Quand on parle de grands explorateurs, on songe surtout à des hommes : Christophe Colomb, Jacques Cartier ou encore Marco Polo… Pourtant, les femmes ne sont pas en reste ! Plusieurs ont contribué à améliorer notre connaissance du monde, en dépit des normes sociales de leur temps qui n’ont pas facilité leurs explorations…
Parfois habillées en homme et souvent avec beaucoup d’audace, elles ont parcouru de nouveaux territoires, battu des records et façonné le monde d’aujourd’hui. Voici 5 portraits de femmes exploratrices !
Sommaire
Jeanne Barret : le Tour du monde habillée en homme
Au début des années 1760, Jeanne Barret (1740-1807) entre au service du botaniste et médecin Philibert Commerson. Recrutée initialement comme gouvernante, elle se montre peu à peu d’une aide précieuse pour le chercheur : ordonnée, curieuse et méthodique, elle en devient le bras droit.
En 1767, Commerson est invité à participer au tout premier tour du monde organisé par la Marine Royale française sous la direction de Bougainville. Il convie Jeanne Barret à l’accompagner mais hélas, à cette époque, les femmes ont interdiction de faire partir de l’équipage de navire du Roi. Qu’à cela ne tienne ! Jeanne Barret devient « Jean Baré » : elle se coupe les cheveux, se bande la poitrine, porte des vêtements amples et se présente comme le valet de Commerson. Ainsi travestie, Jeanne Barret parvint à intégrer l’expédition.
Vers 1770, l’expédition manque de vivres et doit faire escale à l’Isle de France (l’île Maurice). Commerson et Jeanne Barret y débarquent et y continueront leurs travaux jusqu’au décès du botaniste, trois ans plus tard. Jeanne ouvre alors un cabaret puis fait la rencontre d’un officier de marine français qu’elle épouse. Elle rentrera avec lui en France vers 1775. Elle décède en 1807.
Amelia Earhart : première femme à avoir traversé l’Atlantique en avion en solitaire
Née en 1897, Amelia Earhart s’intéresse à la médecine : elle s’engage pendant la Première Guerre Mondiale comme aide-soignante pour la Croix Rouge de Toronto puis, à la fin de la guerre, suit des cours à l’université de Columbia de New York pour devenir infirmière.
Mais en 1920, un baptême de l’air change ses aspirations ! Elle se prend de passion pour le vol, se paie des leçons de pilotage en parallèle de ses études et s’achète son propre biplan.
Les années 1920 marquent un tournant dans l’aviation : Charles Lindbergh réalise en 1927 le premier vol New York – Paris. L’année suivante, Amelia Earhart est sollicitée pour être la passagère d’un nouveau vol transatlantique, elle devient ainsi la première femme à traverser l’océan en avion. Mais ce rôle d’accompagnatrice ne convient pas à Amelia qui estime n’avoir été dans cette traversée « qu’un sac de pommes de terre », elle se promit de refaire cette traversée seule.
Le 20 mai 1932, Amelia Earhart décolle en solitaire du Canada et, 14h56 plus tard, atterrit en Irlande du Nord. Le challenge est réussi : elle devient la première femme à traverser l’océan Atlantique en avion en solitaire ! Un exploit qu’elle réalisa pour « attirer l’attention sur le fait que les femmes, elles aussi, sont capables de piloter ».
Auréolée de ce succès, Amelia Earhart multiplie les vols. En 1935, elle est la première personne (hommes et femmes confondus) à rejoindre la Californie depuis Hawaii. Deux ans plus tard, elle se lance dans un tour du monde accompagnée du navigateur Fred Noonan. Hélas, lors du dernier tiers du voyage, on perdit toute trace de son avion le 2 juillet 1937. On suppose que son avion s’est échoué en mer.
Nellie Bly : le Tour du monde en 72 jours
Eizabeth Jane Cochrane nait en 1864 en Pennsylvanie. Passionnée d’écriture mais trop peu fortunée pour se payer des études, c’est grâce à son audace qu’elle décroche le job qui va changer sa vie. Réagissant à une rubrique sexiste du Pittsburg Dispatch qui liste « Ce à quoi sont bonnes les jeunes filles », elle écrit au rédacteur en chef un courrier particulièrement bien écrit. Séduit par son style, ce dernier lui offre un poste au journal et lui donne le pseudonyme Nellie Bly. Passionnée par le monde ouvrier, Nellie Bly invente le journalisme d’investigation en se faisant embaucher dans une usine pour réaliser son reportage de l’intérieur.
En 1887, Nellie Bly est recrutée par Joseph Pulitzer au New York World. Pour son premier reportage, elle infiltre un asile de fous pour femme en se faisant passer pour malade. Après dix jours passés dans l’hôpital, son reportage révèle les conditions épouvantables de traitement des malades et conduira à un changement drastique des pratiques.
L’année suivante, elle souhaite battre le record du monde du Tour du monde de Phileas Fogg, le personnage de Jules Verne dans le « Tour du Monde en quatre-vingts jours ». Après avoir mis un an à trouver des financements, elle commence son voyage en novembre 1889 et parcourt les 40 000 kilomètres en 72 jours, 6 heures, 11 minutes et 14 secondes !
Durant son périple, elle rencontre Jules Vernes qui, en apprenant la réussite de la jeune-femme, écrira :
« Jamais douté du succès de Nellie Bly,
son intrépidité le laissait prévoir.
Hourra ! Pour elle et le directeur du World !
Hourra ! Hourra ! »
En 1895, elle se marie avec un industriel et prend ses distances avec le journalisme pour se consacrer aux affaires. Elle reviendra cependant à ses premières amours en devenant correspondante de guerre pendant la Première Guerre Mondiale puis en défendant à nouveau la cause ouvrière et le droit des femmes jusqu’à sa mort en 1922.
Gertrude Bell : archéologue, exploratrice… et espionne !
Le CV de Gertrude Bell a de quoi en impressionner plus d’un ! Archéologue, exploratrice, écrivaine, femme politique, diplomate et même espionne… autant dire qu’elle a eu une vie bien remplie !
Née dans une famille bourgeoise britannique, elle suit des études poussées dans la prestigieuse université d’Oxford où elle devient la première femme diplômée en histoire moderne. Ses études lui ont donné le goût du voyage : elle part en Allemagne, en France, en Italie, à Constantinople mais aussi en Inde, Chine, Corée, Japon, Canada, aux Etats-Unis ou encore dans le Proche-Orient, une région qui la captive particulièrement.
En 1909, elle participe à la mission archéologique menées à Babylone et en 1915 elle intègre l’agence britannique de renseignement du Caire où elle participe à la prise de Bagdad par les Britanniques en mars 1917.
Sa connaissance du territoire lui permet de contribuer à tracer les contours du nouvel Etat irakien tout en œuvrant pour faire de Fayçal Ier le premier souverain pays. Elle supervise l’ouverture du Musée national d’Irak et préside la bibliothèque de Bagdad.
Affaiblie par une dépression et des problèmes de santé, elle décède en juillet 1926 d’une overdose de somnifères.
Isabelle Eberhardt : la vie de nomade
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Isabelle Eberhardt était une citoyenne du monde ! Née en 1877 en Suisse de parents russes, elle a épousé un Français et savait parler le russe, l’italien, l’allemande, le français, l’arabe et le turc !
Mais dans cet univers multiculturel, son cœur penche pour l’Algérie où elle s’installe avec sa mère en 1897. Aux côtés des Algériens, elle se converti à l’islam et s’habille en homme afin de pouvoir vivre plus librement.
Lorsque sa mère décède, elle choisit de mener une vie de nomade et fait la rencontre de son futur mari, un musulman français soupçonné d’exercer des activités d’espionnage. Très critique vis-à-vis du système colonial, elle est expulsée d’Algérie. Arrivée à Marseille, elle épouse son compagnon et obtient la nationalité française ce qui lui permet de revenir en Algérie.
Elle collabore alors avec le journal El Akhbar et est envoyé comme reporter de guerre pour couvrir la guerre avec le Maroc.
Le 21 octobre 1904, le couple réside à Aïn Sefra lorsque la ville est submergée par l’Oued alors en crue. Leur maison est ravagée et le corps d’Isabelle est retrouvé sept jours plus tard.
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Merci pour ce plus d\’info sur jeanne barret une des 10 femmes en or à l\’ouverture des JO dont un certain nombre étaient méconnues. Alice Guy pour le cinéma et Alice Milliat pour le sport auraient pu retenir votre attention.