passé, ou qui va se passer. Et c’est sur ce hors-champs que j’ai eu envie de me concentrer. Imaginer la seconde d’avant ou la seconde d’après cette pose, cette composition.

 
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Pour le moment tu as choisi d’explorer des tableaux ne représentant que des femmes seules, y-a-t-il une raison ?

C’est tout à fait volontaire. L’autre chose qui me fascine et qui m’émeut dans les œuvres d’Hopper, c’est sa façon de peindre les femmes. Elles sont solitaires, pensives, nues ou semi-nues ; elles sont toujours entières. je ne pourrai jamais imaginer l’une de ces femmes comme « la femme de quelqu’un ». Les femmes de Hopper restent puissantes, même dans leur mélancolie.

C’est pour ça qu’avant de penser au décor de mes sessions, j’ai d’abord pensé à des femmes. J’ai eu envie de faire participer mes amies, des filles dont je me sens proche artistiquement. Je pense d’ailleurs que j’ai réfléchi à un tableau en fonction du modèle, plutôt que d’essayer d’adapter mon modèle à un tableau que j’avais envie d’explorer. « Ruth par exemple est très imprégnée de l’univers vintage et cabaret ; elle est fascinée par les danseuses burlesque un peu rétro, c’est pour ça que j’ai tout de suite pensé à elle pour le tableau « Girlie Show ».

Je pense aussi qu’il y a un petit fond féministe dans mon projet (mot à utiliser avec précaution !) dans le sens où j’ai envie de mettre en valeur des femmes, c’est aussi une manière pour moi de célébrer des amitiés très fortes que j’ai. On pourrait aussi appeler ce projet une « Célébration du corps féminin et des amitiés entre femmes ». Pour moi il y a un truc spécial dans les amitiés féminines, une connection très forte, comme si nous avions toutes des petites antennes et que nous parlions le même langage. Pourtant, mon Hopper Project tel que les gens le voient ne parle pas d’amitié. Bref là je m’éloigne un peu.

 
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Comment travailles-tu avec tes modèles ?

Comme je le dis dans la question précédente, les modèles sont avant tout des amies, donc on discute d’abord de ce qui les met à l’aise, ce qui leur ferait plaisir. Après ça reste moi qui dirige, même si ce n’est pas facile! Souvent j’ai fait deux ou trois pellicules, et sur la dernière j’invite la modèle a faire ce qu’elle veut. Parfois c’est à ce moment là que quelque chose de génial se produit.

Je voulais vraiment arriver à un résultat naturel, dans les attitudes, les expressions. J’ai essayé d’éviter au maximum les poses un peu trop évidentes. J’ai eu envie de capturer quelque chose de vrai, où l’on retrouve le minimalisme des oeuvres de Hopper. Le plus difficile est de prendre la photo au moment où le modèle ne s’y attend pas !

 
 

Merci beaucoup à Clémentine à qui nous souhaitons bonne continuation pour ce projet que nous suivrons avec beaucoup d’attention !

Pour découvrir le reste du travail de Clémentine, rendez-vous sur le Tumblr The Hopper Project.

 

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