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L’année 2015 marque un double centenaire : les 600 ans de la bataille d’Azincourt (1415) et les 500 de la bataille de Marignan (1515). Entre ces deux dates, les stratégies et institutions militaires ont été profondément transformées, reflets d’un siècle témoin de bouleversements techniques, politiques et culturels.
L’exposition Chevaliers et Bombardes présentée par le musée de l’Armée nous emmène à la découverte de ce siècle aussi tourmenté que passionnant.

 

 

La bataille d’Azincourt et ses conséquences

L’exposition s’ouvre sur la bataille d’Azincourt qui oppose deux armées totalement différentes : les Français sont majoritairement des nobles, des cavaliers utilisant la lance et l’épée tandis que les Anglais sont des soldats issus du peuple, entrainés pour les campagnes militaires.
Au cours de cette bataille, les archers du roi d’Angleterre Henri V, capables d’envoyer jusqu’à 10 flèches par minute, déciment la cavalerie française.


Henri V, fort de sa victoire, profite de l’affaiblissement des Français pour prendre la Normandie. Ses conquêtes aboutiront au traité de Troyes (1420) qui déshérite le dauphin Charles au profit d’Henri V, laissant la France avec une double monarchie.
Cette défaite catastrophique va sonner le glas de l’armée féodale et aura de profondes répercutions à la fois militaires et politiques.

 

De profondes réformes militaires

Au Moyen Âge, les campagnes militaires sont financées par un impôt extraordinaire, la taille, qui permet de lever une armée. Charles VII réforme cet usage en faisant de la taille un impôt permanent qui permet de créer une armée moderne permanente de 9 000 hommes. Grâce à ce nouveau fonctionnement, les soldats sont désormais payés par temps de guerre comme par temps de paix. Lever une armée devient donc plus facile.

 

Réformes de l’Etat : une réunification du royaume

Au terme de la guerre de Cent Ans, la France est morcelée en plusieurs comtés, chacun géré par des princes qui n’ont que faire de l’autorité royale. Les conquêtes de Louis XI permettent aux comtés d’Artois, de Bourgogne, de Charolais, de Macôn et d’Auxerre de retourner sous l’autorité royale tandis qu’à l’Ouest de la France, le mariage de Charles VIII et de la duchesse Anne réunit la Bretagne à la Couronne.

 

L’arrivée de l’artillerie à poudre

À la même période, l’artillerie à poudre commence à faire son apparition. Il s’agit de bouches à feu en fer forgé capables de tirer des boulets de pierre.
Cette artillerie arrive timidement sur les champs de bataille, pour deux raisons. Les premières bombardes sont extrêmement lourdes et sont donc difficilement maniables. De fait, elles sont surtout utilisées lors de sièges pour s’emparer d’une forteresse. Par ailleurs, l’art de la chevalerie dont l’idéal prône la vaillance, la courtoisie et la fidélité, freine l’usage de cette nouvelle arme.

Le XVe siècle est marqué militairement par des expériences visant à améliorer les bombardes ainsi que les projectiles pour les rendre plus facilement utilisables.

 

Vers une victoire de François Ier à Marignan

Fort de ces réformes et des avancées scientifiques, c’est à la tête d’une armée bien plus puissante et organisée que le jeune François Ier se lance à la conquête du duché de Milan. La bataille de Marignan est une victoire mais une victoire sanglante qui laissera 16 000 morts sur le champ de bataille.
L’artillerie a joué rôle décisif contre les piquiers suisses et aura un impact durable sur l’art de la guerre.


 

Les différentes réformes de ce siècle passionnant sont à découvrir d’urgence dans cette magnifique exposition qui réunit des pièces d’exception. On félicitera par ailleurs le musée de l’Armée pour ses outils numériques qui ajoutent une réelle plus-value à l’exposition.

Dépêchez-vous, il ne vous reste qu’un petit mois, l’exposition se termine le 24 janvier !

 

Informations pratiques :

Musée de l’Armée, Hôtel des Invalides
129, Rue de Grenelle (Paris 7e)

Jusqu’au 24 janvier 2016
Tous les jours de 10h à 17h

Billet exposition temporaire : 8,5 €
Billet couplé Musée + Exposition : 12 €

www.musee-armee.fr

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Comments to: Chevaliers et Bombardes, d’Azincourt à Marignan, au musée de l’Armée

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